L'Algérie, c'est beau comme l'Amérique

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Voyages aux origines...


Maghreb

Petite-fille de pieds-noirs, Olivia a toujours entendu parler de l’Algérie. Mais, entre nostalgie, images de cartes postales et blessures de guerre, elle trouvait cet héritage plutôt gênant. Dans les années 1990, elle demande à sa grand-mère d’écrire ses mémoires mais n’obtient d’elle qu’un sourire fatigué. Pourtant, en triant ses affaires après son décès, Olivia tombe sur un dossier qui lui est destiné. À l’intérieur : ses souvenirs d’Algérie. Dix ans plus tard, elle décide d’aller sur place, pour confronter ces récits à la réalité. Elle part seule, avec dans ses bagages le numéro de téléphone d’un contact sur place, un certain Djaffar... (textes : Steinkis)

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Janvier 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Algérie, c'est beau comme l'Amérique © Steinkis 2015
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

10/01/2015 | Spooky
Modifier


Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Le retour d'une jeune fille sur les lieux d'origine de sa famille pied-noir, une découverte de ce que l'Algérie est devenue aujourd'hui en comparaison de l'image mentale que les récits de ses parents ont créée dans son esprit et une interrogation sur ces origines qui ont façonné son être et sur comment appréhender ce passé pied-noir de sa famille, entre les reproches génériques faits aux colons et l'amour porté à un pays qui était le leur sans l'être tout à fait : il y a beaucoup de sujets intéressants abordés dans cet album. Dans les faits, l'ensemble est présenté sous la forme d'un carnet de voyage ponctué d'anecdotes familiales, de récits souvenirs et d'interrogations. La narration est sobre et plutôt plaisante. Le dessin l'est tout autant même si pour certains paysages, j'aurais aimé qu'il soit en couleurs pour mieux ressentir la beauté des lieux et la chaleur. Cette lecture m'a plu car elle aborde un sujet qui me parle et m'interroge, celui de comment il faut considérer les pieds-noirs vis-à-vis du peuple algérien de nos jours, et surtout comme appréhender cela quand sa propre famille est pied-noir alors qu'on ne connait soi-même l'Algérie que par le biais des récits entendus depuis sa petite jeunesse. Elle m'a aussi agréablement surpris par la découverte qu'elle permet de faire d'une Algérie actuelle ouverte et chaleureuse et qui, malgré des défauts politiques manifestes et des dangers réels, s'éloigne des clichés d'Algériens revanchards envers la France et d'un pays sous le joug d'une dictature policière et de violences islamistes. Les auteurs abordent cela sans manichéisme, en gardant un ton réaliste montrant les qualités et défauts de chacun et en traitant les sujets avec justesse sans apporter de réponse imposée et définitive. Lecture intéressante apportant un regard optimiste sur un beau pays et une société algérienne qui n'a pas encore fini de se libérer totalement mais où les bonnes volontés ne manquent visiblement pas. Et traitement intéressant du sujet des pieds-noirs de nos jours et des origines familiales.

20/01/2016 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
L'avatar du posteur Canarde

Un très émouvant reportage. Olivia est fille de pied noir. Dans l'enfance, c'est juste une expression rigolote, et puis en vieillissant cela devient une sorte de honte sourde : ces amis lycéens qui commencent à parler de politique, et des colons, des horreurs de la guerre d'Algérie ; et puis sa famille qui a parfois des remarques racistes, bref, elle se demande ce qu'ont réellement fait ses grands-parents dans ces Aurès originelles et lointaines... A la mort de sa grand-mère elle décide d'aller y voir, munie de sa lettre-testament. C'est ce voyage qui nous est compté en bande dessinée. Pour parler d'avant le voyage, c'est plutôt un texte illustré. On comprend très précisément ses motivations, ses doutes. Le dessin et la mise en scène sont dans une technique proche de celle de Davodeau, elle se met en scène face à ses interlocuteur dans un lavis assez doux. Mais le dessinateur est plus habile, il sait donner une précision dans les visages qui émeut vraiment. En réalité elle n'apprendra pas grand chose sur ce qu'étaient ses grand-parents, sur leurs mille hectares aux milles moutons, mais ce voyage a sans doute atteint un autre but... Nous faire toucher du doigt le tragique de certains parcours humains modelé par des décisions politiques absurdes... Comment on envoie un pauvre ardéchois faire fortune sur un territoire sec et désolé au milieu des Aurès, sans s'émouvoir des peuples qu'il y délogera...

04/10/2015 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Que se cache-t-il derrière cette superbe couverture ? Un récit intimiste et à la fois universel, celui d'une jeune femme, Olivia, qui part, seule, sur les traces de sa famille, qui est née et a vécu à Alger et dans les Aurès, région montagneuse dans l'est de l'Algérie. Un besoin irrépressible, qu'elle décide de combler malgré les réticences fortes de son entourage, lesquelles se basent sur plein de raisons, bonnes ou mauvaises. Alors Olivia trace la route avec Djaffar, un Algérien de Paris qui ne lit pas l'arabe, lui parle de sa propre famille, de l'histoire récente de l'Algérie, des "Evènements" à la décennie noire, des différences entre pieds-noirs (une expression qui ne repose sur rien, d'après lui) et "vrais" Algériens... Le cheminement de la jeune femme est poignant, mais sans stigmatisation, voyeurisme ou amalgame. Elle découvre beaucoup de choses, qui vont bouleverser sa vision du monde et de ses proches, mais n'en restera pas moins émue par son voyage. Olivia Burton arrive à faire passer son message par un scénario très bien modélisé, qui laisse la part belle, également, au talent du dessinateur. Je ne connaissais pas Mahi Grand, et en feuilletant l'album avant la lecture, je trouvais son trait un peu raide, manquant de maturité. Mais à la lecture cette impression s'est estompée, j'imagine qu'il est allé un peu sur place pour rendre la splendeur du pays. Du joli boulot.

10/01/2015 (modifier)