Le Quatrième Mur

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Un jeune militant va mener le projet utopique de monter Antigone dans Beyrouth en guerre. Inspiré du roman de Sorj Chalandon, un récit structuré par Eric Corbeyran et Horne.


Corbeyran Le Liban Proche et Moyen-Orient

Dans l'enthousiasme d'une manifestation en faveur de la Palestine, Georges est emporté par la force de ses convictions. La foule est immense et les forces de l'ordre sont là, boucliers dressés. Au moment ou il scande CRS=SS, Sam qui marchait à coté de lui, l'arrête. En quelques mots, le grec qui avait manifesté contre la dictature des colonels donne à son camarade une leçon de vie. Lui, le juif, refuse que l'on simplifie à outrance, que l'on amalgame sans raison. Entre l'étudiant de la fac de Jussieu et le militant grec venu témoigner, une amitié profonde va naître. Quelques années plus tard, Sam est gravement malade. Sur le lit de son hôpital parisien, il va parler à Georges d'un projet fou qu'il ne peut plus mener à bien. Un projet au-delà des oppositions politiques, culturelles, religieuses, que le vieux militant se refuse de voir avorter. Alors, il va expliquer comment il a réuni une jeune actrice de théâtre palestinienne et sunnite et un acteur druze qui jouera son compagnon. Autour d'eux, le roi sera incarné par un maronite, entouré de chiites dans les rôles du page et du messager. Et enfin, Ismène prendra les traits d'une arménienne catholique. Nous sommes en 1982, et Sam demande à Georges de reprendre son projet fou : il ira monter Antigone dans Beyrouth en guerre.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Octobre 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Quatrième Mur © Marabout 2016
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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24/05/2017 | Erik
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Par Ju
Note: 3/5
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La première fois que j’ai été en contact avec “Le quatrième mur”, c’était au théâtre. Le roman de Sorj Chalandon était adapté dans une pièce où un seul acteur était sur scène, et j’avais trouvé ça génial. J’avais ressenti les émotions du personnage de George et des autres, et été embarqué totalement dans cette histoire d’un jeune père qui se retrouve au Liban pendant la guerre pour monter la pièce “Antigone” d'Anouilh, en prenant un acteur dans chaque camp. J’ai ensuite lu le roman, l’oeuvre originale, et j’ai également apprécié, notamment la qualité d’écriture de Sorj Chalandon. Mais j’avais déjà été moins touché et moins happé. Enfin, j’ai lu la bd en dernier. C’est donc un peu malhonnête car je vais forcément comparer. L’effet de surprise n’est plus et je ne peux pas dire que j’ai abordé cette lecture comme les autres. Je connaissais l’histoire et savais qu’elle me plairait. Restait à savoir si le traitement me satisferait. Eh bien pas pleinement. Je trouve que la bd privilégie certains passages moins intéressants que d’autres. Dans une adaptation, en pièce ou en bd, on ne peut pas retranscrire tout le roman, il faut faire des choix. Si, dans le roman, Chalandon s’attarde autant sur la partie en France que sur celle au Liban, ce n’était pas vraiment le cas dans la pièce que j’étais allé voir. Le metteur en scène avait fait le choix de plus appuyer sur la partie "Liban" que sur celle du passé de George. Ainsi, certains éléments sur le passé de George n’étaient pas ou peu développés, mais la partie la plus intéressante selon moi était très bien développée, au moins autant que dans le roman. Dans la bd, aucun choix clair n’est fait. Elle suit le roman mais en occultant nécessairement des parties, dont certaines qui m’avaient marqué. En somme, on a tout mais pas pleinement. Je n’ai pas ressenti la même prégnance, le même étouffement et les mêmes frissons que devant la pièce ou le roman. Faute de parti pris dans l’adaptation, le résultat est un peu décevant. Les dessins ne m’ont pas non plus aidé. En soit, je peux bien aimer ce style assez particulier avec ces personnages à grosse tête pas proportionnée à leur corps. Mais j’ai trouvé que ça ne collait pas à l’ambiance, que ça rendait le tout un peu comique et que ça ne rendait pas le côté triste et sérieux de la bd. Je mets quand même ? parce que de un, j’aime beaucoup l’histoire et de deux, graphiquement, c’est quand même du bon boulot, le noir et blanc étant pour le coup bien adapté. J’en attendais sûrement trop après avoir été subjugué au théâtre et charmé par le roman. Mais pour ceux qui ne voudraient ou ne pourraient pas découvrir l’oeuvre autrement, je ne déconseillerais en aucun cas la lecture de cette bande dessinée.

26/10/2020 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est une histoire bien triste que voilà. Il est vrai que le sujet traite de la guerre au Liban et du massacre de Chatila. Au milieu de la guerre, il est encore des hommes qui veulent fraterniser en jouant la pièce de théâtre Antigone au milieu des décombres de Beyrouth et en prenant des acteurs issus de chaque camp adverse. Louable idée mais la mise en pratique va se confronter à la dure réalité de la brutalité de la guerre. Les personnages sont plus vrais que nature. J'aime cela car cela fait authentique et cela ne va pas dans la facilité des sentiments. Cela donne également plus de puissance à l'oeuvre. Je ne voulais pas au départ conseiller l'achat car c'est une lecture qui peut plomber l'ambiance. Mais bon, cela ne veut pas dire que d'autres lecteurs pourront sans doute passer ce cap pour comprendre et y voir plus clair sur ce que représente ce quatrième mur.

24/05/2017 (modifier)