Winter Road (Roughneck)

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)

Ancien hockeyeur connu pour ses excès de violence, Derek Ouelette part s'isoler au beau milieu des bois afin d'échapper à la prison et d'aider sa sœur à se sevrer. Un roman graphique intimiste et introspectif.


Auteurs canadiens Canada Froid. Neige. Glace Le Hockey Nouveau Futuropolis

Pimitamon est une petite ville de l'Ontario au Canada. Derek Ouelette boit tranquillement un verre dans l'un des bars du coin lorsque deux types viennent le voir. Ils ont reconnu l'ancien joueur de hockey sur glace dont la carrière fut brutalement arrêtée en raison de ses excès de violence. Venus le saluer mais aussi le taquiner, les deux hommes sont maladroits. Derek, taciturne, répond très vite à leurs provocations par des coups. S'il peut craindre la cellule avec le casier judiciaire qu'il se trimbale, Derek peut néanmoins compter sur l'aide de Ray, son ami policier. L'ancien hockeyeur a repris depuis quelques temps le restaurant de sa défunte mère et loge dans une salle de la patinoire locale grâce à Al, un vieil ami. Le quotidien passe et les déboires sont toujours les mêmes pour Derek, jusqu'au jour où sa petite sœur Beth réapparaît. Partie à Toronto il y a quelques années, elle revient avec des marques de coups sur le corps et une addiction sévère aux drogues. À peine est-elle revenue qu'elle a de nouveau consommé des stupéfiants. Derek, de colère, fonce voir les deux dealers du coin et leur rentre dedans. Le temps que cela se tasse, Al propose à Beth et son frère de passer quelques semaines dans une maison isolée située dans les bois...

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Septembre 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Winter Road © Futuropolis 2016
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

30/12/2016 | Erik
Modifier


Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

J’aime beaucoup Jeff Lemire, et j’avais repéré l’avis de Mac Arthur sur « Winter Road » depuis un moment… mais j’ai pas mal repoussé ma lecture, de peur de ne pas forcément accrocher au personnage violent de cet album (nommé « Roughneck » en VO, cad « voyou », « dur à cuire » selon mon fidèle dictionnaire Collins)… d’autant plus que le hockey, c’est vraiment pas mon truc. Mais je suis une nouvelle fois tombé sous le charme du talent narratif de l’auteur. L’univers décrit est d’une violence et d’une froideur extrêmes… tout en restant très humain. Jeff Lemire tisse tout doucement (à coups de flashbacks) la personnalité de ses personnages, à commencer par le « héros » de cette histoire, Derek Ouelette, ex joueur de hockey, violent et alcoolique, mais aussi sa sœur Beth, droguée et battue par son compagnon. On en apprend plus sur leur passé, on comprend leur douleur, leur comportement, leurs motivations… la mise en scène de leurs retrouvailles, après tant d’années sans se voir, est vraiment bien amenée, juste et remplie d’émotion. L’histoire est très prenante… quelle tension narrative, impossible de reposer l’album avant d’en connaitre la fin. Le dénouement est surprenant, avec une scène vraiment forte et inattendue… mais aussi selon moi un peu confus, j’ai dû relire la fin plusieurs fois, ce qui en a réduit l’impact… dommage. La mise en image est superbe, notamment les couleurs, avec des lavis du plus bel effet (choix judicieux pour représenter la froideur ambiante) et des tons plus vifs réservés aux flashbacks et à certaines scènes plus violentes. Un excellent moment de lecture, un gros album que j’ai avalé d’une traite !

06/07/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Wéééééééééééééééééééé !!!!!!!!!!!!!!!! Ça y est ! Ce coup-ci, Jeff Lemire me l’a vraiment mis dans les dents !!! Bon, après cet emballement, je me calme et m’explique. Ça fait quelques temps que je suis le travail de Jeff Lemire, trouvant ses différents projets intéressants, intrigants, engageants. Seulement, voilà, rarement j’ai eu le sentiment que la promesse avait été tenue. Mais j’y retourne à chaque fois… Sa narration, son dessin… rahhh, il y a une fragilité, une fêlure, une humanité qui m’interpellent. Et puis, à un moment, je me dis : « mais pourquoi il fait ça ? Pourquoi ça part en couille ? Pourquoi ça devient tout mou ? » Et bien, avec Winter Road, c’est jamais devenu tout mou. Et le final de l’album ! Le final, Jésus, Marie, Joseph, le bœuf, l’âne, les moutons, l’encens, les centwafers… tout ce que vous voulez !!! Ce final !! Hein ? Quoi ? Ça fait vachement penser à un film célèbre ? Oui, je sais… mais je m’en fous parce que ce final est parfait pour ces personnages ! Parce que Winter Road, c’est avant tout une histoire humaine, avec deux personnages brisés, qui vont se reconstruire en s’appuyant sur l’autre. Les silences sont nombreux et c’est tant mieux car ces personnages expriment bien plus en ne disant rien ! Rahhh, j’aime ces grandes gueules fêlées ! C’est classique, déjà-vu… mais chez moi, ça marche à tous les coups. Et puis, il y a le décor aussi. Ce bled paumé du Canada, cette cabane isolée en pleine forêt, ces scènes de hockey sur glace. L’auteur est dans son élément et ça se sent ! La progression dramatique est parfaite à mes yeux. Les personnages se révèlent au détour de flash-backs (avec une utilisation intelligente de la couleur) tandis que le drame approche, petit à petit mais inexorablement. Et puis, il y a ce final ! Putain de final !!

19/11/2018 (modifier)