Le Mystère Tour Eiffel

Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)

Cet album vous raconte l’histoire de la construction de la Tour Eiffel, depuis l’appel d’offre en passant par l’élaboration de ce projet ambitieux, la cabale des artistes contre la construction, et la tentative d’attentat.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle 1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Anarchiste ! Bâtiments et architectures Paris Vécu

En 1906, Antoine Vigier va montrer à sa femme et son fils « son » chantier : la Tour Eiffel, toujours à sa place alors qu’elle ne devait rester que dix ans après l’Exposition Universelle de 1889. C’était un simple ouvrier métallurgiste, mais il a joué un rôle clé pour l’érection de ce monument qui symbolise Paris, la France et le progrès dans le monde entier ! C’est l’histoire de sa construction que vous raconte cet album, depuis l’appel d’offre en passant par l’élaboration de ce projet ambitieux, la cabale des artistes contre la construction, et la tentative d’attentat. Découvrez surtout, au travers du symbole de toute une époque, l’avènement des « Temps nouveaux ».

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Octobre 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Mystère Tour Eiffel © Glénat 2010
Les notes
Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)
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11/10/2010 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Agecanonix

Quelle merveilleuse idée ! Décrire la construction de ce monument emblématique qui symbolise la France dans le monde entier, est un excellent concept, ça rend assez fier d'être Français en dépit des détracteurs qui penseront toujours que c'est un monstrueux morceau de ferraille. C'est à ce moment là, oublier que l'industrie sidérurgique et les progrès sur le travail des métaux prenaient leur essor grâce à un gars comme Gustave Eiffel qui bien avant cette fameuse tour, roda sa technique sur d'autres ouvrages comme le viaduc de Garabit ou la passerelle ferroviaire de Bordeaux (évoqués ici), sans compter qu'il édifia aussi les 2 ouvrages enjambant la Dordogne à Saint-André-de-Cubzac (23 km de Bordeaux). Le plus intéressant, c'est que les auteurs ne s'en tiennent pas qu'à la simple description de cette construction, c'eut été banal et peut-être ennuyeux, mais ils situent cette construction bien ancrée dans son temps, en recréant tout le contexte social, politique et affairiste d'époque, cette fin de siècle qui fut fertile en multiples événements, innovations, inventions, tendances... tout est bien évoqué grâce à une documentation poussée, tant au niveau des décors et des activités parisiennes (les guinguettes, la vie d'un quartier populaire, le French cancan, le cabaret du Chat Noir...) que des faits historiques (les attentats anarchistes). A ce contexte historique et cette construction, se greffe une véritable intrigue fictionnelle basée sur une enquête de police, tout s'agence bien autour de Tonin, le personnage principal. Ce jeune Tonin, petit paysan cantalien naïf mais pas bête, monté à Paris pour travailler, est attachant et croise une flopée de célébrités du moment comme Lautrec ou Aristide Bruant à Montmartre, personnages parfaitement représentatifs du Paris de cette époque. Une époque que j'aime, située entre la fin du XIXème siècle et le début de la Belle Epoque (jusqu'à la guerre de 14), qui est une période très euphorisante et propice à de grands bouleversements, même si l'ouvrier n'était pas encore considéré à sa juste valeur, exploité par de mauvais patrons. J'ai vu un doc sur la Tour Eiffel, et je crois que le père Gustave n'était pas de ceux-là, il respectait ses employés et ouvriers. En tout cas, cette Bd nous apprend plein de trucs, des secrets de fabrication, mais aussi ce climat d'attentats qui voulait abattre la tour, j'ignorais ce fait, si toutefois il est vrai. Mais les mobiles réels de ces anarchistes en ce qui la concerne, ne sont pas clairement expliqués, c'est le tout petit défaut de cet album. Le dessin de Lacaf qui ne me convenait pas sur d'autres Bd historiques comme L'histoire de Mandrin, est ici parfaitement adapté au sujet, il réussit des cadrages et des plans de toute beauté, avec bien-sûr des vues de la tour, mais aussi une bonne re-création des bords de Seine et des activités de quartier. Les visages des gens connus sont également bien restitués. Ce graphisme affiche un style un peu rétro moitié réaliste, moitié semi-réaliste qui s'accorde bien à l'époque décrite. Je me souviens de la première fois où j'ai grimpé à pied jusqu'au second étage de la tour (877 marches), c'était en 1977, j'étais très jeune, mais c'était grisant et ça m'avait beaucoup marqué et émerveillé. En lisant cette Bd, j'ai éprouvé une sensation assez voisine, c'est un formidable retour dans le passé et une glorification d'un monument insolite et beau dans sa simplicité, que je suis toujours content d'apercevoir à chacun de mes séjours parisiens, même si ça fait très cliché et très touriste... Un très bon album.

