Missouri

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

L'épopée des Ventres Noirs, des paysans du Beaujolais qui s'installent en Amérique au 18ème siècle.


1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Nouveau Monde [USA] - Middle West

Nous sommes en 1712, sous le règne de Louis XIV… La France d’alors est majoritairement paysanne et la misère est grande pour cette frange de la population. Le travail fixe est rare dans les campagnes et nombreux sont ceux qui, à la bonne saison, se louent comme journaliers avant de s’en retourner –l’hiver venu- dans les bois où ils se terrent en essayant de survivre… Dans le village de Valmèges, où la famine est quasi le lot de chaque jour, où les paysans sont soumis aux caprices des saisons et à la rapacité des patrons, une idée prend forme : pourquoi ne pas tenter sa chance dans ces « Amériques » -ce paradis lointain- qui manquent de bras et où tout est à découvrir. Un groupe décide de ce grand plongeon dans l’inconnu. Après une longue et pénible marche, ils vont embarquer sur la « Galatée » qui emmène en Louisiane colons et matériel. Mais le voyage est long et des incidents bizarres vont se produire sur le vaisseau. Après des semaines de navigation, le nouveau monde va enfin s’offrir à ces migrants. On suit les Beynac, venus de Valmèges, qui vont s’installer dans la basse vallée du Missouri, non loin du camp indien des tribus Osages. Ces derniers donneront le nom de « Quatre-Lunes » au domaine qui, rapidement, va voir prospérer sa communauté. Mais « Quatre-Lunes » ne sera pas le paradis rêvé. Il faut souvent faire face à la nature hostile, aux coutumes indiennes et –surtout- aux nouveaux immigrants attirés par la réussite du domaine et qui vont chercher à ravir les terres… par tous les moyens.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 1989
Statut histoire Série abandonnée 3 tomes parus

Couverture de la série Missouri © Dupuis 1989
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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10/11/2012 | L'Ymagier
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L'avatar du posteur Agecanonix

Cette belle saga d'aventure qui débute en 1988 dans le journal Spirou, est l'une des premières grandes séries scénarisées par Frank Giroud, après le lancement de Louis la Guigne. A cette époque, il devait aimer les grands espaces du Nouveau Monde puisqu'il lance aussi en 1989 la série Jackson un peu dans le même genre d'aventure. Ce n'est pas un vrai western dans le sens où on l'entend, l'action qui débute en 1712 dans la campagne française, s'étend ensuite jusqu'à la fin du XVIIIème siècle en Louisiane où quelques paysans vont s'établir, avant de devenir trappeurs et participer à la guerre d'Indépendance des Etats-Unis. C'est donc une vraie série historique au fond très riche, où Giroud apporte son érudition et son soin dans la reconstitution de l'époque décrite, en s'inspirant un peu d'auteurs anglo-saxons du XVIIIème comme Fenimore Cooper. Le dessin lorgne vers les auteurs réalistes du journal Tintin au début, avant de trouver son style, mais reste dans la tradition de l'école franco-belge qu'on voyait dans les années 80 chez Glénat dans les Bd de la collection Vécu. Il est dommage que la série n'ait pas été continuée après 1991, Giroud commençant à scénariser plusieurs séries, a dû manquer de temps pour y revenir ; elle adoptait en tout cas un point de vue original : montrer la guerre d'Indépendance vue sous l'angle de paysans français émigrés..

17/08/2014 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Cré nom di djou, quelle belle série !.. C’est d’abord une histoire VRAIE !... Eh oui, elle relate des faits authentiques où des paysans de Valmèges, un village du Beaujolais, sont partis pour l’Amérique afin d’y fonder un monde nouveau. Ces gueux seront appelés « Les Ventres Noirs » (authentique). Sur ces faits historiques, Giroud a construit une trame narrative vraiment habile. Son scénario général déboule sur une véritable épopée vraiment agréable de lecture. Les rebondissements foisonnent et l’on suit avec un réel plaisir les aventures de ces nouveaux robinsons. De Carpentrie y va également d’un sacré coup de patte, dans un style réaliste qui n’est pas sans rappeler celui de Hermann. Il a ainsi créé une sacrée galerie de « gueules », aisément repérables, qui facilitent ainsi une lecture graphique aisée. La mise en scène des planches et le découpage offrent ainsi au lecteur une mise en scène qui attire le regard. Les détails historiques, les costumes, les us et coutumes, le modus vivendi d’époque ne sont pas oubliés et ajoutent un « plus » à la vraisemblance de l’ensemble. Le découpage du scénario permet aussi des moments de « pause ». Des moments de tendresse, bienvenus, découpent les faits héroïques… pour ensuite mieux faire rebondir ces derniers. Oubliée, si non inconnue, « Missouri » est toujours considérée comme série en cours. C’est vrai qu’il y a encore beaucoup de choses à écrire et à dessiner sur ces Ventres Noirs. Mais elle s’est arrêtée voici 20 ans et il m’étonnerait fort que je la retrouve un jour. Et c’est bien dommage. J’ai lu quelque chose de vrai, de bien et de beau. Que demander de plus ?… Une très bonne cote de ma part. Et ce n’est pas volé !…

10/11/2012 (modifier)