L'Homme truqué

Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 7 avis)

Adaptation libre du roman éponyme de Maurice Renard.


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Adaptations de romans en BD Les super-héros 'à la française' Paris Romans de science-fiction adaptés en BD

Le 27 mai 1918, le lieutenant Jean Lebris, grièvement blessé au visage lors d’un assaut sur le Chemin des Dames, est kidnappé par une mystérieuse organisation qui teste sur lui un système expérimental de vision électrique. Relâché six mois plus tard près de Paris, Lebris, défiguré, terrorise la population des faubourgs et devient une sorte de légende urbaine : l'Homme truqué. (texte : l'Atalante)

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Mars 2013
Statut histoire 1 tome paru

Couverture de la série L'Homme truqué © L'Atalante 2013
Les notes
Note: 3.29/5
(3.29/5 pour 7 avis)
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23/03/2013 | Spooky
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Par Présence
Note: 4/5
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Une étrange aventure - Ce tome comprend une histoire complète qui se rattache à l'environnement appelé Hypermonde, développé par Serge Lehman, voir La Brigade chimérique. Il contient un récit en 62 pages de bande dessinée, initialement paru en 2013, écrit par Serge Lehman, et dessiné par Gess. Il met en scène l'homme truqué, un personnage créé en 1921 par l'écrivain Maurice Renard (1875-1939), dans le roman du même nom L'Homme truqué. La première séquence se déroule le 27 mai 1918, lors de la bataille du Chemin des Dames, alors que le capitaine Jean Lebris de l'Armée Française essaye d'échapper à la mitraille. Il se réveille quelques temps plus tard dans un hôpital en ayant perdu la vue. Le 11 janvier 1919, la professeure Marie Curie installe son institut du radium au pied de la montagne saint Geneviève à Paris. Elle y reçoit la visite de Léo Saint-Clair, alias le Nyctalope (voir L'Oeil de la nuit). Il lui raconte que depuis quelques temps rôde au Nord de Paris, un voleur avec une tête de fer que la populace a affublé du nom de l'Homme truqué. Il la sollicite pour qu'elle l'aide à l'arrêter. Dans la page précédent le début de l'histoire, Serge Lehman indique que ce récit constitue une adaptation libre du roman de Maurice Renard. de fait le lecteur peut identifier d'autres références au cours de sa lecture. Une colonne Morris porte l'affiche du film Les Vampires de Louis Feuillade. Maurice Renard apparaît et joue un rôle de premier plan dans le récit. La dernière scène intègre un individu nommé Gyula Halász, un futur grand photographe parisien. Il apparaît également un journaliste américain un peu insistant du nom d'Harold Hersey, où là il sera nécessaire d'aller se renseigner dans une encyclopédie pour savoir de qui il s'agit (auteur entre autres d'une biographie de Margaret Sanger). D'un côté, Lehman met en avant toutes ces références (sauf peut-être l'affiche de film) pour être sûr que le lecteur ne puisse pas les rater. de l'autre côté, ne pas les connaître produit un agacement passager (du fait de leur mise en avant), mais cela ne nuit pas à la compréhension de l'intrigue. Le scénariste raconte son histoire à sa manière, à sa guise. Il incorpore quelques illustrations pleine page (souvent une une de journal ou de magazine), mais pas à intervalle régulier. Il y a plusieurs scènes d'action qui elles aussi interviennent sans souci de régularité, ni pour scander un rythme particulier. Si le titre de l'histoire le met en avant, il faut attendre la page 25 pour que l'homme truqué intègre les personnages principaux. Serge Lehman prend le temps d'installer un premier mystère concernant l'identité de cet homme masqué et de ses capacités, ce qui, dans cette première partie, fait de Marie Curie et de Léo Saint-Clair les personnages principaux, sans que leur caractère ne soit très développé. le centre d'intérêt de la narration porte plus sur cette chasse à l'homme, qui permet d'exposer les particularités de cet Hypermonde. Il s'agit d'une forme de rétro-futurisme dans lequel la science a connu un essor plus important que dans le nôtre (à la même époque) grâce à des recherches sur le radium, un sous-genre que l'on peut qualifier de radiumpunk comme le dit l'auteur (plutôt que du steampunk, une autre forme de rétro-futurisme basé sur les machines à vapeur). Une fois l'homme truqué entre de bonnes mains, l'histoire se développe alors dans une autre direction, avec un ennemi invisible. À nouveau l'intrigue