Tripoli

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Dans ce grand récit d’aventure, Youssef Daoudi nous raconte le premier fait d’armes des États-Unis en dehors de leur territoire : un épisode méconnu, mais pourtant fondateur de l’histoire militaire américaine.


1799 - 1815 : Le Premier Empire - Napoléon Bonaparte Maghreb

1801, au large des côtes d’Afrique du Nord. L’État barbaresque et pirate de Tripoli fait régner la terreur sur les mers de la région, exigeant un tribut à ceux qui veulent y faire commerce. Mais la jeune nation américaine, portée alors par le président Thomas Jefferson, n’entend plus laisser son commerce extérieur entravé de la sorte. Jefferson charge l'ex-consul de Tunis, William Eaton, de contacter Hamet Karamanli, roi légitime de Tripoli en exil et frère du pacha actuel, pour l’aider à récupérer le trône. Ensemble, partant d’Égypte, ils mènent une troupe bigarrée de 500 hommes : des soldats américains (les premiers « Marines » de l’Histoire), mais aussi des mercenaires arabes, berbères, grecs, italiens et turcs. Près d'un siècle avant Lawrence d’Arabie, ils vont vivre une odyssée incroyable à travers 800 kilomètres de désert…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Juin 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Tripoli © Glénat 2014
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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29/09/2014 | Erik
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est de la bonne BD d’aventure, qui réussit plutôt bien à traiter en un tome une intrigue où la petite histoire accompagne agréablement la grande. J’avais découvert le rôle joué par les jeunes États-Unis en Méditerranée avec la série USS Constitution (l’action se jouant davantage sur mer, alors qu’ici c’est plutôt sur terre, dans le désert), et je trouve que les deux séries (« USS Constitution » est encore en cours alors que j’écris ces lignes) sont assez complémentaires. "Tripoli", c’est d’abord et avant tout de l’aventure guerrière pure, avec traversée du désert, et un Américain, Eaton, qui a des airs de Laurence d’Arabie avant l’heure, qui lève une troupe hétéroclite (bédouins, mercenaires grecs pour épauler sa toute petite escouade de marines (leur présence, même très minoritaire, permettra aux États-Unis de réaliser leur premier « fait d’armes » hors d’Amérique je pense) pour chasser du pouvoir un chef barbaresque qui a humilié son pays (et capturé ses marins). Il y a un peu de souffle épique dans leur traversée du désert, pour déboucher sur une ville côtière et la prendre d’assaut – comme Laurence le fera à Aqaba plus d’un siècle plus tard, avec ses bédouins surgissant du désert. L’autre point commun avec l’aventure réelle de Laurence d’Arabie, c’est qu’ici aussi la « real politik » ou raison d’État donnera un arrière-goût d’amertume à cette aventure, Youssef Daoudi dynamisant justement son intrigue en mêlant à l’avancée de la colonne dirigée par Eaton la cuisine d’arrière-cour des politiciens américains. C’est en tout cas une lecture agréable, une histoire bien menée, que les amateurs du genre apprécieront certainement. Note réelle 3,5/5.

01/04/2022 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Cette BD de très bonne facture possède un je ne sais quoi qui lui confère un parfum particulier qui résonne de manière "étonnante" connaissant les évènements qui se sont déroulés en Lybie ces dernières années. Qui a dit que l'histoire n'était qu'un perpétuel recommencement ? Sous couvert de protéger ses intérêts l'Amérique, encore jeune nation, décide de soutenir un pacha plus arrangeant pour régner sur le trône de Tripoli. Une sorte d'expédition militaire montée à la va-vite et composée d'éléments disparates, mercenaires grecs, tribus berbères, s'engage dans une traversée du désert pour s'en aller reconquérir le royaume. Tout au long du récit l'on voit bien l'opposition entre ces hommes, certains combattant pour défendre des idéaux a priori nobles, d'autres beaucoup plus motivés par l'argent. Déjà la ralpolitik est à l’œuvre et déjà les intérêts capitalistes l'emportent sur toutes autres considérations. Le général Eaton en fera l'amère expérience. La BD possède cet avantage de nous éclairer sur des évènements méconnus de l'histoire américaine en une époque où chez nous Napoléon commençait à faire parler la poudre en Europe. J'avoue que je ne connaissais pas cet auteur ; mais le moins que l'on puisse dire est qu'il maitrise son sujet, pas de temps mort, le scénario est rythmé, le dessin correct ; pour toutes ces raisons voilà un récit plus qu'instructif et qui, même replacé dans son contexte, comporte quelques échos qui résonnent encore aujourd'hui. Peut-être pas d'achat mais à coup sûr une lecture s'impose.

05/04/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Tripoli est une de ces bd qui m’a le plus marqué dans le sens qu’elle m’apprend véritablement un aspect de l’Histoire américaine totalement méconnue. Jefferson est alors le premier président de la jeune nation américaine. Les navires qui sont de passage dans la Méditerranée doivent alors verser un tribut contre protection à des gouverneurs véreux mis en place par les sultans. En 1801, l’Etat barbaresque et pirate de Tripoli est dirigé par un homme qui n’a pas hésité à assassiner son frère pour prendre le pouvoir et contraindre l’ainé en exil. Il en veut toujours plus avec un zest de fanatisme et d’intolérance. Il n’a que faire du traité de paix signé avec les Etats-Unis. Il n’hésite pas à attaquer l’un de leur navire de guerre et emprisonner les 200 marines pour les réduire en esclavage. J’avoue avoir été bluffé par le style de cet auteur qui a su mener jusqu’au bout sa réflexion sur ce qui a influencé la diplomatie américaine. Tout est bien savamment dosé. Le récit a été passionnant de bout en bout et les personnages assez charismatiques. Rien à réduire concernant un décor dépaysant. On ressort incontestablement de cette lecture avec un autre regard car la fin est plutôt marquante. On se dit également que Tripoli est une cité qui a plutôt bien réussit aux différents dictateurs qui se sont succédés. Entre trahison, piraterie, esclavage et guerre, les faits marquants ne manquent pas dans cette histoire militaire américaine. Il est plus qu'intéressant de découvrir le premier fait d’armes des Etats-Unis en dehors de leur territoire. Cela ne sera guère glorieux malgré la victoire. Qui a dit malheur aux vaincus ?

29/09/2014 (modifier)