Coney Island Baby

Note: 2/5
(2/5 pour 7 avis)

Voyage au coeur du milieu pornographique au travers deux âges


Ciboulette Documentaires L'industrie pornographique La BD au féminin

Coney Island Baby est une fiction, ou plutôt une étrange double biographie semi-imaginaire, basée sur deux figures féminines sulfureuses : la pin-up Bettie Page et la pornostar Linda Lovelace. S’inspirant des vies réelles de ces deux personnalités, Nine Antico construit un livre tout autant sensuel que mystérieux, revisitant aussi bien l’Amérique mythique que les coulisses du porno, et où revient régulièrement la figure charismatique d’Hugh Hefner, le légendaire patron de Playboy. Mais on aurait tort de croire que ce livre hors-normes (dont quatre chapitres ont été publiés dans Lapin) ne parle que de sexe.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Mars 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Coney Island Baby © L'Association 2010
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 7 avis)
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01/09/2010 | roedlingen
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Par grogro
Note: 2/5
L'avatar du posteur grogro

Il y a un truc chez cette autrice qui passe mal, c'est sa façon de représenter les personnage sans bouche, souvent sans autre détail que les yeux. Dans ce cas précis, c'est particulièrement étrange si l'on considère que Linda Lovelace était l'actrice du film Gorge profonde. En effet, les personnages flottent, fantomatiques et un peu déshumanisés. J'ai le sentiment que cet élément a joué un rôle essentiel dans mon ressenti. Pour le reste, ce n'est pas si mal. En suivant les vies parallèles de Linda Lovelace et Betty Page, Nine Antico parvient parfois a mettre en lumière quelques similitudes, à montrer des époques différentes bien que distantes d'une décennies, ainsi que l'évolution des mentalités (ou non), les hypocrisies. #Metoo était encore loin... Comme Noirdésir, je me suis essoufflé. La faute encore une fois à ces personnages trop distants, voire carrément glacials. Il y avait pourtant matière...

30/06/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Si le sujet, relativement original, pouvait être intéressant, je n’ai pas été convaincu ou accroché par cet album de Nine Antico. J’ai déjà du mal avec son dessin, qui ne m’emballe pas trop. Un trait un peu maladroit, assez minimaliste (proche de celui de Ruppert et Mulot), avec des traits de visage parfois effacés. Antico présente deux biographies parallèles, plus ou moins « romancées », même si l’on sent un travail de recherche (confirmé par les sources bibliographiques indiquées en fin d’album) : celle de Betty Page, ancêtre et icône des pin-up, et celle de Linda Lovelace, l’une des premières stars du porno. On y voit aussi certaines personnalités du « milieu », comme le patron de Playboy Hugh Hefner pour le coup dans un rôle surprenant, puisqu’il incarne presque l’intellectualisme, la défense des illusions des jeunes femmes, en conseillant et en jouant presque les rabats-joies auprès de deux playmate prêtes à tout pour percer. Hélas, je me suis lassé au bout d’un temps, n’arrivant pas à m’attacher aux protagonistes. Les images de Page et Lovelace ne sont incarnées qu’en partie je trouve, et le voile qui est levée sur leur personnalité, leur existence « réelle », ne les rend pas forcément si intéressantes. Et leur « fin médiatique », Page disparaissant des radars (Rodolphe en avait été fasciné : voir dans son album Les 4 morts de Betty Page), Lovelace changeant radicalement de point de vue, apporte une dernière touche noire à ce récit. Et puis je ne sais pas toujours ce qui relève de la réalité ou ce qui relève d’un choix ou de l’imagination d’Antico. De même, certains aspects sociologiques et/ou historiques sous-tendus par le sujet m’intéressaient, mais ils ne sont pas forcément suffisamment mis en avant ici (même si l’hypocrisie de la société américaine de l’époque est quand même évoquée : voir les juges interrogeant des psychiatres à propos d’images bondages dans une revue). Enfin bon, je suis sorti globalement déçu de ma lecture. Je pense que l’album, plus resserré, avec un dessin plus à mon goût, m’aurait sans doute convaincu, le sujet était porteur.

19/12/2022 (modifier)
Par Chéreau
Note: 1/5

L'idée de départ est intéressante : Nine Antico nous invite à découvrir en parallèle les vies de Betty Page, celebre pin-up des années 50, et Linda Lovelace, interprète du film Gorge profonde. Malheureusement, le scénario ne tient pas ses promesses : les personnages ne sont qu'esquissés maladroitement. Ils évoluent trop vite, au fil de saynètes trop superficielles, pour qu'on puisse comprendre leurs motivations réelles et l'on finit par les regarder de loin, sans empathie, avec l'impression de ne pas arriver à se sentir concerné. L'intrigue de fond qui lie les deux histoires -la rencontre entre le directeur de Playboy et deux apprentis playmates, à qui il raconte la vie de leurs devancières- n'apporte pas grand chose. Le dessin, mal maîtrisé, un peu ingrat, n'est pas fait pour faciliter la lecture. J'ai laissé tomber au bout de 30 pages et j'ai survolé le reste.