permet d'exposer les capacités de l'homme truqué. Cette histoire développe donc essentiellement une intrigue en 2 parties, ainsi qu'un rétro-futurisme original. Pour donner corps à cette fantaisie historique, Serge Lehman a recruté le dessinateur Gess, qui avait déjà mis en images les aventures de la Brigade Chimérique. La première séquence (3 pages) est quasiment muette et permet d'apprécier le sens de la narration du dessinateur, les cases s'enchaînent toutes seules, l'action étant compréhensible du premier coup d’œil. Avec la deuxième séquence, le lecteur peut apprécier le sens du détail dans les décors. Il apprécie aussi la pertinence de la mise en couleurs qui renforce des dessins dont les traits sont parfois un peu fragiles, qui ne donnent pas assez de consistance aux éléments qu'ils détourent. Par la suite, le lecteur apprécie la capacité de Gess à réaliser une reconstitution historique consistante de Paris. Il a dû effectuer un travail de recherches conséquent pour aboutir à ces artères parisiennes d'époque, ou à ces intérieurs évoquant effectivement l'entre-deux guerres. le lecteur remarque également facilement la versatilité du dessinateur qui laisse de côté le dessin de BD traditionnel (détourage des formes par le biais d'un trait à l'encre), pour passer au crayon avec une teinte dominante (l'évocation des larcins de l'homme truqué, page11), ou encore à des techniques composites pour réaliser les facsimilés des couvertures de magazines. Il faut un peu de recul pour apprécier les talents de metteur en scène de cet artiste. À bien y regarder, les scènes de dialogue apporte leur lot d'information visuelle, que ce soit par le langage corporel des interlocuteurs, ou par leur déplacement. Gess ne se contente pas de cases alternant champ et contrechamp entre les 2 interlocuteurs. Petit à petit, le lecteur se laisse entraîner par cette narration posée, avec certains personnages qui utilisent des phrases construites (le Nyctalope ou Maurice Renard) à l'opposé d'un langage parlé, avec un flux d'information constant, sans être envahissant, avec une évocation de Paris consistante, sans pour autant aller jusqu'au tourisme historique. Il se laisse prendre au jeu de ce sous-sous-genre (le radiumpunk), avec des avancées technologiques bien mystérieuses, et finalement assez vagues. L'une des grandes réussites de Serge Lehman et Gess est d'avoir su mettre en scène des individus aux capacités extraordinaires, dans un contexte français. le lecteur ne ressent jamais l'impression de lire une histoire de superhéros à la française. Il lit un récit enraciné dans la culture française, et dans une époque clairement identifiée qui ne se limite pas à un décor de carton-pâte. Effectivement, les personnages évoluent bien à Paris, en 1919. le lecteur peut le constater. Ces capacités extraordinaires restent tout de même assez floues. Finalement il n'y aura pas d'explication quant à la vision électrique d l'homme truqué. Par contre Gess a imaginé une représentation qui rend compte de cette vision étrange. Les capacités du Nyctalope restent elles aussi assez vagues (tout du moins à la lecture de ce seul tome), ainsi que sa source d'argent, ou sa liberté d'indépendance vis-à-vis des forces de l'ordre de la République. L'intrigue présente plus de consistance et réserve plus de surprises. Il s'agit donc à la fois du retour à la société normale pour l'homme truqué, ainsi que d'un étrange mystère associé à un immeuble de logements parisiens. Lehman met en scène un homme qui souhaite revenir à la normale, alors même que son apparence a profondément changé suite aux expériences dont il a été le cobaye involontaire. Il est possible d'y voir une métaphore du traumatisme occasionné par la guerre qui transforme le soldat au point qu'il n'y ait plus de retour à la normale possible. Avec ce point de vue en tête, la deuxième partie du récit renforce cette allégorie dans la mesure où le traumatisme du capitaine Jean Lebris lui permet de voir des choses que les autres êtres humains (les civils) ne sont pas capables de voir. Ce tome possède la qualité de pouvoir être lu indépendamment de ceux de la Brigade Chimérique, et de proposer une aventure originale et divertissante, à la fois du fait de la reconstitution historique, mais aussi de par le merveilleux qu'introduisent ces inventions rétro-futuriste nées d'une technologie d'anticipation basée sur le radium. le lecteur aurait apprécié que les protagonistes disposent de plus de personnalité, pour pouvoir mieux s'identifier à leurs difficultés.

