Le Pont dans la vase

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 8 avis)

Prenez un pont, autour de ce pont, de la vase. Comme on ne navigue pas sur de la vase, ceux qui veulent connaître le bout de l'horizon construisent d'autres ponts. Dans ce monde fantastique, Camille Park décide de voir ce qui existe derriere l'horizon.


École européenne supérieure de l'image Travestissement

Dans ce petit monde, les dirigeants sont des scientifiques. Ceux-ci se trouvent très supérieurs au peuple, malgré leur façon de penser... assez peu scientifique. Camille Park, une fille, se déguise en garçon pour pouvoir faire des études. Malheureusement pour elle, elle a un véritable esprit scientifique, ce qui n'est pas pour plaire à ses maîtres. Elle se fait donc rejeter, et via quelques péripéties, se retrouve dans une ferme-bagne. Cette histoire est une bonne satyre d'une société vaguement kafkaïenne, où le ridicule est souvent présent. On peut regretter le manque de détails historiques, mais il peut très bien s'agir d'un choix délibéré des auteurs.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1993
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Le Pont dans la vase © Glénat 1993
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 8 avis)
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10/05/2002 | ThePatrick
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L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai un ressenti mitigé après la lecture de cette série. Je suis entré dedans assez facilement, ayant bien accroché à l’univers développé, sorte de quotidien très reconnaissable (habitats, publicités, etc), mais pos-catastrophe, puisque seules de très longs ponts, sur lesquels des hameaux surnagent, dépassent d’un océan de vase – qui engloutit tout ce qui tombe dedans. Si je suis mitigé concernant le dessin, l’aspect graphique, les choix esthétiques sont plutôt sympas. Et l’histoire aussi, même si elle est assez classique, puisque le personnage principal est une sorte de grain de sable dans un univers sclérosé et figé (les scientifiques sont « dressés » pour nier le passé, et ne reconnaître aucun intérêt à ses constructions, instruments, ni même à la simple réflexion scientifique : l’obscurantisme devenu dogme !). Mais, hélas, cela s’embourbe – et pas que dans la vase ! – et le rythme (et aussi l’intérêt malheureusement) baisse singulièrement. A partir du deuxième tome, si cela se laisse encore lire facilement, j’ai trouvé l’ensemble moins accrocheur. C’est dommage. J’ai l’impression que la matière première n’a pas été correctement ni complètement exploitée, et qu’il y a avait du potentiel pour faire mieux.

17/05/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue Boy

« Le Pont dans vase » est une BD unique en son genre. Ceux qui ont apprécié le dessin animé « Les Triplettes de Belleville », dont Chomet était l’auteur, retrouveront sans déplaisir cet univers à la fois délirant, sombre et grinçant, sous le pinceau leste et élégant de son compère Chevillard. Les thématiques développées sont dignes d’intérêt et les lectures multiples, On peut y voir notamment un plaidoyer en faveur de l’affirmation de soi-même, ainsi qu’une incitation à lutter contre la bêtise et l’obscurantisme. L’aveuglement d’une caste de savants bornés y est brocardé de façon cinglante, face à la raison et l’esprit de résistance incarnés par la jeune et énergique Camille, obligée de se travestir en garçon pour pouvoir étudier. Cependant, ce qui m’a beaucoup frappé, c’est le traitement irrégulier du style graphique tout au long de la série. Chevillard ne manque pourtant pas de talent, mais dans le tome 3, son dessin et la couleur semblent avoir été bâclés, comme s’il avait manqué de temps. Le tir a été ajusté au tome suivant, au point qu’on dirait qu’il a passé le flambeau à un autre dessinateur ! Du coup, cela créé des ruptures étranges qui me paraissent plutôt préjudiciables à la cohésion d’ensemble. Le scénario reste toujours empreint d’une folie permanente, distillant un certain malaise, contrebalancé par un onirisme débridé, mais au risque parfois d’une certaine confusion. En outre, le rythme du récit s’accélère à mon sens de façon trop marquée vers la fin du tome 4, comme si encore une fois les auteurs avaient voulu terminer l’épisode dans la précipitation. J’étais d’ailleurs persuadé qu’il s’agissait du tome final, alors qu’en fait, la mention « fin du quatre » à la dernière page laisse entendre qu’un cinquième tome devrait être publié… ou plutôt aurait dû l’être, car celui-ci remonte déjà à 2003 alors que la série a démarré en 1993 ! On a donc toutes les raisons de penser que la série a bel et bien été abandonnée. Dommage ? Je n’irais peut-être pas jusque là, mais ce goût d’inachevé ne fait que venir s’ajouter à un traitement des plus capricieux, chose que je n’avais jamais observé à ce point dans tout ce que j’ai pu lire en matière de BD… On en ressort avec une vague impression de gâchis… comme si ce projet pourtant très ambitieux avait été mené avec trop peu de rigueur…

