La Voie des Chevriers

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Cécil et Nico, chevriers contemporains. Leur parcours nous est relaté au travers de ce récit aussi didactique qu'humain.


Agriculture et élevage BD Reportage et journalisme d'investigation Documentaires En Provence...

Est-il raisonnable pour un jeune couple de se lancer à partir de rien dans une vie d’éleveur de nos jours ? Non, mais c’est pourtant ce qu’on fait Cécile et Nico. Un choix d’autant plus difficile qu’ils défendent un élevage à taille humaine à une époque où seules les logiques industrielles prévalent et d’un combat pour la reconnaissance d’un travail artisanal et une lutte contre la normalisation, le puçage et l’industrialisation du métier des premiers hommes. À travers ce reportage Samuel Figuière se propose de témoigner de leur expérience, leurs joies, leurs difficultés, leur travail.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Février 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Voie des Chevriers © Warum 2016
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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24/03/2016 | Mac Arthur
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Bravo ! Bravo et merci ! Bravo d’abord à Cécile et à Nico pour avoir réussi, à force de volonté, de travail, de ténacité, de débrouillardise et de bien d’autres traits de caractère, à donner vie à leur modeste rêve. Élever des chèvres et en vivre. Qui penserait que, de nos jours, cela soit si difficile d’y parvenir ? Entre le manque de confiance des banques et les diverses contraintes administratives ou d’hygiène imposées par les autorités nationales, fédérales locales ou autres, c’est à un véritable parcours d’obstacles que nous sommes conviés. Par ailleurs, nos deux éleveurs ne se déparent jamais de leurs propres convictions, optant résolument pour le local, le rustique, le sain, le naturel… tout sauf une démarche simplement mercantile en somme. Et là, mon questionnement de départ s’inverse : qui penserait que, de nos jours, il soit encore possible de survivre financièrement de l’élevage de chèvres sans faire de compromis ? La réponse nous est offerte en image ici, dans toute sa précarité malgré la force de travail et la passion affichée par le couple. Merci ensuite à Samuel Figuière pour m’avoir relaté cette aventure du quotidien avec un très grand talent. Ce récit est très instructif mais jamais, au grand jamais, je n’ai eu l’impression de lire un documentaire ! Que du contraire, c’est incroyablement vivant et humain. En tournant ces pages, je me suis souvent dit que l’auteur était le résultat fusionné de Nicoby et de Davodeau (ben oui, rien que ça). Un trait simple, vif et sympathique, bien mis en valeur par une colorisation pleine de fraîcheur, au service d’une narration dans laquelle l’humain est toujours mis en avant sans jamais occulter pour autant le caractère instructif du récit. Les décors sentent l’authenticité, qu’il s’agisse de bâtiments ou de vue sur une ville (comme cette vue sur Nyons reconnaissable sans équivoque et sans qu’il soit nécessaire de préciser le nom par un texte quelconque) : ce trait n’a l’air de rien mais il est fichtrement efficace ! Et puis, derrière l’image d’Epinal du retour à la nature, de la vie au grand air, de la passion devenue profession, l’auteur et nos éleveurs n’hésitent pas à aborder des sujets plus graves, comme la nécessité de l’abattage et les conditions dans lesquelles celui-ci est réalisé. Derrière la façade très simple, très humaine se cachent donc des problèmes de société bien plus graves (l’abattage en est un, le puçage en est un autre) qui incitent le lecteur à la réflexion. Enfin, il y a des passages un peu fourre-tout mais amusants qui nous en apprennent plus sur l’origine d’une race animale ou sur celle d’un signe zodiacal. Non, franchement ! Je l’ai pris, je l’ai entamé et je n’ai plus eu envie de le lâcher avant d’en avoir tourné la dernière page.

24/03/2016 (modifier)