Isabelle - La Louve de France

Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 14 avis)

Dans la collection de Delcourt dédiée aux Reines de sang, après Aliénor, c’est au tour d’Isabelle de France d’être l’héroïne d’une série.


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Le 19 mars 1314. Le roi Philippe IV Le Bel assiste à la mort sur le bûcher du Grand Maître de l'Ordre du Temple en compagnie entre autre de sa fille, Isabelle, reine d'Angleterre et de son mari Edouard II, roi d'Angleterre. Isabelle, malgré son statut, se sent bien seule. Edouard II la délaisse, préférant la compagnie des hommes. Son père l'a mariée pour raison politique. elle est aussi la risée d'autres Dames de la cour de France. Mais Isabelle est tout de même une femme forte : elle est intelligente et déterminée. Petit à petit, elle ruse pour parvenir à ses fins et avoir la place qu'elle mérite. Ce jour là, elle sera connue sous le nom de la Louve de France...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Octobre 2012
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Isabelle - La Louve de France © Delcourt 2012
Les notes
Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 14 avis)
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02/11/2012 | jurin
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L'avatar du posteur Eric2Vzoul

Très bien vu ! Réaliser une biographie historique sans être lourd et ennuyeux relève souvent du tour de force, même lorsqu'il s'agit de celle d'Isabelle de France dont la vie est au centre d'enjeux géopolitiques et d'intrigues de palais qui en font un merveilleux sujet de scénario. Maurice Druon ne s'y est pas trompé dans ses Rois maudits. Marie et Thierry Gloris construisent une histoire passionnante et bien rythmée autour de la réalité historique, que Jaime Calderón illustre avec brio. Les deux albums racontent 15 années de la vie d'Isabelle, fille de roi, mariée à un roi étranger, écartelée entre son sens du devoir, ses ambitions et ses passions. C'est brillamment raconté et les auteurs rendent compréhensible une époque et des querelles politiques qui ne le sont guère. Un petit dossier présentant les généalogies royales, quelques cartes et une chronologie en fin d'album ne seraient peut-être pas superflus. Isabelle la Louve de France est très bon diptyque qui séduira les passionnés d'histoire, mais aussi tous ceux qui aiment les sagas dramatiques centrées sur une personnalité attachante.

11/07/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cette collection les Reines de sang semble être amenée dans les années à venir à devenir une référence en matière de BD historique, car tout y est soigné et précis ; l'attente fut longue pour Aliénor, la légende noire, mais ça valait le détour, et ici, enfin le tome 2 arrive et ne me déçoit pas. Pour avoir été bercé très jeune par la diffusion à la télé du feuilleton les Rois Maudits (l'original de 1972 pas le remake incolore de 2005) et la lecture du roman de Maurice Druon dont il était adapté, j'ai sans doute approfondi ma passion du Moyen Age et surtout de ses turpitudes politico-sentimentalo-sanglantes, spécialement celles de cette période de fin XIIIème siècle-début XIVème, avec le règne du "roi de fer" Philippe le Bel, les déboires territoriaux de Robert d'Artois avec sa catin de tante Mahaut, le scandale des brus du roi et de la Tour de Nesle, le règne du chétif Louis le Hutin, et les débuts de la guerre de Cent Ans. Et Isabelle dans tout ça qui fait son trou à force d'intrigues de palais et de poigne de fer, jouant un rôle bien plus ferme et masculin que son piètre époux Edouard II, elle reste même imperturbable devant les supplices des personnes qui lui ont nui, savourant sa vengeance et affichant un caractère fort hérité de son père. Je ne pouvais donc que m'émerveiller à la lecture de ce tome 1 qui reprend la trame historique et l'intrigue développée par les Rois Maudits ; les événements sont riches, il y a matière à traiter une histoire forte, et quand le dessin est à la hauteur de l'histoire, que demander de plus ? Calderon fait preuve d'une très grande maîtrise graphique, son dessin est somptueux, décors et costumes très fidèles, malgré quelques raccourcis narratifs et la vision bien soft du supplice des frères d'Aunay (qui dans une Bd plus mordante, aurait sans doute été beaucoup plus crue, car ce supplice fut dans la réalité d'une atrocité sans nom). De même que le portrait d'Edouard II est ici plus viril et bien trop flatteur ; ce ne fut pas un grand roi, peu doué en politique comme le fut son père Edouard Ier, il n'a fait qu'affaiblir le royaume, d'où sa fin piteuse. Le tome 2 est certainement encore plus réussi, le dosage entre scènes de bataille et scènes de palais est bien dosé, on s'aperçoit que la politique est toujours au coeur des problèmes, et surtout tous les faits sont exacts, les scénaristes ne faisant que suivre le cours de l'Histoire et l'intrigue des "Rois Maudits". Il n'y a qu'un détail qui n'est pas forcément vrai, c'est la cause de la guerre de Cent Ans (qui éclate à la fin du tome), beaucoup d'auteurs de BD se laissent emporter par la thèse non officielle qui est l'ambition d'Edouard III à réclamer la couronne de France grâce à son lignage (héritier direct par sa mère Isabelle) ; en fait, c'est un prétexte, la vraie raison étant de récupérer la Guyenne pour ne plus avoir à rendre l'hommage simple au roi de France, cette position de vassal étant perçue comme humiliante. Graphiquement, Calderon se surpasse, c'est toujours aussi beau ; lorsque je l'ai rencontré en dédicace sur Les Voies du Seigneur, il m'a avoué adorer cette période moyenâgeuse, et ça se sent quand on voit la justesse des costumes, des armures (sauf certaines épées qui sont plutôt XVème siècle) et la précision sur les pierres des édifices et des salles de châteaux, ou les éléments de décor. Là encore, comme pour le supplice des frères d'Aunay, celui d'Edouard II est montré sobrement, je m'y attendais, car il est trop horrible ; le supplice de Despenser est également à peine montré. Je trouve que Calderon réussit mieux ses visages tels ceux d'Isabelle, de Mortimer, d'Edouard III ou Robert d'Artois... En tout cas, c'est passionnant, magnifique et bien conté sans ennui car ça ne vise pas qu'un public d'initiés ou de médiévistes, c'est de la grande Histoire et ça donne envie de s'y intéresser. Un splendide diptyque qui mérite les 5 étoiles.

06/08/2013 (MAJ le 01/07/2014) (modifier)