Un certain Cervantès

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 15 avis)

Mike Cervantès, vétéran mutilé d'Afghanistan, découvre l'œuvre de son célèbre homonyme et devient un Don Quichotte dans l'Amérique moderne.


Don Quichotte Les prix lecteurs BDTheque 2015 Nouveau Futuropolis Road movie [USA] - Les déserts Nord-Américains

Cervantès, Mike de son prénom, est un jeune homme plutôt paisible. Pour éviter de menus ennuis avec la police, il s’engage dans l’armée, et part comme GI en Afghanistan. Prisonnier des talibans, évadé, repris, maltraité, il est amputé d’un bras. Exactement comme cet autre Cervantès – Miguel de son prénom de baptême, auteur du célèbre roman publié en 1605, qui perdit l’usage de sa main gauche au cours de la fameuse bataille de Lépante le 7 octobre 1571. Révolté contre la société ultralibérale qui broie les vies des moins riches, Mike part en lutte pour plus de justice, endossant alors au volant de sa Ford Mustang le costume d’un Don Quichotte des temps modernes ! De retour en Arizona, Mike, comme beaucoup de ces « revenants » de la guerre, est déboussolé. Il devient irritable, entre violence et dépression. Révolté contre une société sans égard pour les faibles, fou de rage, il détruit une succursale de banque et se voit incarcéré. C’est au pénitencier où il purge sa peine qu’il découvre le roman chevaleresque et satirique de Miguel de Cervantès. C’est une révélation : Mike sera Don Quichotte à son tour, en butte à toutes les inquisitions contemporaines, économiques, politiques, intellectuelles ou religieuses, et en lutte contre toutes les formes d’injustice… Mike Cervantès n’écrira pas une version nouvelle de l’épopée du « chevalier à la triste figure » mais à bord de sa Rossinante rutilante, modèle 1971, il la vivra pleinement… [Texte de présentation de l'éditeur]

Scénario
Lax
Dessin
Lax
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Avril 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Un certain Cervantès © Futuropolis 2015
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 15 avis)
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30/04/2015 | eric2vzoul
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Par iannick
Note: 4/5
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Avec « Un certain Cervantès », Christian Lax nous emmène aux Etats-Unis en compagnie d’un rescapé de la guerre d’Afghanistan, Mike. Celui-ci est revenu dans son pays amputé de son bras gauche et il se sent paumé… Le début du récit nous raconte par flash-back le vécu de Mike en Afghanistan ; puis, l’action transite vers la « cavale » de cet ancien soldat aux Etats-Unis. J’ai lu « Un certain Cervantès » d’une seule traite, sans ennui et avec intérêt. Il faut dire que le coup de patte réaliste de Christian Lax m‘est apparu très bon. On reconnaît facilement au premier coup d’œil les personnages. Les décors sont magnifiques que ce soit la situation du récit en Afghanistan ou aux Etats-Unis. La narration est nickelle. On a vraiment l’impression de suivre un film (de nombreux clins au 7ème art sont présents dans le récit) en feuilletant cette bande dessinée. Quant au scénario, on sent bien que l’auteur a voulu rendre hommage à Don Quichotte en faisant le parallèle entre ce héros de fiction et Mike, et en mettant en scène le roman de Cervantès dans divers lieux du récit. J’avoue que cette idée m’est apparue tordue, je n’y ai pas du tout cru. Après, je peux comprendre que Christian Lax a voulu nous faire ressortir la soif de liberté et d’indépendance de nos héros qui sont séparés de 4 siècles (voire plus), un message du genre « C’est un combat de tous les instants qui faut mener sans cesse » mais je trouve que ce n’est pas très bien amené (un exemplaire de l’ouvrage avec des dessins de Gustave Doré dans une prison… M’ouais…) et je ne suis pas convaincu non plus qu’il ait pu « se balader » aussi longtemps sans se faire repéré. Quant au « héros » Mike, je n’ai pas vraiment éprouvé de la sympathie pour lui car c’est un personnage qui m’a semblé compulsif. Sa tendance à vouloir tabasser tous les gens (il fonce sur des bikers dont on ne saura jamais s’ils voulaient faire un mauvais coup… le pasteur dont on ne peut lui reprocher sa liberté de paroles…) qu’il ne lui plaise pas me désole : à force de vouloir faire la loi lui-même, à ne pas se montrer irréprochable, ses faits et gestes se retournent contre lui… et c’est tant mieux ! Il y a donc une certaine justice quand je le vois être incarcéré à maintes reprises. Après, j’ai apprécié certaines « piques » de Christian Lax sur l’Amérique et sur la société en général en particulier sur les victimes de la crise des subprimes, le sort des migrants, les indiens et sur le traçage informatique des individus. Malgré tous ces reproches, j’ai apprécié ma lecture de « Un certain Cervantès » car c’est une bande dessinée qui donne à réfléchir. C’est un récit à prendre avec du recul… On ne sait pas trop si c’est vraiment comme ça l’Amérique. Le personnage principal, Mike, est un mutilé, il en a bien bavé mais ce n’est pas une raison pour se défouler à chaque fois sur des personnes qui ne lui plaisent pas… Il y a donc une certaine justice quand il se fait emprisonner à maintes fois. Le graphisme de Christian Lax est exceptionnel.

