Blackface Banjo

Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)

Un jeune unijambiste, céleste et noir, tourne autour de sa jambe de bois comme pour mieux nous entraîner dans le spectacle de sa vie, toute en équilibre. Une vie qui sera faite d’amour contrarié, d’amitié trahie et de gloire jamais gratuite . . .


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Racisme, fascisme [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

À la fin du 19e siècle aux États-Unis, des spectacles itinérants appelés "Minstrel's Shows" ou "Medicine Shows" se produisaient dans le pays, au cours desquels des blancs se grimaient pour parodier les noirs. Notre héros, un jeune vagabond noir à la jambe de bois, est embauché comme danseur et curiosité de spectacle dans un de ces "Medecine Shows", après une démonstration de rue. Il est tout de suite accepté par la troupe, et notamment par un étrange chef indien, dont le rôle est de vanter les mérites d’un élixir soi-disant miracle… (Texte de l'Editeur)

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Avril 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Blackface Banjo © Sarbacane 2013
Les notes
Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)
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05/06/2013 | Pierig
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Par elveen
Note: 3/5

Que dire de cet album ? Parlons d’abord du dessin. Il s’agit d’un noir et blanc très fluide, qui rend bien le mouvement et est fort agréable à la lecture. Par contre, je trouve que l’utilisation du noir et blanc n’est pas toujours très réussie, par exemple pour certains visages, où je me suis parfois demandé si un personnage était noir ou blanc. Et cette question de couleur de peau est importante, puisque les relations entre blancs et noirs à cette époque en Amérique (on pourrait dire le racisme anti-noirs) est un des thèmes principaux de cette BD. L’autre thème, c’est la quête de Blackface (et celle de ses amis) pour trouver un sens à leur vie, et sortir de leur misère. Je trouve que là, l’auteur a bien joué au niveau de l’atmosphère qui se dégage de l’album : des passages gais, avec les danses de Blackface, les rapports heureux qu’il a avec certaines personnes, et de l’autre des passages dérangeants, entre autres avec les frères Coon, les Minstrel’s Shows et avec la révolte des noirs. J’ai aimé cette ambiance, où on se dit que finalement ils ne s’en sortent pas si mal. Et j’ai ensuite été désarçonnée par le final, qui ne cadre pas trop avec le ressenti que j’ai eu au cours de l’album. Je pense cependant que c’est voulu, le lecteur se retrouve ainsi dans le même état d’esprit que le personnage : désabusé.

08/09/2013 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Alors que j'apprécie beaucoup Frantz Duchazeau (Les Cinq Conteurs de Bagdad, Les Vaincus...), ce n'est qu'en ouvrant l'album que j'ai réalisé qu'il en était l'auteur. La couverture et le titre ne m'avaient pas permis de faire le rapprochement avec le style que je lui connaissais jusque là. Pourtant on reconnaît bien son trait noir et blanc que j'aime beaucoup, ses personnages pleins de vie et ses décors évocateurs et soignés (quoiqu'il y en ait peu dans cet album). Mais son style m'a paru ici légèrement différent. Plus épuré, je l'ai trouvé plus proche de celui de Christophe Blain et ce n'est pas exactement fait pour me charmer même si j'aime beaucoup certaines œuvres de cet autre grand auteur. Je n'ai pas retrouvé l'ambiance graphique dépaysante et les décors grandioses auxquels Duchazeau a su m'habituer. Quant à la narration graphique, même si elle reste très bonne, je n'ai que moyennement apprécié les passages plus ou moins muets où les personnages dialoguent à l'aide de symboles et dessins dans les bulles plutôt que par textes comme ils le font dans d'autres pages de l'album. D'une certaine manière, cela permet de faire passer la compréhension et les idées par des images les résumant plus simplement, mais c'est un procédé qui n'est pas ma tasse de thé et qui me donnait l'impression de lire une BD semi-muette. L'histoire, pour sa part, est originale. Son cadre et ses personnages pouvaient grandement m'intéresser et j'ai d'ailleurs été charmé par le début de ma lecture. Cependant, assez rapidement, l'intrigue devient un peu trop sinueuse à mon goût. On dirait que l'auteur s'amuse à brouiller les cartes et à faire partir son scénario dans une direction, avant d'en changer à plusieurs reprises. Tant et si bien que je n'ai pas su m'attacher pour de bon à l'histoire et que je me demandais un peu où il voulait en venir, d'autant que les passages avec les frères Coon par exemple ne me plaisaient pas. La fin non plus n'a pas réussi à me satisfaire car j'ai eu le sentiment que l'histoire s'achevait en trois courtes pages muettes par une morale un peu en queue de poisson qui n'a pas su me toucher. J'avais un peu de mal à comprendre les sentiments du héros, me disant qu'il avait toutes les cartes en main pour faire davantage de sa vie et être plus heureux. Mes reproches châtient un auteur que j'aime beaucoup car j'espérais davantage d'une de ses œuvres surtout avec un sujet aussi original. Mais cette bande dessinée reste un bel ouvrage, très joliment dessiné et plutôt agréable à lire. Je m'attendais juste à un peu mieux.

20/08/2013 (modifier)
Par Pierig
Note: 2/5
L'avatar du posteur Pierig

Ma note ne traduit certainement pas la qualité de l’œuvre mais bien le ressenti que j’ai eu après sa lecture. Et il est plutôt mitigé. J’apprécie beaucoup le trait fin et virevoltant de Duchazeau. Le noir et blanc lui sied bien. Les planches en gaufrier sont légions. Vu leur multitude, elles permettent quasi d’avoir des séquences animées particulièrement bien adaptées pour suivre le swing de notre ami unijambiste Blackface banjo. L’ambiance est aussi posée avec cette immersion dans l’Amérique profonde post-western sur fond musical. Pourtant, ce qui y est dépeint l’est moins. Le noir sert de faire-valoir (tout comme l’indien) et est sujet à moqueries à l’occasion de spectacles itinérants (les Minstrel’s Shows). Par contre, si le sujet est intéressant, je n’ai pas accroché à la narration qui alterne dialogues et onomatopées. Je trouve le mariage des deux peu convaincant pour le coup. Le final me laisse aussi circonspect. Bref, l’album m’est à moitié tombé des mains, ce qui n’est pas bon signe. Peut-être suis-je passé à côté de ma lecture ? A vous de me le dire …

05/06/2013 (modifier)