Severed

Note: 2.83/5
(2.83/5 pour 6 avis)

Severed est un road-trip aussi glauque que malsain au milieu d'une Amérique qui traverse une époque sombre marquée par la violence.


1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Image Comics L'horreur en bande dessinée

La veille de son entrée au collège, Jack Garron quitte sa maison pour partir sur les routes américaines comme un vagabond. Avec son violon, et une photo de son vrai père qu'il n'a jamais connu, il part sur les routes, sans savoir qu'il va faire la rencontre du Mal.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Avril 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Severed © Urban Comics 2013
Les notes
Note: 2.83/5
(2.83/5 pour 6 avis)
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28/04/2013 | jurin
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Par Présence
Note: 2/5
L'avatar du posteur Présence

Même pas peur - Il s'agit d'un récit complet et indépendant en 1 tome, écrit par Scott Snyder & Scott Tuft, et illustré par Attila Futaki. Ce tome regroupe les 7 épisodes de la minisérie parue en 2011/2012. Dans une ville ensoleillée, un couple est en train de regarder Elvis à la télévision. Jimmy fait irruption dans la pièce et remet un courrier à Jack Garron, son grand-père à qui il manque le bras droit. À la lecture, Garron se souvient de ce qui a commencé en 1916, à Jamestown, dans l'état de New York. Il habitait alors avec sa mère dans une maison assez isolée en pleine campagne. Ses souvenirs commencent l'été de ses 12 ans. Katherine, sa mère le félicite pour l'air qu'il est en train de jouer au violon. Elle lui promet un brillant avenir de vagabond itinérant gagnant sa vie avec sa musique. Il s'agit en fait de taquineries : l'année prochaine il entre au collège et ils ont déjà fait l'emplette de son costume. Après le coucher, Jack Garrow fait la belle, il fugue avec son violon et devient passager clandestin à bord d'un train qui l'emmène vers Chicago. À bord, il développe un embryon d'amitié avec Sam, un autre jeune vagabond. Ailleurs dans le pays, un homme qui se fait appeler Porter vient prendre en charge un jeune garçon dans un orphelinat pour l'emmener apprendre le métier d'électricien. Il apparaît rapidement que ses intentions sont malveillantes et sinistres. Dans la postface, les 2 Scott (Snyder et Tuft) expliquent qu'il s'agit d'un projet qui leur tenait à cœur depuis de nombreuses années et que leur objectif était de créer un récit qui parlerait de peurs intimes et essentielles, tout en rendant hommage à ces clochards qui parcouraient les États-Unis à bord de trains de marchandise, une ode à la route symbole de liberté, un mythe américain, une allégorie des opportunités s'offrant aux individus entreprenants. Sur ce point, Snyder (également scénariste de Batman - La cour des hiboux et American Vampire), Tuft et Futaki atteignent leur objectif. Les 2 pages (presque muettes) consacrées à Jack attrapant le train au passage pour s'introduire dans un wagon transcrivent bien l'immensité de l'espace, la texture du bois des wagons, la sensation de s'embarquer pour un voyage à la fois guidé (les rails), et à la fois plein de promesses (une destination inconnue). Dans les épisodes 5 & 6, Jack se retrouve passager dans une voiture qui roule dans des paysages dégagés, sous un grand ciel ouvert. À nouveau le lecteur peut sentir cette liberté qui accompagne ces grands espaces. Les dessins de Futaki transmettent cette sensation par le choix des couleurs et des cadrages judicieux. Par contre le scénario se limite à cette dimension de liberté, sans s'appesantir sur la réalité sociale (dénuement, précarité) qui l'accompagne, par opposition à une histoire comme Kings in Disguise de James Vance & Dan Burr. En effet, l'objectif de Snyder et Tuft n'est pas de faire revivre une époque, avec tous les éléments historiques que cela exige. Il y a bien la première scène à Chicago avec un blanc grimé en noir, menant une revue de cabaret (évoquant vaguement le chanteur de jazz), ainsi qu'une scène de baiser sur des poutrelles métalliques (évoquant cette fois-ci la construction des premiers gratte-ciels). L'évocation de cette époque prend également visuellement corps dans les modèles de voitures, les bâtiments, et les aménagements intérieurs, mais tout cela reste à l'état de décor, sans prendre de dimension sociale. Et la peur ? Snyder et Tuft prennent un parti étrange : choisir comme personnage principal un enfant de 12 ans. Faire exister, de manière crédible, un enfant dans une oeuvre de fiction constitue un défi ardu. Ici, passé la première scène avec la maman, le lecteur a l'impression d'observer les faits et gestes d'un grand adolescent ou d'un jeune adulte. Il y a bien un coté confiant envers les adultes qui relève encore de l'enfance, et une absence de désir de nature sexuelle. Mais pour le reste, Jack Garron agit comme un individu confiant dans l'avenir, dépourvu de dépendance émotionnelle avec sa mère, capable d'une autonomie irréaliste à son âge (sans parler des réactions peu probables des adultes qu'il croise). du coup ce hiatus génère une dissonance narrative où le texte affiche un âge de 12 ans, alors que les actions du personnage montrent autre chose. La construction du récit désamorce également une partie significative du suspense puisque la scène d'ouverture stipule que Jack survivra aux épreuves qui l'attendent. Les scènes dans lesquelles l'individu meurtrier s'attaque à une victime n'arrivent pas non plus à faire naître un frisson d'inquiétude. Chacune de ces scènes démarre bien : Futaki utilise une mise en scène qui voit la victime potentielle agir en faisant le jeu du meurtrier. Et puis arrivé au 2 tiers de ce type de scène, la mise en page dévoile la résolution (fatale ou non), ou pire encore Futaki réalise un dessin évoquant les histoires d'horreur bon marché ce qui réduit à néant l'ambiance patiemment installée (le méchant s'avançant la bouche grande ouverte avec un rictus caricatural, ou le gentil dans une pose héroïque exagérée et disproportionnée). Du fait de ces artifices bon marché, le lecteur attend patiemment que chaque scène arrive à son terme, sans empathie pour les personnages, en guettant l'issue qu'il a déjà devinée. Difficile dans ces conditions de se sentir impliqué par un personnage qui à l'évidence n'est pas un enfant de 12 ans, ou de s'inquiéter pour lui quand les actions du méchant sont aussi prévisibles. Il ne reste plus qu'à apprécier les paysages quand le scénario leur laisse un peu de place. Alors que la quatrième de couverture promet un thriller avec un psychopathe imprévisible, le lecteur découvre une évocation un peu superficielle du vagabondage dans les États-Unis du début du vingtième siècle, centré sur un personnage plus générique qu'il n'en a l'air, avec un tueur dont les agissements sont trop prévisibles. Il reste quelques cases très réussies de paysages, ou de personnages secondaires.