12/09/2012 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
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Je suis curieux de savoir ce qui a amené cet album à être nominé dans la sélection officiel du dernier festival d'Angoulême. Est-ce du fait de l'originalité de sa thématique ? Est-ce parce que sa narration est un peu spéciale ? Parce qu'il règne une drôle d'ambiance mystérieuse dans le récit cadre mettant en scène un Hugh Hefner intemporel ? Je me pose la question parce que hormis ces trois points là qui sont loin de m'avoir convaincu, le reste de la BD m'a semblé médiocre et ennuyeux. Je n'ai pas aimé le dessin. Je le trouve un peu rebutant, pas vraiment laid mais loin d'être beau. Je n'ai pas aimé le sujet qui aurait pu attiser ma curiosité mais qui est ici traité à la manière de deux biographies sans surprise et sans rythme. Je n'ai pas aimé l'atmosphère de ce monde de l'érotisme (pour le cas de Bettie Page) et du porno très cru et libéré (pour le cas de Linda Lovelace). Autant je trouve très belles les photos de Bettie Page en pin-up dans la vraie vie, autant la découvrir telle que présentée ici a plutôt de quoi me refroidir et la rendre moins sympathique à mes yeux. Et en ce qui concerne l'époque soixante-huitarde de Linda Lovelace où amour libre et show-business se mélangent, j'ai trouvé cela glauque et un peu écœurant. J'ai d'ailleurs eu bien du mal à comprendre son parcours à elle : l'auteur la présente comme ouverte et très désireuse de sexe et d'exhibition dans la moitié de sa vie puis la présente brusquement comme rebutée et accusant son ex-mari d'esclavagisme sexuel alors que tout semblait venir aussi bien d'elle que de lui au départ. Qui croire quand l'auteure trouble aussi sciemment les cartes ? J'imagine que c'est voulu mais je comprends peu l'intérêt de présenter les choses ainsi... Je suis resté aussi très circonspect quant à tout ce qui concerne le récit cadre avec ces deux playmates prétendantes qui reçoivent ces leçons de morale et d'histoire de la part de ce Hugh Hefner symbolique. Où voulait donc en venir l'auteur ? Est-ce que le message se borne à indiquer qu'il ne faut pas se laisser tenter par la pornographie sous peine de finir aussi mal que Bettie Page et Linda Lovelace ? J'ai du mal à voir un autre message, tout en ayant du mal à comprendre le but de Hugh Hefner dans la manœuvre Bref, je reste interdit quant à mon opinion sur le message et l'objectif de cet ouvrage, mais c'est sans conteste cependant que je l'ai trouvé rébarbatif à lire et rebutant par bien des aspects, que ce soit au niveau de son contenu comme de son graphisme.

18/07/2011 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
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Je ne savais pas du tout de quoi parlait cet album avant de l'ouvrir. Et c'est à la lecture que j'ai compris (oui je sais, parfois je ne suis pas très malin). Nous avons donc les biographies partielles de deux icônes sexuelles, reflet de leur temps, et j'avoue que comme d'autres, j'ai été un peu déconcerté par l'option narrative employée. Déjà, montrer Hugh Hefner comme une espèce de papi paternaliste voulant bien montrer à deux apprenties playmates les conséquences de leurs choix me semble asse douteux. Ensuite, c'est vrai que la partie finale détruit quelque peu la crédibilité de l'histoire. Et d'ailleurs, celle-ci est également douteuse, dans ces biographies de Bettie Page et Linda Lovelace. Et puis le dessin, assez minimaliste, ne m'a pas convaincu. A part sur les cases où ces demoiselles nous font profiter de leur intimité, j'ai trouvé le dessin assez brouillon, pas suffisamment expressif, bref, ma lecture n'en a pas été très agréable. Maintenant sur le fond... En apprendre un pu plus sur le parcours de ces deux femmes ne m'a pas semblé inintéressant, mai je pense que si je voulais creuser le sujet, j'irais plutôt lire des ouvrages plus informés, dont la liste est présente dans l'album. Bof, dans l'ensemble.