03/05/2022 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Lax est un auteur engagé qui aime faire réagir. Avec lui, c'est tout l'un ou tout l'autre. Comme il le dit à juste titre c'est le rôle d'un écrivain quelquefois d'appuyer là où ça gratte. Encore faut-il le faire d'une façon élégante et juste ce qui n'est pas mon avis sur cet ouvrage. Lax nous sert une charge contre l'Amérique d'Obama que je trouve vraiment excessive. Or comme "tout ce qui est excessif est insignifiant" cela explique ma note peu flatteuse. J'ai de la famille Afro-américaine issue de l'immigration vivant aux Etats-Unis. Quand je vais les visiter je ne retrouve pas du tout le tableau peint par Lax. Les USA sont un pays d'opportunités, la contrepartie c'est le risque et la performance. La censure aux USA ? On parle bien de censure institutionnelle ? Je n'y crois pas une seconde. Dans le domaine privé les gens achètent, lisent, regardent, écoutent et vendent ce qu'ils veulent n'en déplaise à monsieur Lax. Si vous n'êtes pas content vous traversez la rue, au lieu d'utiliser la violence comme unique mode d'expression .Je trouve que Mike est un censeur de la pire espèce en empêchant un pasteur de parler ET en le battant. Ici Lax nous ramène à la génération Beat, sans les cheveux, avec les bons vieux éléments de provoc, Marie-Jane, alcool et sexe( limite pédophilie avec Lolita), saupoudrés de violence personnelle du sieur Mike. Bof bof du Bukowski dans le texte mais sans Pivot pour mettre en scène. Lax doit d'ailleurs gérer ses contradictions culturelles en nous vendant du John Wayne grande icône de la NRA. Les USA sont un état de droit monsieur Lax. Les comparaisons avec les incarcérations de Miguel de Cervantes me semblent inappropriées puisque de natures différentes. L'auteur utilise des généralisations comme argumentaires dans les domaines de l'immigration, de la finance, de la religion. Par exemple, parler d'obscurantisme aux USA alors qu'il n'existe pas de religion d'Etat, c'est de l'ordre du fantasme .C'est contraire à la constitution et à la liberté d'expression reine dans ce pays. Pour conclure prendre en référence Sartre et Beauvoir qui ont visité la Chine en pleine Révolution Culturelle sans piper mot, c'est quand même très fort. Le dessin de Lax reste bon mais ce scénario où Mike Cervantes échappe à une police incapable grâce au sauveur providentiel, ce n'est vraiment pas original. Décidemment pas mon truc.

