Biguden

Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)

Une petite fille japonaise s'échoue sur une plage au sud de la Bretagne et découvre le folklore local ainsi qu'une famille hors norme, celle de Goulwen. Une série au confluent des genres...


Bretagne Emmanuel Proust Éditions Mythologie celtique

C'est l'été et il fait beau dans le sud de la Bretagne, du côté du village de Pouec. Goulwen, un petit garçon, s'ennuie quelque peu chez lui. Il doit rester toute la journée avec sa grand-mère, une vieille bigouden... Lorsque sa mère revient des courses, l'enfant fonce dehors et empoigne sa canne à pêche. Il se rend près des côtes. Son regard y est rapidement attiré par un petit bateau qui s'est échoué sur la plage. Goulwen s'en approche et commence à jouer avec les décombres, lorsqu'il tombe sur le corps d'une petite fille qui n'a pas l'air d'être du coin. Craignant qu'elle se soit noyée, il s'approche pour lui faire du bouche-à-bouche... mais celle-ci se réveille, prête à engager un combat ! Tout ça avant de tomber dans les pommes. Elle se réveille dans la maison de Goulwen, effrayée dans un premier temps. Elle est japonaise et elle peine logiquement à communiquer avec ses hôtes. La petite fille est aussi la seule à remarquer la présence de petits êtres, des korrigans, ce qui surprend fortement la grand-mère...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Août 2014
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Biguden © Emmanuel Proust Éditions 2014
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)
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12/04/2015 | Erik
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Par BDenis
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

(Avertissement : j'accorde toujours plus d'importance au scénario qu'au dessin) Goulwen, 8 ans, vit en Bretagne avec sa maman, une jeune femme moderne, et sa grand-mère, une authentique bigoudène, un peu méchante il faut bien le dire. Ils vivent en bord de mer. C'est d'ailleurs sur la plage que Goulwen, en s'y promenant en solitaire, découvre une jeune asiatique sensiblement du même âge que lui, vraisemblablement une japonaise, échouée avec son petit voilier dans un piteux état. Elle est inconsciente, à moitié noyée. Goulwen réussit à la ranimer, et c'est là que démarre l'aventure. Car c'est dans une véritable aventure que Stanis… Stan Silas nous emporte. La gamine s'exprime dans une langue que Goulwen ne comprend pas, évidemment. Le "médecin" du village arrive à déterminer que c'est une étrangère (woow, perspicace le gars), à quoi Goulwen rétorque "du Morbihan ou des Côtes d'Armor ?". Le ton est donné, vous l'aurez compris les dialogues sont bourrés d'humour, le scénario est plein de finesse, cette trilogie est un véritable régal, un bonbon que l'on suce plutôt que l'on croque pour faire durer le plaisir. Mémé a deux amies également bigoudènes, et ces trois là ont une idée derrière la tête. Stan Silas réussit ce tour de force de mêler le folklore breton à l'insertion de la petite asiatique dans son nouveau monde, alors que des bribes de mémoires sur sa vie de l'autre côté de l'océan lui reviennent au fil des jours. Tout cela avec un vrai scénario fort intriguant et un humour omniprésent. Nous avons même droit à un rebondissement, tendre et cocasse à la fois. L'auteur a une créativité débordante et qualitative. Il nous délivre un panel de personnages secondaires tous plus sympathiques les uns que les autres (même si certains ne le sont pas trop, sympathiques), on s'y attache, prend plaisir à les retrouver, un vrai bonheur. Il fallait oser ce mixage nippo-breton, Stan Silas l'a fait ; plus difficile, il fallait réussir cette alchimie, il a accompli la mission avec brio. Malgré un dessin assez simple, du genre de celui qu'on voit dans des BD plutôt humoristiques, mâtiné d'un esprit manga, l'auteur réussit à bien nous transmettre les émotions des personnages (la mère de Goulwen est terrible :D ). Le trait est tonique, les scènes d'action bien rendues, les couleurs bien choisies, l'adéquation parfaite avec le propos. Rares sont les auteurs qui réussissent la prouesse de manier aussi bien la plume et le pinceau, Bourgeon est un maître en la matière pour moi (que je n'ai pas encore eu l'occasion d'aviser, d'ailleurs), Stan Silas est de ceux-là. Mon premier 5* pour ce petit bijou de série que je ne peux que vous encourager à découvrir, et que je prendrai plaisir à relire dans quelques années. 18 / 20

02/06/2019 (modifier)