06/03/2011 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
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Avant tout, essayez de surmonter ce qui pour certains peut paraître pour un obstacle, je veux dire le dessin certes simpliste mais qui va droit au but. J'ai adoré ce bouquin pour plusieurs raisons. L'une d'elle est mon goût immodéré pour cette époque des premières pin-up, avec Betty Page, dont la carrière est retracée dans cet album. (Pour ceux qui aiment cette période, je leur recommande un livre d'Harrold Loyd - le fameux acteur des années 20 suspendu à une horloge - consacré à ces créatures de rêves, le tout en 3D). L'autre est ma connaissance des années "play-boy" de Hugh Hefner, qui consacrent ici la carrière de Linda Lovelace, la première actrice X, je crois, à être reconnue mondialement avec "Gorge profonde". Nine Antico décrit tout dans cette bande dessinée : les célébres soirées où les "Bunnys" apparaissent, en compagnie des acteurs de l'époque comme Franck Sinatra, Tony Curtis, Sammy Davis Jr - que l'on retrouve dans cet album dans une situation plutôt salace -. Je ne peux pas me prononcer sur le caractère pornographique de ce pavé. En effet, Nine Antico présente un témoignage et surtout deux destins de deux femmes prises dans le tourbillon du désir des hommes, l'une plus prise dans l'érotisme - parfois assez hard - (je veux parler de Betty Page), l'autre piègée dans la pornographie (Linda Lovelace). Deux destins différents que l'on suit avec plaisir tant le récit est bien construit. A travers les deux jeunes femmes qui veulent faire carrière dans "Play Boy", Nine Antico nous propose un portrait amer et dur de ces deux icônes du sexe qui encore aujourd'hui sont des références voire des fantasmes, Linda Lovelace et la célèbre Betty Page. Cet album n'est ni une biographie , ni un essai mais un témoignage très romancé d'une époque révolue.... une véritable réussite. A lire évidemment.

18/11/2010 (modifier)

L’association se prouve encore une fois éditeur des ces auteurs sans qualité graphique évidente, mais à l’idée narrative précise et intéressante. Dans notre cas il s’agira pour deux candidates à l’intégration dans le monde playboy de découvrir la destinée de deux icônes de l’érotisme dans les années 50 et 70. Si les quelques dernières pages permettront d’avoir une histoire au récit par une pirouette scénaristique, il s’agit tout de même d’illustrer la vie de Betty Page, la célèbre pin-up, et Linda Lovelace, star de Gorge Profonde. Niveau dessin, pas d’espoir, l’ensemble en noir et blanc parait sommairement s’occuper d’une notion de réalisme pictural, de perspectives et de proportions. Qu’à cela ne tienne le trait n’en demeurera pas moins incisif pour illustrer les propos. Si l’inesthétisme m’a tout de même gêné, les moments d’érotisme et de profonde détresse me paraissent en revanche bien rendus. Le scénario nous narre avec de très courts passages à notre époque les épopées de ces deux femmes ayant marqué leur époque. Tout y passe, de l’arrivée dans le domaine érotique / pornographique à la fin et même après. Très bien documentée, l’auteur nous montre le destin hors du commun de deux femmes face à leur image dans la société. Il ne s’agit plus de l’envers du décor (quoiqu’il soit tout de même bien décrit) mais aussi de l’évolution de nos deux héroïnes après avoir été des icônes sexuelles. Présentées assez objectivement, ces destins m’on fait froid dans le dos tant le constat pour l’humain est implacable. Sur ce plan faire découvrir le côté obscur des paillettes par le grand producteur X me paraissait un très bon choix sortant de la dénonciation vaine. Le contexte étant : vous deux jeunes aujourd’hui souhaitez vous dénuder pour devenir des icônes, avant de vous faire signer je veux être sûr que vous soyez conscientes des enjeux annexes que ce choix vous imposera ? Hélas viennent les dernières planches qui foutent tout en l’air. Dans une interview l’auteur raconte qu’elle souhaitait cette pirouette scénaristique pour ne pas donner l’impression de faire la morale. Ce choix fait basculer un bon récit biographique dans quelque chose que je n’aime pas du tout. D’abord car cela revient à dire que tout ce qui est narré se fait dans un objectif pécuniaire sans aucun intérêt pour son prochain (les parents payent pour que leur fille ne deviennent pas playmate). En tant que tel à la limite on pourrait voir une vision complètement noire de la situation où finalement dans tous les cas tout le monde profite de tout le monde, mais cela arrive trop comme un cheveu sur la soupe pour que ce soit vraiment noir et crédible. Ensuite et surtout cela veut clairement dire je m’en lave les mains : je viens de décrire un truc factuel qui montre l’influence et les conséquences sur un être de ses choix, mais comme je ne veux pas distinguer de bon et de mauvais surtout je relativise tout de suite, quitte à sacrifier la crédibilité de mon récit. Un peu comme si un enquêteur venait prouver de la culpabilité de suspect sur un meurtre, qu’il montre tout au jury et juste après dise, qu’en fait il est fou et qu’il ne faut pas l’écouter… Dommage, très dommage de suivre la dramatique croyance que tout se vaut, cela vient pourrir un bon récit biographique. A lire pour en apprendre un peu plus sur ces deux icônes sexuelles et coup de cœur pour cette recherche documentaire si riche et bien présentée. Nul doute que si vous êtes plus dans votre temps que moi vous pourrez adorer cet album. j'en conseille même l'achat car vraiment le contenu est intéressant propose un coup de coeur car sans ce discours final que j'ai détesté et qui pénalise tout le récit l'album aurait mérité un bon

01/09/2010 (modifier)