15/04/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je me joins au concert de louanges de cet album, qui est effectivement un opus plaisant à lire malgré son nombre de pages. C'est rapide, j'ai dévoré l'ensemble sans jamais m'interrompre alors même que je voulais aller au lit. Mais je n'ai pu lâcher l'épopée rocambolesque de ce cow-boy un peu dérangé, un brin poète et quelque peu revanchard. L'histoire est un parallèle entre la vie de Cervantès (le Miguel) et Cervantès (le Mike) qui reviens de l'Afghanistan porteur d'une prothèse et d'un sérieux syndrome post-traumatique. Mais à travers le mélange des deux vies, on sent une certaine ode aux fameux "Indomptés" qui refusent de se conforter à un système qui leur semble absurde au dernier degré. C'est une histoire qui prend surtout le temps de montrer les dérives d'un système, dérives revenues d'entre les morts dirait-on, puisque les conditions ont changés mais le fond de ces problématiques est le même : religion, censure, contrôle, privation, etc ... Une sorte de fable à moitié anarchiste, dans laquelle l'appel de la liberté est plus fort que tout le reste. Bien évidemment, les États-Unis restent l'idéal de liberté, porté haut et fort par ses habitants, mais aussi bien souvent mis à mal dans le même pays. D'ailleurs quelques points viendront appuyer l'idée d'entraide, de solidarité par opposition à un monde où l'individualisme prime au-delà de tout. J'avais une petit appréhension avant me lecture, du fait que lors d'un attachement ainsi d'une histoire à une œuvre de référence, c'est la citation pour le plaisir et la beauté de la citation, sans réellement apporter autre chose et parfois en n'arrivant pas à s'affranchir de l'œuvre-mère. Ici, mes attentes négatives ont été balayés sans aucun souci par la maitrise de l'histoire par les auteurs. Certes, nous auront de la citation, et l'histoire ressemble tout de même fortement à celle de ce bon vieux Don Quichotte, mais en même temps l'apport de l'histoire de Miguel de Cervantes, le mélange des réflexions de Don Quichotte avec celles d'une Amérique contemporaine, et même l'idée de retranscrire cette idée de continuité dans les époques entre les combats contre la censure et l'obscurantisme est franchement bien mené. Au-delà de l'aspect louable de l'intention, je suis surtout charmé par la réelle pertinence du propos. Ce n'est pas une histoire pour simplement se faire plaisir, dire qu'on aime Don Quichotte et le citer, c'est surtout une histoire où le message passe clairement et fait du bien. A travers les marginaux d'une Amérique souvent vue comme pays des ultra-libéraux capitaliste, on se rappelle que l'image d’Épinal (ou de la télé) que l'on a est souvent fausse. Combien d'anciens combattants rejetant un pays qui les a délaissés ? Combien d’œuvres censurés au nom d'une morale ? Combien de personnes bridés par une religion flirtant toujours plus avec l'obscurantisme ? Combien de pauvres, de rejetés, d'immigrés en quête d'une vie un peu plus juste, un peu meilleure ? Après tout cela, parler du dessin semblerait un peu surfait, et pourtant il est bien une composante à part entière de la BD. Entre les paysages, part importante de la culture américaine et ici encore une fois sublimés par le trait de crayon, mais aussi à travers les gueules et les représentations, nous sommes face à une BD qui a de la gueule. C'est propre, immersif et rajoutant une touche d'authenticité dans la narration visuelle, qui est impeccable même lors de scènes où l'action prédomine. Je crois bien que c'est ma première lecture de l'auteur, et je suis pratiquement certain que ce ne sera pas la dernière. Après une BD comme celle-ci, on a envie de creuser l'auteur. Je ne pense pas qu'il me faille expliquer les raisons de ma note ou si je recommande, mais après avoir écrit mon avis, je me décide même à lui décerner un coup de cœur. Pas celui de l'année, pas le plus gros, mais un vrai coup de cœur, authentique et sincère. Comme cette BD, en somme.

11/02/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Je suis aficionados de Christian Lax et sa série le choucas. J’ai donc acheté les yeux fermés « un certain Cervantès ». Et je n’ai absolument pas été déçu bien au contraire. Encore un bel album à mettre à son actif. Le parallèle entre Mike Cervantès, vétéran d’Afghanistan et Miguel de Cervantès peut dérouter a priori, mais in fine cela reste très convaincant. Les comparaisons entre l’Amérique d’aujourd’hui et l’Espagne de l’Inquisition peuvent dérouter, mais au fil du récit les séquences se mêlent avec dextérité. Un road movie à la fois sensible, engagé, émouvant et amusant. On se régale les yeux tout au long des 200 pages de cet album sous les traits du talentueux Christian Lax. Je conseille ardemment sa lecture.

