Le Chevalier à la licorne

Note: 2.78/5
(2.78/5 pour 9 avis)

A la veille de la guerre de cent ans, l'histoire d'un chevalier à la poursuite d'une chimère, et quelle chimère : une licorne !


1300 - 1453 : Moyen Âge et Guerre de Cent ans Auteurs espagnols Les Licornes Quadrants

1346, la bataille de Crécy. Juan de la Heredia, chevalier Hospitalier, offre son cheval au roi de France en mauvaise posture. Cerné d’Anglais, il ôte son armure dans un sursaut de fougue, libérant ses mouvements et sa rage. La folie meurtrière qui l’envahit le garde en vie, mais Juan est désormais son captif. Le voilà qui se lance à la poursuite d’une licorne, comme on poursuit une chimère…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Septembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Chevalier à la licorne © Soleil 2015
Les notes
Note: 2.78/5
(2.78/5 pour 9 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

21/09/2015 | Blue Boy
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai trouvé cette histoire agréable à lire, sur une période qui m’intéresse, mais j’en suis quand même sorti quelque peu frustré. On peut dire que Piatzszek a cherché – et globalement réussi – à présenter un moyen-âge crédible, ni aseptisé ni artificiellement « noirci ». Et, dès le départ, il plante bien le décor, avec cette bataille de Crécy, pour laquelle il montre bien l’aveuglement de la chevalerie française, dans des charges quasi anachroniques, face à la froide efficacité des archers gallois (qui avaient expérimenté cette tactique peu avant en Écosse). C’est de cette boucherie qu’émerge le héros, Juan Fernandez de Heredia, chevalier échappant miraculeusement au massacre, et qui va ensuite passer une partie de sa vie à poursuivre une chimère, ou plutôt une licorne. C’est en fait une image symbolique : Heredia n’a pas compris pourquoi il avait échappé à la mort, c’est cette mort qu’il cherche à rattraper. Cet aspect est intéressant, mais lassant au bout d’un moment. J’aurais clairement préféré que l’histoire se cantonne à un cadre historique réaliste, il y avait matière à faire quelque chose de suffisamment intéressant. A noter que Juan Fernandez de Heredia a vraiment existé à cette même époque. Comme son nom l’indique il n’était pas chevalier français (et n’a donc pas participé à la bataille de Crécy) mais, après avoir servie en Espagne, il a réellement eu les relations avec le pape que Piatzszek décrit à la fin de l’album (je ne sais pas pourquoi l’auteur a ainsi choisi un personnage historique, dont il a franchement dévié la trajectoire !?). Pour le dessin d’Escalada, c’est là aussi un ressenti mitigé qui domine. Je le trouve globalement réussi, avec de belles planches, une belle reconstitution de l’époque, mais je n’ai pas accroché à la colorisation, qui gomme trop l’aspect crasseux, qui anesthésie le réalisme que j’aurais voulu voir davantage dominer. Cela reste une lecture agréable donc, mais dont j’attendais mieux, ou autre chose.

20/08/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 2/5
L'avatar du posteur Josq

C'est dommage, il y avait énormément de potentiel, mais celui-ci est trop peu exploité... Le dessin de Guillermo Escalada est beau, et fait l'essentiel de la bande dessinée, mais malgré tout, je n'ai jamais été fan de l'hyperréalisme et ce n'est pas cette bande dessinée qui me fera changer d'avis. Sans contester la beauté d'ensemble, je trouve que le dessin est néanmoins trop statique, on ne sent aucun mouvement dans ces images, on dirait une succession de photographies ou de peintures et ça ne colle que partiellement avec ce que j'attends d'une telle bande dessinée. Il a ce côté trop lisse des dessins faits par informatique (je suppose que c'est le cas ici), et il lui manque un supplément d'âme, même si, encore une fois, le résultat n'en est pas moins très plaisant à voir. J'aurais pu passer là-dessus si le scénario suivait, mais malheureusement, celui-ci ne me satisfait pas. J'aime assez l'atmosphère langoureuse, presque mystique, qui se dégage du récit. Et pourtant, on a la désagréable impression que la mécanique tourne à vide. On a bien compris le dimension symbolique de cette histoire, de ce chevalier qui court après la mort sans jamais réussir à l'atteindre, mais ce symbolisme est trop appuyé pour fonctionner totalement. L'effacement de la frontière entre la réalité et la fiction fonctionne dans un premier temps, puis une fois qu'on a compris le concept, devient plus conventionnel, sans que l'auteur ne trouve l'élément qui lui permettra de relancer le récit. Sur le plan historique, toutefois, c'est plutôt pas mal, l'atmosphère du Moyen-Âge est correctement retranscrite, sans basculer dans la légende noire, comme trop d'auteurs le font, et globalement, ça m'a paru plutôt sérieux sur les quelques éléments de contexte qui sont donnés. Malheureusement, tout ça ne suffit pas à faire une bonne bande dessinée, et je trouve que, même si la lecture n'est pas déplaisante, on reste un peu sur sa faim. Dommage...

