L'île aux 30 cercueils

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Adaptation du roman éponyme de Maurice Leblanc paru en 1919.


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Adaptations de romans en BD

1917. Quatorze ans après la mort présumée de son fils, Véronique d'Hergemont voit au cinéma la signature qu'elle utilisait à l'époque, dessinée sur une cabane en Bretagne. Elle part à la recherche de cette cabane et sur les traces de son passé. Sa quête la mènera sur l'île de Sarek, île frappée d'une malédiction qui semble concerner Véronique de près. L'histoire commence véritablement lorsqu'elle débarque sur l'île où elle se trouve témoin d'un véritable massacre.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Décembre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'île aux 30 cercueils © Soleil 2011
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

29/12/2011 | Frolier
Modifier


L'avatar du posteur Mac Arthur

Je partage avec l’auteur le souvenir du feuilleton télévisé diffusé dans les années ’70. Et comme lui, je me rappelle combien cette étrange histoire m’avait terrifié ! Par conséquent, lorsque l’occasion me fût donnée de lire cet album, je n’hésitai pas ! J’en sors mi-figue mi-raisin… Certains aspects m’ont vraiment bien plu, tandis que d’autres m’ont franchement déplu ! Dans le positif, je citerai le découpage en chapitres (avec page de présentation) qui rend un bien bel hommage à la dimension « feuilletonnesque » du récit tout en nous apprenant (du moins en m’apprenant) certains détails relatifs au récit original ou à sa version télévisée. Ensuite, le découpage est bien pensé. Je n’ai pas éprouvé de difficultés à lire ce récit et le suspense est bien dosé (même si, de ce point de vue, le mérite en revient à l’auteur original). Au niveau négatif, je citerai certains dialogues qui sonnent « faux ». Dans les passages les plus dramatiques, en effet, les répliques sont parfois tellement plates qu’elles font perdre aux acteurs toute leur force énigmatique. Ils s’en retrouvent ridicules, tout simplement. Ensuite viennent certains enchainements. Des personnages secondaires apparaissent dieu sait d’où et disparaissent aussi vite, à un point tel qu’on se demande ce qu’ils viennent faire dans l’histoire. Et puis, surtout, la fin est, à mes yeux, mal découpée. Elle perd toute crédibilité pour sombrer dans une farce limite grotesque. Le dessin, lui aussi alterne le bon (certains décors, notamment) et le moins bon, pour ne pas dire plus (le visage de certains personnages, qui semble dépourvu de joues quand ils parlent, m’aura vraiment déplu). Au final, je ne peux pas dire que je regrette cette lecture mais trop d’aspects négatifs m’empêchent d’en conseiller l’achat. A emprunter à l’occasion, si, comme moi, vous gardez un souvenir horrifié du feuilleton (le scénario s’alignant sur celui-ci et non sur l’original signé Maurice Leblanc, ne vous attendez donc pas à voir apparaître Arsène Lupin).

27/08/2012 (modifier)
Par Frolier
Note: 4/5

Une bande dessinée qui se lit deux fois, car à la première lecture beaucoup d'indices restent obscurs. Une fois l'histoire finie, on n'est pas certain d'avoir tout compris. La faute à une fin abrupte, très elliptique, qui nous laisse un peu sur notre faim. Mais à la deuxième lecture la lumière se fait, et on découvre les pièces du puzzle qui ont été semées par l'auteur en cours de route et qui nous avaient échappé. La structure de l'album reprend sur un mode subtilement parodique le style des romans feuilletons du début du vingtième siècle, avec des chapitres courts qui se finissent par une interpellation du lecteur du genre "ne ratez pas la suite de cette palpitante aventure!", le chapitre suivant débutant systématiquement par un résumé de l'histoire en cours et un rappel des enjeux. La vraie originalité de ces inter-chapitres tient à leur utilisation en tant que commentaires permanents de l’œuvre en cours d'écriture: notice biographique de Maurice Leblanc, anecdotes sur l'écriture du livre, sur son adaptation en série télé dans les années 70, explication des raisons qui ont poussé Marc Lizano à entreprendre sa propre adaptation, CV dudit et même spoilers, on est à la limite de la méta-fiction. Le dessin de Marc Lizano est âpre, sans compromis, et utilise seulement deux couleurs: le gris et le rouge. Il pourra rebuter certains, mais atteint le but visé: on ressort de cet album assourdi par le vent et glacé par le froid et l'humidité de cette île. L'histoire en elle-même nous prend souvent par surprise, avançant sur un mode faussement calme, mais réservant des explosions de violence et de cruauté totalement inattendues par leur soudaineté et leur démesure. Il s'agit d'un album exigeant, qui garde toujours une part de mystère une fois refermé. Et certaines pages ont eu pour moi l'intensité d'un cauchemar. Je le conseille donc, malgré sa fin.

29/12/2011 (MAJ le 30/12/2011) (modifier)