10/04/2020 (modifier)
Par pol
Note: 2/5
L'avatar du posteur pol

Bof bof même. Les tribulations de ce Cervantes du 21e siècle, un vétéran d'Afghanistan mutilé et marginal, qui combat le système sous toutes ses formes, sont bien parsemées de quelques idées sympathiques mais globalement je me suis ennuyé pendant 200 pages. Je ne saurais pas dire exactement ce qui fait que je ne suis pas arrivé à me passionner pour son histoire. Les clins d'oeil à Don Quichotte sont sympas, mais malgré ça j'ai trouvé chaque péripétie prévisible, et l'histoire se répète à l'infini. Cervantes se rend dans un nouveau lieu, se rebelle contre quelque chose ou quelqu'un (un banquier, l'autorité, la censure, le racisme, etc...) il fout le bordel, éventuellement se bat un peu, trouve un peu d'aide et hop il reprend la route avec les flics toujours un peu plus sur sa trace. C'est linéaire, répétitif et sans surprise. Il y a une bonne idée de départ plutôt originale, mais au final je reste sur ma faim.

25/11/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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L'histoire de Don Quichotte a toujours fasciné les auteurs que cela soit au cinéma, dans la littérature ou dans la bande dessinée. Voici une version pour le moins réussi façon road-movie à l'américaine. Il y a certaines valeurs qui semblent avoir disparu dans un monde de plus en plus injuste. Je ne suis pas contre certains défenseurs qui vont jusqu'au bout. Notre héros Mike Cervantès va ainsi relever tous les défis. On ne tombera pas pour autant dans une excessivité que l'on pouvait craindre. Cela reste dans le domaine du raisonnable en évitant le loufoque. Certes, les situations sont un peu originales mais c'était l'objectif. J'ai également bien aimé cette fin qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe à savoir ce côté inattendu. Le dessin est également très convenable. C'est parfois un peu longuet mais cela peut faire passer le temps si on se trouve dans un TGV pour un interminable trajet.

30/03/2016 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
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Ce qui aurait pu être un énième road-movie américain parvient à se détacher du lot grâce à un personnage central vraiment attachant, et au parallèle dressé entre celui-ci et Miguel de Cervantès, auteur de Don Quichotte. Ce parallèle est non seulement bien vu et habillement mis en scène, mais apporte surtout une réflexion passionnante sur notre monde, et sur ce qui a changé (ou pas !) au cours des siècles. Lax est un conteur de génie, et ce qui aurait pu être une histoire lourde et encombrée de références obscures est parfaitement maitrisé d’un point de vue narratif, et la lecture est aisée et agréable. J’ai personnellement englouti l’album d’une traite, malgré le nombre de pages conséquent (200). Le dessin est réussi et transporte le lecteur dans l’Amérique profonde… dépaysement garanti. Un album excellent en tous points, et qui mérite largement sa place parmi les « prix lecteurs BDTheque 2015 ».