23/02/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Et ben voilààààà … Ce récit est exactement ce que j’espérais sans le dire trop fort. Une bonne petite intrigue sert de prétexte à une évocation historique réussie avec comme élément central la construction d’un monument, historique lui aussi, et emblématique : la tour de ce cher Gustave. Comme guide, nous avons droit à un jeune forgeron provincial, pas spécialement naïf mais pas préparé du tout à cette montée vers la capitale. Le personnage est sympathique et permet aux auteurs de nous faire découvrir Paris à travers un regard vierge. Le ton employé, s’il est principalement sérieux, n’empêche pas quelques discrètes notes d’humour, qui humanisent le récit. Au niveau de la reconstitution, nous avons droit à plusieurs éléments. Tout d’abord la situation politique et économique. Entre les luttes d’influence (pour obtenir le marché de l’expo universelle) et mouvements anarchistes, cette évocation, même si elle reste superficielle, permet de bien prendre conscience du contexte dans lequel la tour fût construite. Les anarchistes sont fort présents dans cet album, et leur utilisation est bien pensée même si je regrette le manque de développement quant à leurs motivations, à peine suggérées dans le meilleur des cas. Ensuite, le monde des arts n’est pas oublié. Notre jeune forgeron croisera quelques célèbres artistes de l’époque. Cela pourra peut-être paraître quelque peu forcé mais, à nouveau, ces rencontres permettent de resituer la construction dans un contexte global. Outre ces rencontres, je tiens à souligner le bel hommage rendu par Lacaf à Renoir grâce à certaines illustrations. Je ne sais pas si c’est volontaire mais je suppose que oui. En tous les cas, c’est tout à fait adéquat, puisque le mouvement impressionniste est en cette fin de siècle enfin reconnu. Alors, lorsque Lacaf joue avec les taches de lumières qu’une place ombragée laisse filtrer sur le visage et la robe d’une charmante parisienne, je ne peux que songer à « la balançoire », célèbre tableau de Renoir dans lequel le peintre explore justement cette utilisation de la lumière. Et si j’ajoute à cela un passage dans lequel notre héros se retrouve presque en plein déjeuner des canotiers, je ne peux plus croire au hasard. Il ne s'agit d'ailleurs pas là des seuls clins d'oeil aux impressionnistes, mais je vous laisse découvrir les autres par vous même. Le contexte technologique et industriel n’est pas oublié, bien sûr. C’est d’ailleurs assez impressionnant de voir avec quelle technologie la tour fût construite. Là, à nouveau, je tiens à souligner le travail de Lacaf. Même si le format de l’album est assez réduit, certaines de ses illustrations donnent le vertige. L’artiste maîtrise ses plongées et contre-plongées, à m’en donner le tournis. Je n’ai jamais été à Paris, les grandes villes me font fuir, mais cet album m’a donné l’envie de visiter la Tour Eiffel. Objectif atteint, donc, pour ce très bon album. Pourvu que l’on recherche un récit d’aventure donnant la part belle à l’évocation historique, ce mystère de la Tour Eiffel apporte son lot de satisfactions. PS : le prix de 16,50 € en Belgique (15 € en France) se justifie par le fait que nous avons droit à un double album en terme de pages. Et comme la qualité est au rendez-vous, je ne trouve aucune excuse à ne pas encourager l’achat.

11/10/2010 (modifier)