Satanie (Voyage en Satanie)

Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 11 avis)

Charlotte, alias Charlie, une jolie petite rousse, organise une expédition afin de retrouver son frère, un jeune scientifique, qui a disparu sous terre depuis plusieurs mois.


Fabien Vehlmann La Vie sous terre Les Roux !

Charlotte, alias Charlie, une jolie petite rousse, organise une expédition afin de retrouver son frère, un jeune scientifique, qui a disparu sous terre depuis plusieurs mois. Celui-ci affirmait pouvoir prouver l'existence de l'Enfer en s'appuyant sur la théorie de l'évolution de Darwin. Il était en effet persuadé que les hommes de Néandertal auraient pu se réfugier sous terre, développant certaines adaptations aux conditions locales : excroissance osseuse sur la tête en guise de protection, jambes et corps velus pour se réchauffer, pieds en forme de sabots afin de se déplacer sur la rocaille... Un portrait-robot des créatures sataniques ! Le savant donnait même un nom à ce continent enfoui sous nos pieds : la satanie. Le groupe conduit par Charlie s'enfonce sous terre et découvre au fur et à mesure de sa progression que les entrailles de notre planète abritent bel et bien une autre forme de vie pour le moins inattendue... Et si c'était ça, l'Enfer ?

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Août 2011
Statut histoire Série terminée (Fin disponible uniquement dans l'intégrale) 1 tome paru

Couverture de la série Satanie (Voyage en Satanie) © Soleil 2011
Les notes
Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 11 avis)
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26/08/2011 | Miranda
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Par Blue Boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Et dire que cette bande dessinée aurait dû s’arrêter au premier tome paru en 2011 ! Par un « miracle diabolique », selon les propres termes de Fabien Vehlmann, la directrice de la collection « Métamorphoses », chez Soleil, fan du travail des Kerascoët, a eu la bonne idée de racheter les droits du tome 1 à Dargaud, permettant aux auteurs de publier le deuxième partie de leur histoire dans cette intégrale. Et on ne peut que s’en réjouir, tant le projet est une réussite, qui est plus est présenté dans une fort belle édition. Représentant une minuscule Charlotte (l’héroïne de l’histoire, rousse évidemment) reposant au milieu d’un enchevêtrement de lianes et de branches, épiée par des créatures démoniaques, la couverture d’un rouge ardent est somptueuse, rehaussée avec un lettrage doré. Par son étrangeté et sa folie, « Satanie » rappelle le faussement enfantin et sulfureux Jolies ténèbres, autre projet de Vehlmann et du couple de dessinateurs Kerascoët, publié en 2009 chez Dupuis. C’est une longue descente aux enfers vers laquelle ces derniers nous entraînent, mais à notre corps bien peu défendant, car cet enfer auquel croyait le frère disparu de Charlotte, on rêve de voir à quoi il pourrait ressembler selon la vision des auteurs. Avec quelques longueurs dans la première partie – vite oubliées en raison de la fascination ressentie -, cette aventure, qui commence comme un récit de Jules Verne, évolue vers un délire dantesque dont le cadre est un univers souterrain grouillant d’une vie frénétique et menaçante, où tous les repères terrestres, physiques et moraux, ont disparu, sorte d’huis-clos sous acide où les protagonistes sont confrontés à leurs névroses. Un monde mouvant, instable, peuplé de créatures agressives, truffé de pièges organiques, où la menace omniprésente contraint à la fuite permanente. Non décidément, la Satanie n’a rien d’un paradis reposant, et pourtant… rien ne dit qu’il n’est pas possible d’y trouver l’extase… C’est donc une aventure pleine de surprises, autant sur le plan du scénario que du dessin, que nous offrent le trio infernal. Et avec Kerascoët, ce n’est pas le trait, plutôt mal fagoté, qui impressionne, mais le graphisme d’une créativité débridée. Comme si décidément le thème de l’enfer et l’odeur de souffre les inspiraient, ces derniers se sont véritablement surpassés pour créer de toute pièce cette Satanie fantasmagorique et inquiétante, paradoxalement très vivante dans ces profondeurs supposées obscures. De la même façon, les couleurs explosent dans tous les sens, avec bien sûr une dominante de rouge à l’image de la couverture. Le résultat est convaincant quand bien même certaines planches ont un aspect bariolé qui peut piquer l’œil, mais d’autres sont carrément prodigieuses. Sous couvert de l’aventure, la réflexion est bien présente, avec une description de l’enfer qui pourrait servir de guide de survie à nous autres humains, confrontés à un autre enfer, bien plus familier : celui que nous expérimentons en surface, créé par nos congénères, ou bien allez savoir, par nous-mêmes… L’humour affleure sans être la préoccupation principale des auteurs, mais il estampille la conclusion de l’histoire dans cette fin inversée assez inattendue, dont évidemment je ne pourrai rien dire ici. Une des meilleures BD de l’année et une autre très bonne idée-cadeau pour vos proches bédéphiles à l’approche des fêtes, car cet enfer-là, il faut le dire, ne s’offre qu’avec bienveillance.

01/12/2016 (modifier)