04/03/2021 (modifier)
Par herve
Note: 3/5
L'avatar du posteur herve

Graphiquement, ce one-shot est une véritable claque. Guillermo Escalada est aussi à l'aise sur les scènes de combat que sur les scènes oniriques, ou encore nocturnes. C'est vraiment bluffant! Côté scénario, j'ai pris plaisir à suivre les aventures de Messire Juan Fernandez de Heredia. L'auteur, Stéphane Piatzsezek, nous fait voyager entre la réalité (la fameuse bataille de Crécy, point de départ de l'errance du chevalier) et la fiction (avec la quête de la licorne). A la fois violent et poétique, cet album qui, certes, se lit très vite, mérite votre attention.

11/11/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

Haaaa ça fait plaisir de tomber sur un vrai récit, bien écrit, et original par rapport aux histoires que l'on peut rencontrer en bande dessinée. Je ne m'attendais pas du tout à ce type d'histoire et j'ai été trans-por-té (en 3 temps) ! Au vu des dessins, de prime abord, j'ai eu peur de tomber sur une histoire de chevalier à la mords-moi-le-noeud et c'est tout le contraire ! Je trouve que c'est assez rare en bd, dès que l'on sort de l'auto-fiction ou des quelques grands talents de la bd, de tomber sur de vrais récits. Les dessins collent parfaitement et comme il a été dit sont d'une efficacité redoutable, quoi qu'un peu trop propres, et on se retrouve souvent à contempler l'ambiance d'une case ou d'une planche. Je vous la recommande chaudement.

19/06/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Tout d'abord, le dessin : une splendeur ! somptueux dans sa finition, ses détails, sa colorisation, bref ce modelé en mode quasi hyperréaliste, donne une force incontestable à cette Bd, j'adore. Qu'est-ce que je me serais encore plus régalé si le scénario avait été à la hauteur ! digne d'un graphisme aussi beau ! Car cette sorte d'errance du chevalier Juan de la Heredia peut sembler ennuyeuse par endroits, et donne l'impression de ne mener à rien, mais en fait, c'est un récit allégorique, on comprend que cette licorne symbolise la mort qui ne vient pas, Juan lui court après, il la désire car il estime qu'il n'est pas digne de survivre après la défaite de Crécy. Le ton assez mystique peut également ennuyer, c'est tout un ensemble en réalité qui m'a agacé dans cette histoire, le côté imparfait du scénario, cette errance longuette et vide, des scènes sans intérêt, et surtout cette frontière trop mince entre réel et fantastique qui laisse le lecteur flotter entre 2 mondes est assez désagréable... Je regrette qu'un tel talent graphique ne serve pas une Bd plus solide et plus passionnante sur la guerre de Cent Ans traitée sérieusement, avec la bataille de Crécy comme base ouvrant l'album, et où tous les ingrédients sont bien ordonnés, fruits d'une documentation poussée comme on le voit dans cette ouverture : le terrain détrempé de Crécy en ce funeste jour, les archers gallois qui tirent 8 flèches à la minute, le duc d'Alençon qui lance l'assaut français, les 2 chevaux tués sous le roi Philippe VI, le carnage du champ de bataille etc... tout ceci est bien rendu. Il n'y a qu'une seule erreur, et elle est de taille : c'est la présence du Prince Noir (Edward de Woodstock) dans son armure légendaire, et au visage de vieux ; en réalité, il n'était pas présent à Crécy car trop jeune en 1346 (il avait 16 ans), c'est son père Edouard III qui surveillait la bataille depuis le moulin de Crécy (reconstitué sur le champ de bataille actuel). Autre indice dont je doute : le château entrevu après Crécy où le Prince Noir tient captif Juan semble être celui de Castelnaud (aujourd'hui en Dordogne) ; or à cette époque, si ce château appartenait aux Anglais, le Prince Noir n'a pas de raison de s'y trouver car son père ne lui confiera le gouvernement de l'Aquitaine qu'en 1363, après sa grande victoire de Poitiers sur Jean II le Bon. Malgré ces erreurs, cette Bd pêche par un scénario peu travaillé et ennuyeux, mais brille par sa partie graphique exceptionnelle, j'aurais clairement préféré une vraie Bd historique avec un tel dessin ; pas facile à noter dans ces conditions, un 3/5 semble un compromis acceptable.

