Le Vieil Homme et la Mer

Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 7 avis)

L'adaptation du célèbre roman d'Hemingway


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Adaptations de romans en BD Caraïbes Ernest Hemingway La Pêche Nouveau Futuropolis

Cuba. Début des années 1950. Santiago, un vieux pêcheur rentre une fois encore la barque vide. 84 jours qu’aucun poisson ne mord sa ligne. Tout le monde le pense trop vieux et devenu piètre marin. Seul Manolin, petit garçon, continue de croire en lui et veut l’accompagner dans ses sorties en mer. Mais ses parents l’obligent à regagner un navire plus chanceux, et l’enfant continuera le soir à visiter le vieil homme dans sa cabane. Le 85e jour, Santiago décide d’aller pêcher loin dans le golfe. Il est confronté à un espadon, poisson énorme et fort. La lutte homérique entre le vieil homme et le poisson prédateur durera trois jours et trois nuits ; à son retour sur la terre ferme, le vieil homme aura regagné sa dignité après une bataille courageuse.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Octobre 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Vieil Homme et la Mer © Futuropolis 2014
Les notes
Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 7 avis)
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21/10/2014 | PAco
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L'avatar du posteur Noirdésir

Murat a je pense fait le bon choix pour adapter ce célèbre roman d’Hemingway, en choisissant la sobriété. En effet, le roman joue presque plus sur l’ambiance, la fatalité quasi antique d’une histoire simple, la lutte entre deux volontés, entre ce vieux pécheur et l’espadon, avec, à la fin, une sorte de « match nul », les requins venant rafler la mise dans un final plein d’ironie et de noirceur. Au milieu de textes hors case, très littéraires, Murat a, avec une économie de moyens, avec peu de dialogues, réussi à planter le décor, et à maintenir non pas le suspens, mais la tension qui d’un bout à l’autre habite le vieil homme, qui joue, dans ce bras de fer avec un adversaire presque invisible, une bonne partie de sa vie. Le dessin est lui aussi à la fois beau et simple. Sombre, crépusculaire, comme la nuit prête à recouvrir d’un voile noir le vieil homme et ses rêves. On a là une adaptation simple et réussie, qui peut donner envie de relire le roman. Note réelle 3,5/5.

13/09/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Mon avis rejoindra totalement celui de Canarde. Il y a chez Thierry Murat une facilité à laisser les mots s’exprimer d’eux mêmes tout en les sublimant par un dessin et une mise en page aérés au possible que j’aime énormément. En cela, la mise en page de Murat est très fidèle au style littéraire d’Hemingway : peu de mots par phrase/d'éléments par case, de la nervosité, le terme/trait juste au bon moment, le poids du silence pour sceller le regard du lecteur. L’histoire du Vieil homme et la mer peut, je l’accorde, paraître très creuse. Pourtant ce récit m’a happé. Il s’en dégage à chaque moment une émotion palpable : respect, lassitude, renoncement, obstination, fureur, ennui, dépit, détermination, complaisance dans l’échec… Le talent des auteurs est de nous faire ressentir les différents états traversés par ce vieux pêcheur, et surtout son propre détachement. La puissance du narratif et le caractère littéraire du récit sont encore accentués par la typographie choisie. Un réel hommage à Hemingway tant on la croirait directement sortie d’une vieille machine à écrire Royal. Peu de changements de couleurs au niveau de l’élaboration des planches, chacune donnant le ‘la’ au chapitre, chaleur jaune ocre, nuit bleu noire : une économie de moyens qui, à nouveau, rappelle l’économie de mots d’Hemingway. Murat était taillé pour adapter ce type de roman, et il s’en sort extrêmement bien. Tout en restant très fidèle à l’œuvre initiale, il lui apporte sa propre vision, son propre univers visuel. Un bel album.

26/04/2016 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur sloane

Une autre adaptation du célébrissime court roman d'Ernest Hemingway pour lequel lui fut décerné le prix Pulitzer en 1953 et le Nobel de littérature en 1954. A l'époque, Hemingway résidait à la Havane. Lui-même pêcheur, il s'est inspiré de ce qu'il avait observé au contact des "locaux"pour écrire cette histoire. La caractéristique de ce roman est qu'il plaît ou bien qu'on le déteste. Dans un sens ou dans l'autre les raisons sont complexes mais il faut bien avouer qu'il ne se passe finalement pas grand chose sur cette immensité qu'est l'océan Atlantique. Calme plat, toute la tension de l'histoire tient dans la relation entre l'homme et l'animal, dans l'incertitude où se trouve le lecteur de savoir ce qu'il va advenir de cette pêche. Et c'est bien la gageure des différentes adaptations, qu'elles soient cinématographiques, en dessins animés ou en BD. Comment rendre compte de l'ambiance, de l'attente de ce pêcheur, du temps qui passe entre le soleil implacable de la journée et le froid mordant de la nuit ? Comment insuffler un tant soit peu de suspense, d'intérêt pour quelque chose de finalement assez basique ? Comment ? Et bien lisez ce roman graphique et vous comprendrez tout le talent graphique mis en œuvre par le dessinateur Thierry Murat. Son dessin possède ce petit quelque chose qui fait que vous êtes transportés dans l'action ou l'inaction comme Santiago le pêcheur. Lumineux dans les scènes de jour, on sent vraiment le soleil nous taper sur le crâne. Quand à la nuit tropicale, les couleurs sont parfaitement rendues. Le combat contre cet immense marlin, (non ce n'est pas un espadon !), symbolise d'autres duels, d'aucuns y ont vu le combat de l'homme contre la nature. Qu'importe, l'important est que cette adaptation est tout bonnement magnifique, à lire forcément !!