15/04/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Rien n’est mal fait à mes yeux dans ce récit d’épouvante… sinon un petit détail : j’ai l’impression d’avoir lu ce genre de récit des dizaines de fois. Le scénario ressemble beaucoup à ce que je lisais dans les années ’80, avec un petit côté Stephen King ou Graham Masterton mais plus encore de littérature de série B, celle qui ne se cassait pas trop la tête pour (déjà) nous resservir la même recette que les maîtres du genre sans l’inventivité de ceux-ci. Le dessin est agréable à lire. Le cadre est bien trouvé. Les péripéties s’enchaînent sans ennui véritable. Les personnages sont conformes à ce qu’on s’attend d’eux (le tueur implacable et rusé, le jeune héros naïf qui va dévoiler une force de caractère étonnante, et tous les autres…) Tout va bien, tout est adéquat, mais rien ne surprend. Voilà mon gros souci, je n’ai jamais été surpris. Le récit se lit bien mais, quand je découvre une histoire du genre, j’attends autre chose. Ici, tout est tellement prévisible (le flash-forward du début nous montrant dès les premières pages quelles séquelles le héros gardera de sa rencontre avec l’ogre) que je n’ai ressenti aucune tension. A aucun moment je n’ai eu le sentiment de ne pas avoir vu le truc venir… ou de ne pas l’avoir lu ailleurs. Donc voilà… Un petit « pas mal » parce que rien n’est mal fait mais si vous cherchez un récit d’épouvante qui vous surprendra à chaque tour de page, je crains que ce ne soit pas ici que vous le trouviez.

02/07/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

C'est pas mal surtout pour l'ambiance de cette Amérique des années 20 vue à travers le prisme des hobos , tout ces gars dans la misère ou qui suivaient les travaux saisonniers. Disons tout de même que c'est juste une toile de fond et que l'histoire se concentre sur Jack, un jeune garçon bien naïf au prise avec un serial killer. C'est d'ailleurs se qui me gêne le plus dans toutes ces histoires, Dieux que les gens sont bêtes! Dans ce récit la tension monte crescendo, le plus dommage est que l'on sait ce qui va arriver. Avec cette série nous sommes donc dans le basique, une mention spéciale pour le dessin bien foutu et surtout la colorisation qui donne une teinte automnale du plus bel effet. Pas indispensable et réservé aux afficionados du genre.

