Soraïa

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

La descente aux enfers de deux parias des sociétés maghrébines d’aujourd’hui, crûment mise en images par le pinceau radical d’un auteur exigeant, en pleine possession de ses moyens. (texte de l'éditeur)


Documentaires Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Maghreb

Mehdi et Soraïa, frère et sœur, survivent au sein d’une famille très pauvre de la région du Rif, au Maroc. Mais un coup du sort – la destruction par la police des plantations de haschich, unique ressource locale – contraint la famille à vendre Soraïa à des bourgeois de la grande ville de Tetouan. Une destinée qui n’a rien d’enviable : surexploitée, humiliée, battue et en butte à la lubricité de son patron, la jeune fille devient vite l’une de ces esclaves modernes qui pullulent au Proche et au Moyen-Orient. De son côté, révolté par ce qu’il devine du sort de sa sœur, Mehdi, sans autre ressource que sa volonté, part à sa recherche. Succession d’épreuves douloureuses et de funestes rencontres, sa quête le mettra en présence de militants du djihad, violents et sectaires, qui instrumentalisent à leur profit la misère sordide des bidonvilles marocains… (texte de l'éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Mai 2012
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Soraïa © Casterman 2012
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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14/05/2012 | Mac Arthur
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Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Cette histoire dénonce les travers de la société marocaine à travers une fille qui est vendue à une famille pratiquant l'esclavagisme. Son frère va tenter un long périple pour la sauver. Il sera confronté à l'intégrisme religieux le plus haineux qui soit. Bref, ce récit ne montre pas la société marocaine sous son meilleur jour. Du coup, j'ai un peu la crainte que l'oeuvre soit rejetée sous couvert d'un racisme rampant. Pourtant, le traitement est parfaitement neutre et le propos est juste. C'est très dur par moment avec une fin assez poignante. L'auteur évite tous les clichés du genre dans une démonstration plutôt réussie. Il faut savoir que cela existe et accepter l'idée que chaque pays peut avoir ses problèmes internes. J'ai bien aimé cette histoire malgré quelques temps morts et un graphisme pas spécialement de toute beauté. Cependant, cette oeuvre interpelle et c'est bien le principal.

04/07/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Little Miss Giggles

A ne surtout pas lire dans un moment de déprime. Le sujet est dur, très dur et déprimant, mais vraiment bien traité par Renaud De Heyn qui ne tombe à aucun moment dans le larmoyant. Apparemment il connaît très bien son sujet et nous fait découvrir ce qu’il y a de plus sordide dans l’esclavagisme moderne et nous montre certains mauvais côtés du Maroc : les violences policières, les trafics en tous genres, certaines traditions qui nous paraissent, à nous Européens, impensables aujourd’hui… A côté de ce scénario sombre où tout espoir semble perdu, les décors de Renaud De Heyn à l’aquarelle sont superbes et amènent un peu de lumière. Malheureusement, comme Mac Arthur, j’ai eu plus de mal avec les personnages et surtout leurs visages qui sont dessinés de manière assez « brouillonne ». Un récit émouvant à découvrir, ne serait-ce que pour son aspect documentaire.

24/11/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je sors à peine de Ismahane que je retombe dans le même type de récit avec cette touchante Soraïa. Le récit est très dur, d’autant plus dur que Renaud De Heyn le construit sans tomber dans le larmoyant. Je fais confiance à l’auteur pour la plausibilité de l’histoire et, surtout, des propos tenus par les différents protagonistes. Renaud De Heyn est un homme de terrain, lisez La Tentation pour vous en convaincre. Certains de ces propos m’ont choqué, notamment au niveau de l’antisémitisme primaire véhiculé par le discours d’extrémistes islamistes… un discours qui rappelle énormément celui tenu par les nazis en 1939. Le récit, bien construit, permet surtout à l’auteur de dresser un tableau de la situation actuelle au Maroc. Bien sûr, il ne s’agit pas de généraliser mais les faits exposés ont de quoi faire réfléchir et, aussi, bondir. Les personnages principaux manquent à mes yeux de personnalité mais ils sont « logiques » dans l’esprit du récit : ils subissent, même s’ils ne sont pas consentants. Au niveau du dessin, j’ai bien aimé les décors, moins les personnages. Trop de traits sur les visages nuisent à la lisibilité du dessin et au passage des émotions. Mais Renaud De Heyn a une patte, un style qui le sort de la masse. Et ça, c’est plutôt une qualité qu’un défaut, à mes yeux. Un récit à lire, selon moi. Instructif, édifiant sur certains aspects, il peut (au même titre qu'Ismahane, d’ailleurs) servir de support dans le cadre d’un travail scolaire. En tous les cas, il soulève des questions et interpelle. Pour la cote, j’hésite entre le « pas mal » et le « franchement bien ». L’album se lit vite et bien, il souffre bien de petits temps creux mais son côté instructif sans manichéisme et une fin réaliste et dure où le rêve remplace l’espoir m’ont vraiment bien plu. Le dessin me laisse un peu plus sur ma faim, puisque je n’ai pas trop aimé la manière dont les visages étaient dessinés et que ceux-ci sont nombreux. Mais chapeau pour les aquarelles des décors ! Bon ! 3/5 avec coup de cœur…

14/05/2012 (modifier)