05/02/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Eh bien, voilà un album plutôt bien fichu, et qui mérite vraiment le détour ! Le dessin d’abord est très réussi. Une belle exploitation de Noir et Blanc, un trait réaliste et sombre – mais très lisible. Sans fioriture, cet aspect graphique réussi rend la lecture fluide (relativement rapide malgré près de 200 pages) et agréable. Certains dessins, au lavis, sont vraiment superbes, et m’ont fait penser au travail de Victor Hugo. Pour ce qui est de l’intrigue, c’est là aussi une réussite, avec une histoire mêlant aspects atypiques et aventure et road movie plus classiques. Les passages faisant le parallèle entre Mike et Miguel de Cervantès sont généralement très réussis, avec quelques échanges savoureux (le jeu de mot entre automate et Ottoman, combattus par l’un ou l’autre est assez bien senti). Les passages faisant apparaître les deux Cervantès dialoguant sont aussi bien amenés. Le personnage de Mike, sorte d’illuminé partant en croisade « au quart de tour », contre la censure, la société puritaine et mercantile américaine, les banques et autres rapaces de l’après crise des sub-primes, les racistes ou les télévangélistes, est très attachant. La chasse à l’homme dont il est l’objet (sans forcément s’en rendre compte), avec de petites touches humoristiques (l’hyper sérieux shérif) et un côté absurde, ajoute au côté picaresque de l’aventure. Autour – mais aussi au cœur – de l’histoire, Lax brasse un certain nombre de thèmes, tous traités de manière intelligente et intelligible. Le traumatisme des anciens combattants (survivants mais handicapés, qui peinent à « se réinsérer ») tout d’abord. C’est aussi une défense de la grande littérature (et une attaque de la censure, mais aussi du conformisme et de la paresse intellectuelle). La liste des auteurs et/ou œuvres que Mike tente de sauver – quitte à les « enterrer » est d’une grande qualité. Je reste par contre dubitatif par rapport à la probabilité de trouver, dans un pénitencier américain, une édition de Don Quichotte avec illustrations de Gustave Doré, en grand format ! On peut y voir aussi une déclaration d’amour à un certain cinéma, celui de Ford et ses grands espaces, les territoires Navajos (dont les dessins de Lax, superbes, peuvent compléter les non moins superbes photographies prises il y a près d’un siècle et demi par E. S. Curtis). Hommage aussi – référence tout du moins – à certains chefs d’œuvre de la RKO (King Kong)… Le regard porté par Lax – et Mike, son « porte regard » – sur les laissés pour compte, ruinés des sub-primes, Indiens des réserves (même si les Navajos sont loin d’être les plus mal lotis) est plein d’empathie. Alors, combat perdu d’avance ? Oui et non. Comment va finir la cavale de Mike, on s’en ficherait presque. Comme des moulins à vent qu’il combat (voir la charge ubuesque du chevalier Mike contre des rochers, accompagné de son Sancho péruvien, plus ou moins otage du délire de Mike). Ce qui compte, c’est la soif de vie retrouvée par Mike, les rencontres plus ou moins éphémères, mais terriblement humaines (un flirt avec la prothésiste, une discussion et un regard complice avec une lectrice, la fraternité avec des Navajos) : l’amour de la liberté, des grands espaces de Monument Valley à ceux de l’imagination, qui s’étendent à l’infini. A lire absolument !

20/11/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Les avis m'ont donné envie de lire ce one-shot. J'ai bien aimé quoique je ne le trouve pas aussi formidable que les autres lecteurs. Le problème que j'ai eu avec le scénario c'est que toute la partie où on voit la vie du héros ne m'a pas trop intéressé hormis les quelques pages sur la vie de Miguel de Cervantès. Je n'ai commencé à trouver le scénario intéressant que lorsque le héros découvre la vie de son presque homonyme. Et lorsqu'il se prend pour un Don Quichotte des temps modernes là l'histoire devient enfin captivante, mais cela a tout de même pris trop de temps pour que je mette plus que 3 étoiles. C'est dommage car plusieurs scènes m'ont fait sourire et le personnage principal est attachant dans sa naïveté. Le dessin est du pur Lax. C'est bien fait et j'aime bien l'ambiance qu'apporte le noir et blanc.

04/10/2015 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Quelle riche idée que de vouloir faire un parallèle entre le fameux Cervantès vivant au XVI ème siècle auteur du non moins fameux "Don Quijotte de la Mancha" et ce Mike Cervantès, brave gars de la campagne américaine qui va finir suite à quelques déboires mineurs dans le désert d'Afghanistan. A son retour comme son auguste homonyme, il va partir en quête de moulins à vent à dégommer. Sur le papier et pour le lecteur de BD lambda, Cervantès, l'auteur n'est peut être pas le personnage le plus populaire qui soit, même si l'iconographie est assez riche. On connait l'homme, son serviteur Sancho Pansa et sa fidèle Rossinante, ici une vieille Mustang. La comparaison est facile et le message finalement assez limpide; les moulins d'hier sont encore bien présents au sein de ce vaste territoire que sont les États Unis. Comme le chevalier à la triste figure, notre Mike est un héros superbe et pitoyable, emprunt d'idéaux démodés qui en quête de son inaccessible étoile va se heurter aux contingence d'un monde qui ne souhaite plus de héros tel que lui. Dire que le scénario est millimétré est un euphémisme, il est en tous les cas suffisamment rigoureux pour nous faire croire à ces rencontres hypothétiques entre les deux personnages. Album "poil à gratter", sans trop en faire, subtilement Lax nous livre une plaidoirie anti renoncement, dont la morale pourrait être, non pas indignez vous, mais osez contester, allez contre. N'oublions pas un dessin tout en nuances, très précis et voilà de quoi faire partie de mon top ten de l'année.

28/09/2015 (modifier)