30/05/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

J'ai bien aimé ce récit mi-fantastique introduisant la célèbre licorne. Pour le reste, cela se base sur un contexte historique bien précis entre la bataille de Crecy nous opposant aux anglais et la cité des papes à Avignon. Ce one-shot est assez crédible malgré son mysticisme. Un très bon point pour le dessin très précis ainsi que pour la colorisation très réussie. J'ai rarement vu autant de finesse. C'est très beau graphiquement parlant. Les décors du Moyen-Age sont presque réels. Au final, c'est assez psychologique avec une histoire assez captivante malgré la simplicité du scénario. Une véritable allégorie sur la violence du guerrier et surtout sur la rédemption.

22/04/2016 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Une chose avant tout : le dessin que l'on doit à Guillermo Escaladat auteur qui a ma connaissance n'a publié qu'un autre titre, "L'univers des nains". Je ne sais pas comment ce type dessine, si c'est à l'informatique ou quoi mais le rendu est sublime. N'ayons pas peur des mots le dessin est d'une richesse et d'une qualité époustouflante, je ne parle même pas de la reconstitution des armures et armes de l'époque, je ne suis pas un connaisseur mais tout sonne juste. Les châteaux forts sont également une joie pour les amateurs et il va sans dire que la colorisation n'est pas en reste. Je trouve à ce titre un de mes prédécesseurs un peu dur lorsqu'il dit que ce dessin est juste bon à orner les flancs d'un truck américain! Cette histoire possède un côté fascinant, voir obsédant dans la quête d'un animal mythique qui symbolise la mort qui ne veut pas venir. L'errance de ce chevalier qui le mène presque à la folie est bien restituée, bref un histoire bien menée dont les planches se dégustent sans modération. Ma note véritable serait un 3,5.

16/02/2016 (modifier)
Par ArzaK
Note: 3/5

J'ai plutôt aimé cet album au dessin soigné, au découpage que j'ai trouvé, pour ma part, exemplaire. L'intrigue est très facile à suivre et prenante, l'obsession du personnage est palpable, ce qui le rend attachant. J'ai juste des réserves sur la fin de l'album que j'ai trouvé plus faible. Ce n'est pas l'album de l'année mais une chouette bd.

01/10/2015 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 1/5
L'avatar du posteur Blue Boy

J’avoue, je m’attendais à quelque chose de plus délicat pour une histoire de licorne. Habituellement, ce genre de production n’est pas ce que je préfère, mais je voulais tout de même tenter le coup. Malheureusement à aucun moment, je ne suis rentré dans l’histoire. A vrai dire, j’ai rarement vu scénario aussi confus. Les auteurs semblent avoir pensé qu’un vague mélange d’Histoire et de mythologie constituerait une recette infaillible pour séduire le grand public. Peut-être ont-ils oublié les épices, car cette tambouille insipide laisse un arrière-goût de temps perdu. Cette production doit réunir à peu près tous les clichés du genre, sans les transcender. Quant au graphisme, on est ici clairement dans la performance. Si je suis impressionné par la technique et le rendu, je n’ai aucunement été touché par ce type de dessin qui donne parfois l’impression d’être dans un jeu vidéo. Cela donne un côté lisse et artificiel, et je ne vois d’ailleurs pas l’intérêt pour un dessinateur de tenter de reproduire la réalité à ce point, qui plus est avec Photoshop. Je ne nie pas qu’il y a du travail et on pourra même trouver ça beau. Certaines des cases, par exemple les nuages en forme de licorne, auraient pu produire leur petit effet sur un semi-remorque US. Mais en ce qui me concerne, désolé, l’esbroufe façon Mack, ce n’est guère ma tasse de thé. Si l’éditeur parle de « résilience poétique d’un duo magique », ni poésie ni de magie je n’ai vu ici. Juste un produit très moyen qu’on retrouvera dans les bacs d’occasion à 1 € dans quelques mois. Lisez plutôt Traquemage, une parodie nettement plus enchanteuse et réjouissante qui vient également de sortir !

21/09/2015 (modifier)