Coney Island Baby

Note: 2/5
(2/5 pour 7 avis)

Voyage au coeur du milieu pornographique au travers deux âges


Ciboulette Documentaires L'industrie pornographique La BD au féminin

Coney Island Baby est une fiction, ou plutôt une étrange double biographie semi-imaginaire, basée sur deux figures féminines sulfureuses : la pin-up Bettie Page et la pornostar Linda Lovelace. S’inspirant des vies réelles de ces deux personnalités, Nine Antico construit un livre tout autant sensuel que mystérieux, revisitant aussi bien l’Amérique mythique que les coulisses du porno, et où revient régulièrement la figure charismatique d’Hugh Hefner, le légendaire patron de Playboy. Mais on aurait tort de croire que ce livre hors-normes (dont quatre chapitres ont été publiés dans Lapin) ne parle que de sexe.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Mars 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Coney Island Baby © L'Association 2010
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 7 avis)
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01/09/2010 | roedlingen
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L’association se prouve encore une fois éditeur des ces auteurs sans qualité graphique évidente, mais à l’idée narrative précise et intéressante. Dans notre cas il s’agira pour deux candidates à l’intégration dans le monde playboy de découvrir la destinée de deux icônes de l’érotisme dans les années 50 et 70. Si les quelques dernières pages permettront d’avoir une histoire au récit par une pirouette scénaristique, il s’agit tout de même d’illustrer la vie de Betty Page, la célèbre pin-up, et Linda Lovelace, star de Gorge Profonde. Niveau dessin, pas d’espoir, l’ensemble en noir et blanc parait sommairement s’occuper d’une notion de réalisme pictural, de perspectives et de proportions. Qu’à cela ne tienne le trait n’en demeurera pas moins incisif pour illustrer les propos. Si l’inesthétisme m’a tout de même gêné, les moments d’érotisme et de profonde détresse me paraissent en revanche bien rendus. Le scénario nous narre avec de très courts passages à notre époque les épopées de ces deux femmes ayant marqué leur époque. Tout y passe, de l’arrivée dans le domaine érotique / pornographique à la fin et même après. Très bien documentée, l’auteur nous montre le destin hors du commun de deux femmes face à leur image dans la société. Il ne s’agit plus de l’envers du décor (quoiqu’il soit tout de même bien décrit) mais aussi de l’évolution de nos deux héroïnes après avoir été des icônes sexuelles. Présentées assez objectivement, ces destins m’on fait froid dans le dos tant le constat pour l’humain est implacable. Sur ce plan faire découvrir le côté obscur des paillettes par le grand producteur X me paraissait un très bon choix sortant de la dénonciation vaine. Le contexte étant : vous deux jeunes aujourd’hui souhaitez vous dénuder pour devenir des icônes, avant de vous faire signer je veux être sûr que vous soyez conscientes des enjeux annexes que ce choix vous imposera ? Hélas viennent les dernières planches qui foutent tout en l’air. Dans une interview l’auteur raconte qu’elle souhaitait cette pirouette scénaristique pour ne pas donner l’impression de faire la morale. Ce choix fait basculer un bon récit biographique dans quelque chose que je n’aime pas du tout. D’abord car cela revient à dire que tout ce qui est narré se fait dans un objectif pécuniaire sans aucun intérêt pour son prochain (les parents payent pour que leur fille ne deviennent pas playmate). En tant que tel à la limite on pourrait voir une vision complètement noire de la situation où finalement dans tous les cas tout le monde profite de tout le monde, mais cela arrive trop comme un cheveu sur la soupe pour que ce soit vraiment noir et crédible. Ensuite et surtout cela veut clairement dire je m’en lave les mains : je viens de décrire un truc factuel qui montre l’influence et les conséquences sur un être de ses choix, mais comme je ne veux pas distinguer de bon et de mauvais surtout je relativise tout de suite, quitte à sacrifier la crédibilité de mon récit. Un peu comme si un enquêteur venait prouver de la culpabilité de suspect sur un meurtre, qu’il montre tout au jury et juste après dise, qu’en fait il est fou et qu’il ne faut pas l’écouter… Dommage, très dommage de suivre la dramatique croyance que tout se vaut, cela vient pourrir un bon récit biographique. A lire pour en apprendre un peu plus sur ces deux icônes sexuelles et coup de cœur pour cette recherche documentaire si riche et bien présentée. Nul doute que si vous êtes plus dans votre temps que moi vous pourrez adorer cet album. j'en conseille même l'achat car vraiment le contenu est intéressant propose un coup de coeur car sans ce discours final que j'ai détesté et qui pénalise tout le récit l'album aurait mérité un bon

01/09/2010 (modifier)