15/11/2014 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est le style d'histoire un peu d'épouvante que l'on pouvait lire dans les années 80-90. C'est vrai que cela fait un peu vieux jeu. L'assassin fait peur car il ressemble à un monstre qui arrive toujours à retrouver nos traces. Comme l'histoire met en scène des adolescents, cela donne une autre dimension à ce récit. On va avoir peur pour les deux protagonistes. Bref, le suspense est assuré jusqu'au dénouement. Quant au dessin, ma foi, il est plus que correct. J'ai bien aimé l'ambiance retranscrite de cette Amérique à l'aube des années 20 où l'on partait sur les routes ou avec le chemin de fer. En conclusion, c'est un road-trip bien sanglant et horrifique.

11/08/2014 (modifier)

Comics d'horreur qui s'avère être une rencontre improbable entre différentes influences : Huckleberry Finn, Fagin de Dickens et le mythe du croque-mitaine. Soit l'histoire d'un jeune adopté qui décide de partir à la recherche de son père et part sur la route dans l’Amérique vers 1925 et qui va rencontrer sur la route l'incarnation du mal. C'est pas mal surtout dans la description de cette Amérique du début du siècle dernier. Le dessinateur fait des prouesses et retranscrit bien l'époque. Le problème pour nous lecteur européen avide de lecture, c'est que cette description tout aussi brillante soit-elle, on l'a déjà lue mille fois en romans (Yegg de Jack Black ou Huckleberry Finn) mais aussi en bds (O'Boys ou le rêve de meteor Slim). On a donc cette image des hobos sur la route allant de ville en ville en prenant les trains de marchandise, en mendiant etc. Bref la débrouille, la misère, la peur du viol et pire etc. Se greffe à cela une composante horrifique à base de la figure mythologique du croque-mitaine. L'intelligence des auteurs, contrairement à des films comme Freddy ou Jeepers Creepers, est d'ancrer l'histoire dans le réalisme. Le croque-mitaine monstrueux apparait comme un taré fini, un serial killer de masse mais pas un être démoniaque irréel. Ce parti pris est bien respecté durant tout l'ouvrage. Le cliffangher final n'en est que plus décevant. Le problème vient que le genre horrifique passe mal chez moi en bd. On n'a pas les effets de musique et de sons si angoissants qu'on y retrouve au cinéma ni l'aspect suggestif si intéressant du roman. Tout est trop brut, direct et laisse peu place à l'imagination. De plus les auteurs ont vraiment suivi les principes à la lettre du genre horrifique. On a donc encore une fois une héros stupide, naif qui ne voit rien venir à 100 km à la ronde qui se jette dans la gueule du loup et qui à la fin s'en sort en se transformant en héros intrépide, vengeur venant à bout du mal même en étant largement diminué. Comme d'habitude, quoi. Je passerai sur le manque de réalisme de l'avant dernier chapitre car ce n'est que de la fiction mais quand même..... En conclusion une lecture pas désagréable mais surtout valable pour le dessin 2.5/5

07/05/2013 (modifier)
Par jurin
Note: 4/5

C’est sans aucune référence que j’ai acquis ce comics, eh oui ! je ne me souvenais plus que le scénariste Snyder Scott était l’auteur de Batman (DC Renaissance) ainsi que de Batman - Sombre Reflet. Il s’associe ici avec Tuft Scott qui travaille principalement dans le domaine de la télévision et du cinéma. Ce comics démarre en 1916 dans l’état de New-York et relate l’histoire d’un jeune orphelin en fugue à la recherche de son père, l’affaire se corse sachant qu’un dangereux psychopathe tueur d’enfants rôde. Un récit d’horreur bien fait, plus axé sur la psychologie des personnages que sur les scènes violentes, un suspense entretenu mais perfectible, des scènes un peu « téléphonées » et une fin trop rapide à mon goût, c’est bien dommage car les auteurs étaient proches de l’excellence. Il faut aussi noter une excellente retranscription de l’ambiance de l’époque. Le dessin de Attila Futaki alterne le bon et l’excellent. Une BD lue d’une fois (182 pages), pour ma part c’est un indicateur de qualité, dommage que les auteurs n’ont pas toujours réussi à repousser le lecteur dans ses derniers retranchements. 3.5

28/04/2013 (modifier)