La Splendeur du Pingouin (Penguin : Pain & Prejudice)

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Comment le jeune Oswald Cobblepot est-il passé du statut d'enfant bien trop chéri par sa mère à celui de criminel le plus redouté de Gotham ? Aujourd'hui, l'empire du Pingouin vacille sous les derniers coups d'éclats du Chevalier Noir, mais autre chose semble occuper l'esprit d'Oswald.


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Comment le jeune Oswald Cobblepot est-il passé du statut d'enfant bien trop chéri par sa mère à celui de criminel le plus redouté de Gotham ? Aujourd'hui, l'empire du Pingouin vacille sous les derniers coups d'éclats du Chevalier Noir, mais autre chose semble occuper l'esprit d'Oswald. Une rencontre amoureuse, chose totalement inattendue pour cet homme que la Nature a plongé dès l'enfance dans une solitude absolue. Quelque chose qui rappellera au baron du crime les humiliations endurées par le petit Oswald. Cette sérénité soudaine saura-t-elle guérir l'âme noircie du redoutable Pingouin ? C'est ce dont Batman devra s'assurer.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Juillet 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Splendeur du Pingouin © Urban Comics 2013
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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15/09/2013 | gruizzli
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Par Jetjet
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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Par sa collection DC Nemesis, Urban a offert une belle opportunité aux amateurs des DC Comics d’en savoir un peu plus sur les êtres malfaisants peuplant les villes de Metropolis et surtout de Gotham City. Ce titre permet ainsi aux amateurs d’en savoir un peu plus sur l’un des méchants les plus populaires mais également un des plus méconnus. Le récit ironiquement retitré en français sous le nom de « La splendeur du pingouin » s’inspire grandement de la représentation qu’en avait fait l’époque Tim Burton pour son magnifique Batman Returns mais pas uniquement. On y retrouve les origines d’un être méprisé par les siens et les difficultés à se faire accepter comme tel enfant avec ses difformités par une société cruelle qui repousse et se moque des différences d’autrui. Le Pingouin, né petit, obèse, laid et avec un nez rappelant l’animal qui lui sert de sobriquet, va donc devenir un personnage trouble bien plus craint par ses tiers que respecté en tant que tel. Son rayon d’action passe par un réseau souterrain, de magouilles et de trafics en tous genres, d’influence, d’esclaves et de contrebande. Il est à la fois un personnage clé de la bourgeoisie de Gotham comme un de ses plus perfides dangers. La démonstration de sa cruauté sans limites s’effectue par un petit jeu rodé inaliénable : convoquer le sujet qui aurait agacé Mr. Cobblepot dans son bureau et lui annoncer de façon continue et sur un ton monotone les évènements tragiques arrivés en temps réel (et commandités par Le Pingouin) à son entourage pour mieux le détruire psychologiquement. Par ailleurs son obstination à combler ses proches par des bijoux dérobés lors d’assauts très violents achèvent de faire du Pingouin un personnage aussi dangereux voire davantage que son grand collègue le Joker dont on aperçoit deux apparitions furtives et muettes laissant supposer que ce dernier est également à la botte de l’homme-oiseau. L’ambiance est donc glaçante et le lecteur se sent rapidement mal à l’aise, tantôt touché par les flashbacks de l’enfance d’Oswald et les soin qu’il prodigue à sa mère ou à sa compagne (nous y reviendrons) que par les excès de violence outranciers et indirects dictés par sa colère. Le Pingouin cultive donc la peur paradoxalement à son allure désuète et inoffensive à l’exception notable d’un seul autre personnage emblématique de Gotham : le Batman ici peu présent (la véritable vedette ce n’est pas lui) mais indispensable à une enquête somme toute assez classique au final. L’attachement du Pingouin à une jeune fille aveugle et sincèrement amoureuse de lui va-t-il l’emmener à sa propre perte ? Je n’en dirais pas plus mais ce récit malmené par l’ambiance volontairement glauque et très sombre de Kudransky s’accorde aussi bien que la splendide couverture sombre de ce recueil. Dommage que le découpage soit parfois si confus en espérant qu’une seconde lecture lèvera ces légers soucis de continuité. Le duo d’auteurs est d’ailleurs spécialisé dans les comics à tendance « supervilain » pour avoir représenté d’autres personnages troubles chez le Punisher ou Spawn. Puisqu’il s’agit de recueil on a également droit à une autre histoire bien plus courte d’une dizaine de pages sur la situation amoureuse complexe du Pingouin. Elle n’est absolument pas dénuée d’intérêt et ferme l’ouvrage de façon réellement satisfaisante pour peu que l’on s’intéresse à un personnage que l’on croit connaître sur le bout des doigts mais dont on ignore véritablement les griefs. Le procédé n’est pas nouveau et ne le sera pas (l’ensemble m’a rappelé curieusement la genèse de Moloch dans Before Watchmen Compagnon) mais il peut apporter au novice comme à l’amateur confirmé de l’univers Batman un complément relativement pertinent sans être indispensable. La splendeur du pingouin n’est donc pas un récit indispensable ni inoubliable mais il risque de hanter au moins votre prochaine nuit pour toute la noirceur et le pessimisme qu’il dégage.

14/05/2014 (modifier)