28/07/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Je suis du même avis qu'Alix. Ce n'est pas une mauvaise bande dessinée, mais elle ne m'a pas vraiment touché. C'est un peu intéressant lorsque le vieux parle avec le gamin, mais dès qu'il est tout seul avec son gros poisson j'ai vite trouvé le scénario peu passionnant. Il y a certes de la poésie dans ce récit, mais elle n'a pas réussi à me faire ressentir d'autres émotions qu'une certaine indifférence. Le dessin est pas mal quoique je ne suis pas un grand fan de ce style de dessin.

04/07/2015 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
L'avatar du posteur Alix

Mince, je suis un peu passé à côté de cet album moi. La faute à une histoire que j’ai trouvée peu palpitante : en gros, un duel entre un vieux pêcheur et un gros poisson, qui s’étale sur 128 pages. Alors certes, il se dégage une certaine poésie, une sérénité enivrante, et la situation de ce vieil homme qui n’attrape plus de poisson est poignante. Je réalise bien que ce genre d’album est supposé provoquer une réaction émotionnelle chez le lecteur. Mais cela n’a pas été le cas, j’ai trouvé cette partie de pêche longuette et dénuée d’intérêt. Le dessin et la mise en couleur sont absolument magnifiques, et justifient sans doute à eux seuls la lecture de cet album… Dépaysement garanti ! Mais une lecture peu marquante en ce qui me concerne. « Pas mal » pour le dessin, quand même.

14/01/2015 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
L'avatar du posteur Canarde

Effectivement, c'est une réussite. Sur le même fil que sa précédente adaptation (Les Larmes de l'assassin) Murat réussit à tendre un écran parfait où se projettent les mots si bien choisis des auteurs. A feuilleter comme ça, cela semble vide, sans détail, sans effort presque. Pourtant les histoires choisies se confondent avec cette crudité (nudité ?), avec un contraste fort et peu de couleurs (ocre jaune, terre de sienne calcinée et bleu de Prusse), un trait gras et un fond de papier qui ressemble à de l'enduit à la chaux. Moi je n'ai jamais rien lu d'Hemingway et, honnêtement, je trouve qu'il y a un certain suspense dans cette histoire d'enfant, de poisson et de pêcheur. Ces 2 albums sont vraiment dans une veine spécifique, avec toujours le regard d'un enfant sur un homme, et toutes les questions que l'on peut se poser sur le destin de cet homme. Sans suivre les cadres habituels de la BD (pas de véritables phylactères, pas de quadrichromie ni même de noir et blanc) en donnant une forte place à la voix off mais qui n'est pas pesante, parce qu'elle est si bien écrite, Murat creuse un sillon particulier et finalement assez bouleversant.

17/12/2014 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
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Pari périlleux mais pari réussi pour Thierry Murat avec cette adaptation du roman d'Ernest Hemingway, maintenant classique parmi les classiques de la littérature, et dont la transposition en bande dessinée semble forcément ardue. C'est donc avec curiosité que je me suis lancé dans cette lecture, un peu circonspect par l'ambition de ce projet. "Oser" s'attaquer à ce monument de la littérature, ça doit forcément faire peur à tout auteur, quel qu'il soit. Et en tant que lecteur un peu aussi, surtout quand on a tant apprécié ce roman... Mais en même temps, pourquoi pas. En tant qu'auteur, ça doit aussi être un vrai bonheur d'adapter ce genre de petit bijou... Et ça ne partait pas forcément très bien... J'avoue ne pas être très fan de cette couverture pas très engageante, sombre, qui fait surtout référence aux moments nocturnes de cette histoire, alors que ce sont plus les moments solaires de ce récit qui m'avaient marqués. Heureusement, dès qu'on passe cette couverture bleu nuit, on plonge dans la lumière et la chaleur de La Havane. Le temps d'un clin d’œil mesuré glissé sur un mur de la ville : "Cuando mas oscura esta la noche va a salir el sol", tout est déjà écrit, planté... Il ne reste plus à chacun qu'à jouer son rôle. Manolin le jeune garçon qu'on a fini par empêcher de partir pêcher avec lui ; Santiago le vieil homme qui ne pêche plus rien et dont tout le monde s'est détourné... sauf Manolin à qui il a tout appris. Mais il sait qu'il lui reste un dernier combat à mener et c'est cette confrontation entre ce vieux pêcheur et cet espadon gigantesque qui va nourrir et constituer le cœur de ce récit. Thierry Murat, dont je n'avais rien lu jusqu'ici, fait mouche. Son trait, noir, épais et rugueux quand il faut, contraste avec la sobriété des couleurs qu'il impose. Qu'il passe de la chaleur de Cuba et de sa lumière crue à ses nuits fraiches et sombres en mer, on est tout de suite en pleine immersion. On est avec ses personnages. Murat joue très bien des alternances qui composent sa vision du roman d'Hemingway ; alternance dans le travail d'écriture, entre voix off et les bulles ; l'alternance couleurs froides, couleurs chaudes, du jour et de la nuit ; alternance enfin dans son jeu de composition de ses planches : cadrages, découpage, doubles pages, on sent qu'il a pris plaisir à nous rendre ce bol d'air et cette leçon de vie. Il nous restitue cet espace que la ténacité de ce vieillard va chercher à force de conviction... Alors si l'histoire en elle même n'est pas une surprise (du moins pour moi qui connaissais le roman), l'adaptation que nous propose Thierry Murat en est une très bonne ! Une lecture que je recommande chaudement !

21/10/2014 (modifier)