Le Coeur de l'Ombre

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Avec ce one shot, Marco Cosimo d'Amico nous plonge au tréfonds de nos terreurs enfantines. Un voyage entre le merveilleux et l'univers des cauchemars que Roberto Ricci et Laura Iorio mettent en scène comme un théâtre d'ombres aux ambiances fantasmagoriques.


Auteurs italiens La BD au féminin

Luc a 10 ans, et il a peur de tout, surtout de l'Uomo nero, sombre héros d'une berceuse que lui chante sa grand-mère italienne. « Idioties ! » s'exclame son père. Pourtant, Luc n'a peut-être pas tort d'avoir peur... Avec ce one shot, Marco Cosimo d'Amico nous plonge au tréfonds de nos terreurs enfantines. Un voyage entre le merveilleux et l'univers des cauchemars que Roberto Ricci et Laura Iorio mettent en scène comme un théâtre d'ombres aux ambiances fantasmagoriques. (texte de l'éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Avril 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Coeur de l'Ombre © Dargaud 2016
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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25/04/2016 | Mac Arthur
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Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Le Coeur de l'Ombre est un conte tous publics qui met en scène une petit garçon qui a peur de tout qui est emmené dans le royaume des ombres, celui qui est peuplé par le croquemitaine et autres monstres qui vivent dans le noir et effraient les enfants. C'est l'Uomo Nero, l'homme noir des comptines italiennes que lui chantaient sa grand-mère, qui l'a amené là car il faut que lui et les autres habitants de ombres comprennent comment un contact physique a pu avoir lieu entre lui et le garçon. S'ensuite alors une quête qui va les mener aux quatre coins de la planète à la rencontre de différents sages et de différentes légendes folkloriques. Le graphisme de cet album est très appréciable. Peint en couleurs directes, c'est un style proche de l'illustration, avec des personnages aux traits bien marqués et avec une colorisation assez intense. La mise en scène est un peu rigide, pas vraiment adaptée aux rares scènes d'action, mais c'est joli à regarder. L'histoire quant à elle n'est pas mauvaise mais elle a tendance à perdre un peu le lecteur sur ses intentions. Difficile en effet de comprendre si le peuple de l'ombre est un mystère caché de tous les hommes ou si nombreux sont ceux qui les connaissent voire dialoguent avec eux, s'ils peuvent les toucher ou si c'est en principe rigoureusement impossible, s'il leur faut de l'obscurité ou si la lumière ne les dérange pas du tout, qui a peur de qui, etc... Cela semble évoluer en cours de lecture et du coup les ressorts de l'intrigue sont un peu trop lâches pour vraiment captiver le lecteur. On se laisse quand même porter par le récit parce qu'il est assez divertissant et joli, mais il n'est pas suffisamment prenant pour marquer l'esprit.

02/05/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai trouvé dans cet album beaucoup de qualités mais aussi quelques défauts qui m’empêchent d’être totalement emballé. Côté qualité, la principale est certainement son aspect visuel. L’univers créé par Roberto Ricci (au story-board, pour la circonstance) et Laura Iorio est d’une noirceur éclatante, baroque mais totalement adapté à un jeune public, riche mais toujours lisible, noir mais sans tristesse. Angoissant juste ce qu’il faut, caricatural et donc expressif, il immergera vos enfants (et vous-même car vous ne résisterez pas à la tentation, je vous connais) dans ce classique revisité de la peur du noir, de son ombre, du croquemitaine et de ses multiples déclinaisons (du Mexique à l’Italie en passant par l’Australie). La colorisation assurée par les deux acolytes précédemment cités ne fait qu’accentuer la richesse de ces planches. A titre de comparaison, je trouve que ce trait a autant de charme que celui de Jérémy Almanza sur « Coeur de pierre » et, croyez-moi, c’est un énorme compliment que je fais là aux auteurs. Autre qualité, le fait que Marco Cosimo d'Amico et Laura Iorio nous fassent rencontrer les différentes versions d’un même épouvantail populaire, j’ai nommé l’Uomo Nero. Croquemitaine en Francophonie, El Cucuy au Mexique, Bunyip en Australie, son nom change en fonction des pays mais le fait que cette image soit présente aux quatre coins du monde a, à la fois, de quoi surprendre, intriguer… et rassembler puisque l’on se rend ainsi compte que tous les enfants du monde, quelle que soit leur origine, ont les mêmes frayeurs. Malheureusement, et malgré le plaisir rencontré durant ma lecture (n’allez pas croire que j’ai dû me forcer à finir cet album), j’avoue m’être parfois quelque peu ennuyé en cours de route. Je trouve le début du récit très bon et la fin intéressante, bien rythmée et cohérente. Par contre, toute la partie centrale m’est apparue, par moments (par moments, j’insiste), inutilement bavarde et poussive. Certes, cette manière de construire le récit nous permet de passer par le Mexique, l’Australie, l’Allemagne… mais une narration plus directe aurait apporté plus de clarté à certaines intentions des auteurs. Principalement lors de ce passage par Berlin dont je ne suis pas sûr que tous les enfants comprendront l’importance de la localisation géographique (la peur du noir entraîne la peur de l’inconnu qui découle sur la peur de l’autre, source de bien des guerres dont Berlin peut servir de symbole). Mais je suis peut-être trop habitué à un style littéraire anglo-saxon, le style latin usant plus naturellement de circonvolutions pour traiter d’un propos. Enfin, je ne suis pas convaincu qu’emballer le livre dans un film plastique (c’est ainsi que je l’ai reçu) soit une si bonne idée. Certes, cela attise la curiosité de l’acheteur potentiel mais, d’un autre côté, pouvoir feuilleter l’album aurait certainement permis à plusieurs d’entre eux de définitivement tomber sous le charme de ce trait. A découvrir sans aucun doute. A posséder pour la beauté du trait et l’intérêt de la morale sous-jacente. Mais une lecture qui doit être accompagnée car la thématique de ce récit est plus profonde que ce qu’un simple survol pourrait laisser penser. C’est vraiment le genre de livre à faire découvrir dans le cadre d’un travail scolaire (chez les 8-10 ans) pour permettre aux jeunes lecteurs d’affiner leur perception de l’histoire au travers de discussions.

25/04/2016 (modifier)