L'Abbaye de Clairvaux - Le Corps et l'Âme

Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)

La vie d'un jeune moine cistercien qui consacre sa vie à la construction d'une abbaye, en partant de rien.


987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens Bâtiments et architectures Champagne-Ardenne Prix Gabriel du CRIABD

Au tout début du 12ème siècle, un jeune moine nommé Bernard prend possession, avec quelques uns de ses frères, d'une terre léguée par le Vicomte de Dijon, pour y édifier une abbaye. Quelques hommes, deux bœufs, une maigre carriole et une relique sainte, voilà tout ce que possèdent ces hommes animés par la seule force de leur foi. Lorsque, quelques semaines plus tard, un groupe de pillards menés par Anthelme vient pour voler un des porcs élevés par les moines, leur chef est surpris par l'attitude de Bernard. Loin d'être terrorisé, le jeune cistercien les accueille et leur fait don d'un de leurs animaux, expliquant à ses compagnons que même ces hommes sans foi ni loi avaient besoin de leur générosité. C'est le premier des faits d'armes qui vont petit à petit construire la réputation de Bernard de Clairvaux, moine exigeant, qui prône l'exemplarité d'une vie faite de pauvreté et d'ascèse. Lorsqu'il recrute, pour conduire son chantier, un bâtisseur d'églises qui a sombré dans l'alcool, il donne l'exemple vivant d'une forme de rédemption. Une nouvelle étape dans l'aura de cet homme, dont l'influence ne va cesser de grandir, à l'image de l'abbaye qu'il construit. Et progressivement orienter la stratégie politique de l'église catholique toute entière.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Juin 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Abbaye de Clairvaux - Le Corps et l'Âme © Glénat 2015
Les notes
Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)
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01/01/2016 | Erik
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Quand on est belge et amateur de bières -et c’est mon cas- on ne peut qu’être reconnaissant envers l’ordre cistercien. Du coup, en savoir un peu plus sur l’abbaye de Clairvaux n’était pas fait pour me déplaire puisque cette abbaye fut la première fondée par cet ordre religieux. Pas de bol, plutôt que sur la construction et l’expansion économique de l’abbaye, les auteurs vont se concentrer sur son fondateur, Bernard de Clairvaux, et nous en dresser un portrait qui tient autant de la légende folklorique que du récit historique. Oui mais bon moi, je ne suis pas un pratiquant convaincu et du coup, le sujet m’intéressait nettement moins. A l’image du petit Gibus, si j’aurais su j’aurais pas venu ! Ceci dit, maintenant que j’avais le livre en mains, autant le lire. On a donc droit à une biographie assez classique dans laquelle on voit le saint homme se lancer dans la construction de l’abbaye, entouré de ses frères et cousins, convertir un brigand grâce à sa générosité, obtenir d’un alcoolique dépressif qu’il arrête de boire et qu’il retrouve la joie de vivre grâce à l’amour de Dieu, lâcher l’une ou l’autre phrase assassine (« des vêtements efféminés indiquent la mollesse de l’âme »), être à l’origine des Croisés et encourager les Croisades, vivre pauvrement… Ah, ça ! On peut pas dire qu’il soit resté les bras croisés, le Bernard ! Mais, bon, ce n’est pas lui non plus qui va me convertir. Il a quand même un petit côté « à mort les pédés et les arabes » qui ne cadre pas tout à fait avec mes convictions personnelles. Cet album est une œuvre de commande et m’est apparu comme tel. J’ai senti le poids des commissaires religieux penchés derrière les épaules de Didier Convard et d'Eric Adam. Denis Béchu livre des planches soignées mais sans originalité (avec un petit côté Delitte dans le trait mais avec moins de finesse dans ses encrages). L’ensemble se laisse lire et plaira aux convaincus. A titre personnel, je pense très vite oublier la majeure partie de ce récit et me concentrer sur ce que, de Chimay à Westvleteren, les Cisterciens font de mieux.

27/10/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Bernard, Bernard de Clairvaux, Saint Bernard. Peu importe comment on le nomme, il est sûr que cet homme a été la conscience et, pour emprunter un terme anachronique, l’un des grands, si ce n’est le plus grand « intellectuel » du XIIème siècle. Cet album retrace quelques étapes importantes de sa vie, lui qui a dynamisé l’ordre cistercien avec cette abbaye de Clairvaux et ses filles, lui qui avait l’oreille du pape et du roi de France, et qui a prêché la deuxième croisade. C’est une œuvre de commande, donc Convard (qu’on sait amoureux des sujets où la religion, l’ésotérisme jouent un rôle central) n’a pas été incité à sortir des sentiers battus. C’est une honnête hagiographie, bien servie par un dessin plutôt bon. Mes regrets sont plutôt qu’il a plus traité (en le survolant quand même) la vie de Bernard, au détriment du sujet pourtant annoncé comme central, à savoir l’abbaye de Clairvaux ! En effet, les débats entre Cisterciens et Clunisiens (pourtant au cœur des débats théologiques de l’époque) sont à peine évoqués. Du coup, la spécificité de l’ordre cistercien n’apparaît pas forcément. C’est dommage. Car si les intentions de Bernard étaient louables, son abbatiat fini, les belles idées vont être remises en cause par le succès même de son entreprise : les dons faits à ces « champions de la foi » enrichissent les abbayes cisterciennes comme cela avait été le cas pour les clunisiennes. Les ordres mendiants du siècle suivant seront une réponse à cet échec relatif des bénédictins. Par ailleurs, la règle bénédictine elle-même aurait gagné à être mieux illustrée, puisque le sujet était l’abbaye. Un album honorable, certes, mais qui élude son vrai sujet, pour se concentrer de manière sans doute un peu superficielle sur un grand homme. Le titre aurait dû être « Bernard de Clairvaux ».

05/05/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je vais commencer l'année 2016 par présenter une bd ecclésiastique ou plutôt spirituelle ce qui nous changera un peu de la vulgarité de ce monde. Il s'agit de mettre en valeur une célèbre abbaye qui a fait un peu concurrence à celle de Cluny. L'ancienne abbaye de Clairvaux située dans l'Aube en Champagne-Ardenne, à quinze kilomètres de Bar-sur-Aube, était un monastère cistercien fondé en 1115 par Bernard de Clairvaux et quelques compagnons, envoyés par Étienne Harding, abbé de Cîteaux. La personnalité de saint Bernard lui donna un rayonnement considérable. La fondation de Clairvaux remonte aux temps de la toute première extension de l'ordre cistercien. C'est précisément cette période que cette bd aborde avec le plus grand soin dans les détails. On dirait un travail de commande au service du patrimoine et notamment du Conseil Général de l'Aube mais en réalité, cela va plus loin. En effet, au-delà des murs et des pierres de cet édifice, on nous présente la vie de Bernard de Clairvaux (1090-1153) qui oeuvra pour le bien de l'humanité en cette période de croisade. Un homme hors-norme qui est un peu tombé dans les oubliettes de l'Histoire pour le grand public. Cette bd permet de resituer les choses. N'oublions pas qu'il fut canonisé par l'Eglise peu après sa mort. Les auteurs ont réussi leur pari. Les amateurs d'histoire apprécieront. Certes, il y a des aspects romanesques mais surtout la personnalité de Bernard qui sera à l'honneur. Les grands hommes manquent un peu à ce siècle. Mon voeu le plus cher serait l'émergence de telles personnalités oeuvrant pour le bien du Monde.

01/01/2016 (MAJ le 02/01/2016) (modifier)