Les Larmes du Seigneur Afghan

Note: 4/5
(4/5 pour 7 avis)

Mars 2010, la grand reporter Pascale Bourgaux part réaliser un documentaire sur un seigneur de guerre, dans un village du nord de l'Afghanistan où elle se rend régulièrement depuis dix ans.


Afghanistan Aire Libre Auteurs italiens BD Reportage et journalisme d'investigation Consensus sur une BD Documentaires Dupuis La BD au féminin Les prix lecteurs BDTheque 2014 One-shots, le best-of

Compagnon d'armes de Massoud à l'orée de ce siècle, farouche adversaire des talibans et chef respecté, Mamour Hasan, puisqu'il s'agit de lui, n'a pourtant pas connu de fonction gouvernementale à la hauteur de son engagement. Contre toute attente, elle découvre que nombre de jeunes, notamment le fils du chef de la tribu, sont sur le point de basculer dans le camp taliban. Alors que le pays se débat dans une situation des plus confuses, entre guerre, luttes d'influence et corruption galopante, comment, dans ce bastion de la résistance anti-talibane, en est-on arrivé là ? Loin des clichés et des discours politiques, cette bande dessinée nous fait découvrir la situation complexe d'un petit village afghan. Mais aussi le quotidien d'une grand reporter en pleine action, la façon dont le documentaire se construit de jour en jour, dans un pays où être une journaliste occidentale n'est pas sans danger.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Mai 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Larmes du Seigneur Afghan © Dupuis 2014
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 7 avis)
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12/05/2014 | Ro
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Ce récit s’est révélé pour moi une œuvre majeure de la bande dessinée d’investigation. Il relate de la manière la plus fidèle possible le voyage d’une journaliste belge et de son cameraman au cœur même de l’Afghanistan, dans le village d’un chef de guerre qui a combattu les Talibans. Je crois sa lecture salutaire et je serais d’avis de l’imposer dans nos écoles pour permettre aux jeunes de comprendre toute la complexité de la situation dans les rapports Orient/Occident. En quelques pages, les auteurs nous font comprendre pourquoi nous sommes en train de perdre cette guerre face à la radicalisation… et principalement de la faute de nos propres dirigeants. « Nous créons nos propres monstres » a été ma pensée première en refermant ce livre, et c’est vrai que ce que nous raconte Pascale Bourgaux est consternant, entre cette employée de l’Otan incapable de s’adapter aux us d’un pays musulman et ce directeur d’école afghan, maudissant les Américains et incapable d’en reconnaitre le drapeau sur la liste des donateurs qui ont financé son école. Il y a un tel gouffre d’incompréhension, un tel décalage entre les envies de tous de vivre simplement en paix et la manière dont les efforts de beaucoup sont détournés au profit de quelques-uns. Et cette difficulté si humaine de reconnaitre ses torts ! C’est rageant, c’est consternant, c’est déprimant, c’est révoltant… c’est tellement vrai ! Inutile d’en dire plus. Pour moi, c’est vraiment un récit à lire. Et même si le style graphique n’est pas à mon goût (trop proche de la peinture), et bien d’une part, je m’en fiche face à la force du propos et, d’autre part, il offre quand même un magnifique tableau sur une grande illustration d’un Afghan dansant, une mitraillette posée à ses pieds.

21/01/2015 (modifier)