01/05/2024 (modifier)
Par Jérem
Note: 3/5

L’Homme truqué est un one shot prenant place dans l’univers de La Brigade Chimérique créé par Lehman et Gess. L’action se déroule 20 ans avant ceux de la série-mère, juste après la Première guerre mondiale. Ayant adoré La Brigade chimérique, j’attendais beaucoup de cette préquelle. Le résultat est plutôt bon. L’univers de l’Hypermonde est toujours aussi foisonnant de références de l’époque et l’on retrouve avec plaisir les personnages de Marie Curie et Théo Sinclair. L’histoire est très prenante mais elle se lit peut être un peu vite. On retrouve avec bonheur le dessin « mignolesque » si particulier de Gess. Belle initiative des auteurs qui développent encore le monde de la Brigade chimérique !

25/11/2016 (modifier)
Par sloane
Note: 2/5
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Après avoir lu la Brigade Chimérique c'est avec une grande appréhension que j'ai effectué cette nouvelle lecture dans l'univers de Serge Lehman. J'ai essayé mais définitivement je n'accroche pas à cet univers de héros européens. Voir Marie Curie, "la reine du radium", debout sur un rocher, un éclair lui jaillissant des doigts pour arrêter un méchant, je trouve cela d'un ridicule achevé. Je suis un grand amateur de SF mais pas avec ce côté vintage, encore que ce terme ne corresponde pas vraiment. Osons celui qu'il remplace : vieillot. Alors si comme il semble cet univers doit se développer cela se fera sans moi.

02/05/2015 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Serge Lehman ne cesse d'enrichir son univers de l'Hypermonde dont il a posé les bases dans la Brigade Chimérique. Ce qui est réellement enthousiasmant pour ce one shot qui peut se lire sans être passé par le gros pavé de base, c'est que les auteurs, scénariste comme dessinateur, en profitent pour gommer et améliorer ce qui me dérangeait dans l'oeuvre matricielle. A l'origine basé sur les deux romans de Maurice Renard qui apparait aussi comme protagoniste dans la présente bd, "l'Homme Truqué" et "Le péril bleu", Serge Lehman s'en inspire pour les intégrer dans son univers et en faire une préquelle. Les événements sont antérieurs à ceux racontés dans la fameuse Brigade et se déroulent dans un Paris tout frais de l'armistice de la Grande Guerre soit au début 1919. La protection de la capitale française est aux mains de Marie Curie qui recueille les mutants des tranchées dans son institut ainsi que du Nyctalope pas encore aussi cynique que dans la Brigade Chimérique. L'ensemble est mis à mal par l'intrusion du fameux Homme Truqué, un rescapé malheureux de la Grande Guerre et amélioré par "Nous Autres", entité soviétique, qui l'a utilisé comme cobaye et lui a rendu la vue par un appareillage des plus inesthétiques. L'aventure semble lancée à 100 km/h en prenant bien soin de ne pas perdre le lecteur en route comme c'était souvent le cas dans le livre d'origine. Lehman prend beaucoup de soin à insuffler un rythme soutenu ainsi qu'un vocabulaire plus appréciable pendant que Gess améliore ses personnages et enrichit ses paysages. L'ensemble est de toute beauté et renvoie directement à un univers que ne renierait pas E.P. Jacobs pour ses Blake et Mortimer pour le plus grand plaisir des lecteurs. La menace d'un autre péril d'origine inconnu s’intègre particulièrement bien dans ce milieu de mystères parisiens et on sent enfin la formule gagnante pour cet univers prometteur qui n'a pour seul reproche que de se lire bien vite. A noter un clin d'oeil discret vers Jean Severac, le héros de la Brigade et on peut se faire une jolie idée de ce que va devenir L'Oeil de la nuit dont Lehman et Gess assurent actuellement la paternité. Vous avez aimé La Brigade Chimérique ? Lisez l'Homme Truqué. Vous n'avez pas aimé La Brigade Chimérique ? Alors lisez l'Homme Truqué. Un must de SF vintage qui fait vraiment plaisir à lire et sans aucune prise de tête.

