La Colonne

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 8 avis)

Basée sur des faits authentiques, La Colonne raconte l’ultime expédition française au Tchad en 1899, qui se distinguera par des massacres perpétrés tout au long de son parcours. Un épisode tragique et oublié de l’histoire des colonies françaises, raconté par Christophe Dabitch, dans le respect minutieux des faits, et Nicolas Dumontheuil, dont les images en couleurs directes ont une force d’évocation stupéfiante.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Afrique Noire Dumontheuil Le Colonialisme Les meilleures séries terminées en 2014 Nouveau Futuropolis

L’album s’ouvre sur des vautours, des vautours prêts à se régaler d’un cadavre dont le sang est encore chaud. Le ton est donné. Celui d’un fait d’histoire sanglant. Souley a quitté son village pour la première fois de sa vie à 16 ans, six ans plus tôt, en s’engageant dans l’armée coloniale française par crainte, par désir aussi de s’élever dans la hiérarchie sociale. En dialoguant avec l’ « esprit » de la défunte colonne, ils retracent ce que fut cette mission secrète. Après s’être illustrés quelques années plus tôt, par des campagnes en pays Mossi (actuel Burkina Fasso), le capitaine Boulet et le lieutenant Lemoine végètent à Paris, partageant leur temps entre débauche, nostalgie et conférences. Dans un contexte de concurrence européenne sur les régions à coloniser (notamment l’Angleterre et l’Allemagne), l’état français compte sur eux pour parachever son empire en Afrique. Les deux hommes sont envoyés en mission stratégique, l'objectif étant d'atteindre le Tchad par l’ouest et le fleuve Niger et d’opérer la jonction de leur colonne sur le lac Tchad avec deux autres missions. L’état ne leur accordant que la moitié du budget nécessaire, c’est à eux de trouver le complément des fonds pour les armes, les munitions, l’eau et les vivres, les hommes. Ils forment une grande colonne de 50 tirailleurs sénégalais, 200 tirailleurs auxiliaires et des centaines de supplétifs, qui se met en route en janvier 1899. Au fur et à mesure de leur progression, ils recrutent de force des porteurs supplémentaires, parmi les populations locales. Ils pillent les vivres, mettent le feu aux cases, font des prisonniers (femmes et enfants) pour l’exemple, fusillent les récalcitrants, violent… Les massacres s’intensifient à mesure qu’ils avancent. Ils sèment les morts, les Noirs tuant leurs congénères au nom du drapeau français ! Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Août 2013
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série La Colonne © Futuropolis 2013
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 8 avis)
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10/08/2013 | Alix
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Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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Une nouvelle fois les Bordelais de Futuropolis font fort. Cette fois-ci Christophe Dabitch nous propose de découvrir la colonisation française de l'Afrique équatoriale et occidentale par le petit bout de la lorgnette, avec cet évènement inconnu -mais authentique- tellement emblématique de ce qui fut fait à l'époque sur place... Mais afin de ne pas barber son lecteur -parce que des fois, l'Histoire, ça peut être chiant-, il choisit d'en faire une sorte d'opéra tragicomique, avec trois personnages principaux inoubliables. Dès le premier tome le ton est donné ; on se moque, certes, mais on montre aussi la barbarie qu'engendre la bêtise. Lorsqu'une colonne de militaires recrutés dans les colonies traverse d'autres colonies et tue, pille, viole, brûle... Peut-être ce qu'il y a de plus noir -sans mauvais jeu de mots- dans l'âme humaine... Le deuxième tome apporte le fin mot de l'histoire, une histoire dont l'issue ne peut qu'être dramatique. Entre folie et colonialisme, c'est un récit marquant... Pour nous raconter cette histoire, je ne sais pas qui aurait été mieux placé que Nicolas Dumontheuil. Son trait si vivant, ses postures évocatrices et sa mise en scène dynamique renforcent l'atmosphère voulue par Dabitch. On rigolera un peu avec ses oublis graphiques qui feront le bonheur des pinailleurs (les épaulettes du fantôme, le cimier d'une casquette...), mais on n'oubliera pas l'essentiel, c'est très plaisant à voir.

28/08/2013 (MAJ le 07/09/2014) (modifier)