Zoulouland

Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)

La transcription romancée de la guerre entre les Anglais et les Zoulous en 1879, restituée par un Ramaïoli bien documenté sur le sujet.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Afrique du Sud Le Colonialisme Les Zoulous

Le jeune Kévin, enrolé dans l'armée coloniale anglaise, arrive dans un monde nouveau pour lui : l'Afrique australe, où les armées de la reine Victoria convoitent la possession de tout l'est du continent. Un obstacle s'oppose à eux : les Zoulous, peuple indigêne particulièrement belliqueux, dont l'armée est la plus agressive de toute l'Afrique, avec ses 40.000 guerriers disciplinés, braves, endurants, et féroces. Kévin rencontre John Dundee, un Ecossais fort en gueule, hâbleur, amateur de Whiskey, mais qui connait bien l'Afrique, et se démarque des préjugés méprisants des officiers anglais pour les noirs... La suite lui donne raison. L'arrière garde de Lord Chelmsford (2000 hommes) se fait étriller par 20.000 zoulous lors du désastre de l'Isandlwhana (voir l'excellent film "L'ultime attaque") Pour la première fois dans l'histoire, une armée équipée de sagaies parvient à décimer une unité armée de fusils et appuyée de canons ! Les autres colonnes anglaises dispersées sont menacées. Dundee et Kévin échappent au massacre et aident celles ci à échapper à l'anéantissement, notamment lors de la défense du fortin improvisé de Rorke's Drift. Kévin tombe amoureux d'une jeune zouloue (fille de Dundee ? A vrai dire, le brave homme n'en sait trop rien, il s'est montré un peu leste avec les jolies filles du coin et a un peu engrossé partout). Mais la jeune fille meurt, tuée par des soldats anglais ivres. La saga de la campagne de 1879 est entrecoupée par les récits de Dundee au sujet de Shaka, le fondateur du royaume zoulou, qui a transformé ce petit peuple en le rebaptisant pour en faire une puissance s'imposant aux dépens des autres tribus. Un Napoléon noir ! Toutefois, les Anglais se reprennent. Lord Chelmsford, sachant qu'il va être remplacé pour ses premiers échecs, tente le tout pour le tout pour finir en beauté. A Ulundi, ses carrés d'infanterie écrasent les Zoulous courageux, mais impuissants contre cette puissance de feu cette fois ci préparée. Après la défaite, Dundee n'a qu'une idée en tête : capturer Dabulamanzi, de la famille royale, l'âme de la résistance zouloue. Mais le nouveau général, Sir Wolseley, tient d'abord à ce qu'il capture le roi Cetewayo. C'est chose faite. Le roi prisonnier dans l'album n° 16 se rend, et est exilé.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1987
Statut histoire Série terminée 18 tomes parus

Couverture de la série Zoulouland © Soleil 1987
Les notes
Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)
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17/10/2002 | SAMOURAI
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Cette superbe création de Ramaïoli commencée en 1987 (avec son compère Durand pour les 2 premiers tomes) raconte les excès du colonialisme sauvage, ici perpétrés par les Britanniques en Afrique australe. Pour atténuer l'aspect trop didactique qui aurait pu nuire à la série, Ramaïoli conte l'épopée des Zoulous, peuple puissant et fier organisé en terribles castes militaires, à travers les destins de 2 personnages principaux : les Ecossais Kevin Stuart et John Dundee. Kevin est un soldat impulsif qui a tous les défauts de la jeunesse, sensible aux provocations, mais dont le caractère se forge au fil du récit, car être témoin si jeune de carnages abominables et de haine aveugle, bouscule ses idéaux. De son côté, Dundee donne l'impression d'un éclaireur au coeur endurci, il a vécu longtemps parmi le peuple Zoulou et il a le respect de certains chefs ; c'est un homme complexe, dont les yeux ont vu beaucoup de sang, d'injustice et de folie humaine, et il n'approuve pas la façon dont l'Empire britannique mène cette guerre contre le "Peuple du ciel". Certes, les Anglais ne peuvent tolérer une telle menace à leurs frontières, mais leur méthode basée sur l'extermination, le mépris et le racisme (toujours le bon vieux cliché du sauvage non civilisé) rebute Dundee qui en plus, est un bourru sympathique ayant des problèmes avec l'autorité. Ce vieux briscard qui est finalement très humain sous ses dehors rageurs, a la physionomie de Kirk Douglas, ce qui n'est sûrement pas un hasard. Son rôle sera déterminant dans de nombreuses séquences. Ramaïoli assurant seul dessin et scénario, dépeint avec talent dans le premier cycle la formidable apogée du peuple Zoulou menée par le roi Cetewayo, à la limite de la folie jusqu'à sa capitulation face à l'armée britannique. Entretemps, les Zoulous ont infligé à l'Angleterre sa pire défaite coloniale à Isandhlawna le 22 janvier 1879, et il fallut l'appoint d'une armée de renfort de 10 000 hommes et plus de 6 mois de campagne pour écraser ce peuple, régi par une discipline de fer et pratiquant la guerre d'une manière impitoyable. Cet épisode a été bien illustré en 1964 dans le film Zoulou, puis en 1979 dans le film L'Ultime attaque. Le second cycle conte en flash-back la mise en place de la tactique guerrière des Zoulous par leur premier roi Shaka ; ces séquences sont habilement narrées par Dundee, on en apprend un peu plus sur lui plus jeune, et l'érotisme y est parfois présent. A l'aide d'une documentation solide et d'images fortes au trait vigoureux (la violence des combats est bien réelle), Ramaïoli tient son lecteur en haleine en réussissant une saga passionnante en 3 cycles de 6 albums, totalisant ainsi 18 albums ; c'est là que le bât blesse car il aurait pu aisément la raccourcir, par endroits le récit traîne un peu, et à l'achat, même en occase, ça fait cher le kilo. Mais ça reste une belle série.

27/06/2013 (modifier)