Mojo

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)

Ascension et chute d´une étoile du blues.


Blues Musique Rodolphe Vents d'Ouest

Le Mojo, c'est la bonne étoile, le destin, la conscience... pour une vie, et le gars qui a un mauvais Mojo est mal barré dans l'existence. Le Mojo de Slim Whitemoon lui accorde un destin singulier. Né au début du XXe siècle dans une plantation du Mississippi, il saute un jour dans un train avec sa guitare pour seule compagne. C’est le début d'une vie folle et d'un destin chaotique, fait de larcins, de séjours en prison, de filles, de saouleries apocalyptiques, de vagabondage, de succès et même de gloire !... avant un retour vers la solitude de l'anonymat. En chemin, il croisera Blind Lemon Jefferson, Sonny Boy Williamson, Robert Johnson... Dans des ambiances musicales, enfumées et gouailleuses, Rodolphe et Georges Van Linthout nous content l'histoire d'un bluesman imaginaire, et nous emmènent sur ses pas de vagabond génial dans les remous d’une vie passionnée.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Mai 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Mojo © Vents d'Ouest 2011
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

27/06/2011 | Mac Arthur
Modifier


L'avatar du posteur Mac Arthur

Une légende, LA légende : celle du blues. De sa naissance dans les années 20 à sa reconnaissance planétaire dans les années 80. Une image d’Epinal : celle du gratteux noir américain issu du Delta et parti à l’aventure en quête d’une gloire aléatoire. Un récit prenant : Mojo. Magnifique, vraiment. D’une part, il y a ce personnage principal, ce Slim Whitemoon, tellement crédible qu’il m’est difficile d’admettre qu’il n’a pas existé ! Son histoire s’incruste dans l’Histoire tel un rubis dans une couronne : c’est du travail d’orfèvre. Et par ce biais, grâce à cette porte d’accès, ce sont milles et unes histoires légendaires et souvent véridiques du blues qui défilent tout au long de ce récit. Et ne vous attendez pas à un récit à l’eau de rose. Ce Slim a bien des côtés détestables mais il est, par ailleurs, tellement attachant que je n’ai pu que l’aimer. Entre les galères, les rencontres marquantes et une reconnaissance éphémère, son parcours, tellement semblable à celui des bluesmen de cette époque, interpelle, touche, amuse, séduit… On songe à John Lee Hooker, à Muddy Waters, mais aussi et surtout à tous ces inconnus qui écumèrent les bars ou la rue en rêvant d’un jour pouvoir enregistrer un 45T. Et tout cela sans tomber dans le mélo, car notre heureux bluesman reste d’une désinvolture face au succès et aux échecs telle que rien ne semble dramatique. C’est parfois triste, c’aurait pu, à l’occasion, être franchement traumatisant, mais toujours, la passion du blues reprend le dessus. Et ce récit se transforme alors en une leçon de vie. Les auteurs semblent nous crier : il a vécu… avec des galères mais avec passion… IL A VECU ! Car cela ne fait aucun doute : les auteurs aiment le blues et sa légende. Cela se sent et se ressent. Ce récit vibre telle une corde de guitare. Et que dire du trait de Georges Van Linthout, sinon qu’il est parfait pour ce genre de récit ! Un noir et blanc très lisible et tout en émotion. Son style clair a vraiment gagné en profondeur depuis qu’il est passé à la technique du lavis. Il a une âme mais n’a rien perdu de son expressivité. Une âme… c’est le mot juste… celle du blues, de la passion qui va au-delà de la reconnaissance et des douleurs… Quel album !!!!

27/06/2011 (modifier)