18/02/2015 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
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Petite faille spatio-temporelle qui nous fait replonger dans l'univers si riche et réussi de La Brigade Chimérique... Serge Lehman et Gess reprennent effectivement du service pour nous proposer, non pas de rechausser les guêtres de notre Brigade, mais de remonter encore dans le temps pour nous narrer les aventures, ou plutôt les mésaventures de cet Homme Truqué. Juste le temps de prendre une grande inspiration, et c'est parti ! Pas de temps mort, faut que ça déroule ! Serge Lehman qui peut avoir tendance dans certaines de ses productions à creuser quelques chemins de traverses alambiqués trace ici le sillon d'un récit efficace. L'adaptation qu'il réalise du roman de Maurice Renard fonctionne parfaitement. Narration et fluidité impeccables, tout en gardant les clins d’œils et références plus ou moins discrètes qui fleurissent au fil de l'album, pour le bonheur des plus curieux et assidus de cet univers si particulier. Ça fuse ! Car nos personnages centraux - Marie Curie et le Nyctalope - vont nous sortir le grand jeu pour percer le mystère de ce fameux "Homme Truqué". Rebondissements, péripéties en tout genre, croisé des mondes, d'univers et de personnages... cette folle accélération de particules joue pleinement son office, tant pour le plaisir des yeux (merci m'sieur Gess) que des amoureux de cette période un peu folle que dépeint Lehman. Seuls regrets à la fermeture de cet opus : comment ça c'est déjà fini ???!!! Une lecture intense mais vite envoyée... Seconde frustration, le mystère sur les responsables de la transformations de l'Homme Truqué reste entier... Un appel pour une suite à venir j'espère...

20/09/2013 (modifier)
Par fab11
Note: 3/5

Et voilà les auteurs de La Brigade Chimérique sortent cet album qui n'est pas vraiment un spin-off ( même si l'on aperçoit notre fameuse Brigade un bref instant à une époque antérieure à celle de la première série) mais plutôt une histoire impliquant un nouveau personnage dans l'univers très intéressant et très riche en possibilités que celui de La Brigade Chimérique. Nous suivons les aventures de cet "homme truqué" qui lui aussi est né (si l'on peut dire) durant la monstrueuse guerre des tranchées. Ce récit adapté du roman de Maurice Renard que je n'ai pas lu , nous permet de retrouver certains personnages découverts dans la série initiale, ainsi que d'autres qui se révèlent être tout aussi intéressants. J'ai trouvé ce one shot sympathique mais sans plus, en tout cas j'ai pris plus de plaisir en lisant La Brigade Chimérique que ce dernier . C'est peut être qu'inconsciemment j'ai peur que les auteurs élargissent trop cet univers en nous pondant un ou deux albums par an. En tout cas si cela se produit je ne sais pas si je continuerai à investir dans ces albums car je ne suis pas un fan des séries trop longues et des spin-off à répétition. Le dessin est quand lui très réussi, je pense même que Gess s'améliore d'album en album. Je conseille donc la lecture de ce récit même si l'achat est à mon avis dispensable.

13/04/2013 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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Tiens, de la SF un peu vintage, ça m'intéresse toujours. Ici Serge Lehman s'est emparé d'un roman de Maurice Renard, sorti juste après la première guerre mondiale, lequel raconte une légende urbaine. Mais Lehman en a fait sa chose, l'enrobant dans son Hypermonde (qui comprend La Brigade Chimérique, entre autres), et en faisant également un large détour vers un autre roman de Renard, Le Péril bleu. Le résultat est un récit foisonnant, peut-être un peu trop, avec de nombreuses références externes et internes à l'univers lehmanien. C'est du steampunk mâtiné d'uchronie, j'adore ce genre. Comme pour La Brigade Chimérique, c'est Gess qui officie au dessin, et son énergie ainsi que son trait classique fonctionnent à merveille dans ce récit très prenant et dense. C'est un one-shot, mais la fin ressemble à un cliffhanger, nul doute que Lehman va encore enrichir son univers avec les personnages apparus dans ce segment. De quoi raviver la flamme de la collection Flambant 9, qui couvait sous les braises depuis quelques temps.

23/03/2013 (modifier)