23/05/2013 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

L'absurde fait son irruption dans la collection Grafica chez Glénat. Je ne m'y attendais pas! Bien évidemment, ma note sévère ne traduit qu'une espèce d'incompréhension de ma part à cet univers un peu baroque. Le concept de départ est intéressant: la vase a recouvert le monde. Sur un réseau de pont délabré, un reste de population tente de survivre. Le système politique oppressif est placé sous le joug de l'obscurantisme. Cela fait penser un peu au film "Waterworld". Maintenant, il y a des choses que j'ai capté dans cette série d'anticipation comme les remises en question de tout ce qu'on nous inculque, la remise en question du politiquement correct etc... Tout cela est très bien; néanmoins cela ne m'enchante guère sous cette forme particulière.

23/01/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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J'ai lu les 4 tomes actuellement parus de cette série avec curiosité. Curiosité car je ne savais pas à quoi m'attendre et aussi car cette BD est vraiment difficile à cerner. Dans les deux premiers tomes, le dessin me faisait immédiatement penser à une influence de Jijé (ou d'Alec Séverin). Mais à partir du tome 3, le trait m'a beaucoup rappelé De Crécy, notamment pour les décors (une case du 4e tome m'a d'ailleurs vraiment fait penser à la couverture du Bibendum céleste). Influence de De Crécy pour les décors et de Séverin pour les personnages, l'un et l'autre sont des styles que j'aime bien. J'aime donc bien le dessin de cette bd même si je lui reproche un léger manque d'aisance et de clarté, petit reproche qui s'atténue au fil des tomes dont la parution est étalée sur plus d'une décennie. Je retrouve aussi une parenté avec certaines oeuvres de De Crécy dans cet univers étrange que nous offrent ces auteurs. Un monde un peu absurde, une dystopie où une aristocratie d'académiciens pompeux et obscurantistes règne sur un peuple soumis et socialement arriéré. Un monde où le grotesque côtoie le cruel, où l'humour absurde côtoie l'insidieuse sauvagerie humaine. On ne sait jamais s'il faut rire ou être effaré par les comportements et sous-entendus de cette civilisation déliquescente. Au long de 4 tomes, différents personnages se débattent dans cet univers glauque et ridicule, cherchant à faire bouger les choses dans cette société aussi empêtrée dans la vase que les constructions sur lesquelles elle vit. J'ai suivi ces aventures avec intérêt mais sans jamais être vraiment passionné tant j'ai eu du mal à voir où le récit cherche à nous mener, si tant est que les auteurs le savent vraiment. Cette BD bénéficie d'un univers original, de personnages intéressants, d'une trame complexe et étonnante et d'un bon dessin, sa lecture est donc plaisante mais je ne suis pas totalement convaincu par le scénario et pas assez charmé par l'ensemble.

28/05/2007 (modifier)
Par Thorn
Note: 4/5

Une série qui démarre très bien, dans un univers absurde (cf. La Digue...), parmi une société caricaturale, où il ne fait pas bon vivre si l'on veut voir un peu plus loin que le bout de son nez. Des dessins étranges, beaucoup d'humour, des personnages intéressants, et surtout, tout un univers à découvrir.

10/01/2003 (modifier)
Par LoOg
Note: 5/5

Fantastique! L'humour, la poésie et l'univers à la fois rétro et décadent..., les doctes savants complètement imbéciles..., les rapports de force omniprésents, le régime policier, tout est très bien construit et suit la propre logique de ce monde loufoque... L'histoire nous emmène découvrir une nouvelle société, vestige de la nôtre, qui en a cultivé tous les travers... passionnant et fort à la fois.

20/10/2002 (modifier)
Par ArzaK
Note: 3/5

Le dessin est vraiment très bon, j'aime le trait, les couleurs, l'univers graphique. Le scenario est vraiment très original, on est dans un monde absurde, mais ce qui gâche un peu mon plaisir c'est que plein de bonnes idées sont un peu noyées (c'est le cas de le dire, cf. titre) dans un rythme scénaristique pas toujours évident à suivre. On a un peu du mal à voir où le scénariste veut nous emmener... mais on se laisse tout de même faire avec plaisir, porté par la poésie absurde de l'univers mis en scène. La suite se fait malheureusement sérieusement attendre...

28/09/2002 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Sympathique. Cet univers est un peu absurde, un peu glauque. De par ses côtés mal dégrossis, il fait réfléchir le lecteur. Les dessins sont très bien faits. Regret : on ne trouve nulle trace de l'histoire de ce monde. Qui a construit ces villes et ces ponts ? Comment ? Pourquoi ? C'est rageant, il y aurait matière à faire quelques très bons tomes !

10/05/2002 (modifier)