Pinocchio (Foerster)

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

Pinocchio encore une fois revisité.


Bichromie Contes de fées revisités Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Pinocchio

Une jeune femme malmenée dans son village à cause de sa petite taille, décide de partir de celui-ci, non sans avoir emmener avec elle un Pinocchio très particulier...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 1982
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Pinocchio (Foerster) © Editions du tiroir 1982
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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28/03/2009 | Miranda
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Par Jetjet
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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Contrairement aux apparences, cette version de Pinocchio s'apparente plus au monstre de Frankenstein qu'à la marionnette de Carlo Collodi. Philippe Foerster s'approprie le récit d'origine qu'il cite d'ailleurs par cette petite gitane qui a eu vent de cette histoire et se renomme Gepetta. Méprisée de tous, cette petite femme qui ressemble curieusement à Edith Piaf par la taille et l'argot qu'elle utilise réanime une mandragore qui va pousser et devenir un colosse.... le fameux Pinocchio. Muet et imposant, la créature cherche des émotions qu'elle ne trouvera jamais. En voulant serrer contre lui tout âme charitable, il les tue accidentellement et déclenche une véritable vendetta des proches de ses victimes qui ne cessent de le traquer.... Véritable condensé du savoir faire de Philippe Foerster dans une trentaine de pages, les dessins sont fidèles au maître. Son Pinocchio est effrayant, les cités qu'il dessine ont des verticalités vertigineuses et le tout est emballé dans une joli bichromie aux dominantes rouges (refaites en 2020 près de 40 ans après sa première édition). Seul le personnage de la gitane me semble loupé graphiquement, l'auteur étant bien plus doué pour dessiner ses Freaks que la beauté féminine. Bien sur l'histoire est violente, cruelle voire même gore avec cette touche si particulière de poésie macabre et d'humour noir qui fait tout le charme de ses oeuvres. Voici un classique qui mérite d'être redécouvert et dont le seul véritable défaut est d'être hélas bien trop vite lu.

19/10/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Foerster est un auteur original, dont on reconnaît la patte assez rapidement, et dont j’aime beaucoup le travail – graphique et narratif – surtout dans ses histoires courtes fantastiques publiées chez Fluide Glacial. J’étais curieux de découvrir sa version de Pinocchio, dans cette collection Atomium au design à la fois simple et chouette (couverture très épaisse, dos toilé). Finalement, le principal regret ici est le format de cette collection, la trentaine de pages (dans un format « intermédiaire » assez petit) ne laissant pas forcément la place à trop de développement. On reconnait un peu la patte habituelle de Foerster dans ces personnages à trogne (corps un peu allongés, gros nez, rides et cheveux épars) et, parfois, ses décors brinquebalants, avec des maisons un peu filiformes. Mais cet aspect loufoque, étrange et fantastique est finalement peu présent ici – de façon un peu surprenante, pour un sujet qui pouvait s’y prêter. Foerster fait ici du Pinocchio après Pinocchio. En effet, le conte de Collodi est ici cité par le personnage principal (Geppetta !), une pauvre femme chassée de son village, et qui cherche à protéger sa « créature », un pantin géant sculpté dans de la mandragore. Ce « Pinocchio » est lui aussi persécuté, pourchassé. Il faut dire qu’il ressemble au Lenny du roman de Steinbeck « Des souris et des hommes », et qu’il étrangle, tue, sans maitriser sa force. C’est donc l’histoire de la fuite perpétuelle de ces deux personnages qui nous est montrée, racontée par Geppetta à un bonhomme dans une taverne. Un conte noir et triste, comme Foerster peut les aimer, avec une fin elle aussi ironique et sinistre. J’ai trouvé cette histoire un peu trop courte et peut-être pas assez « loufoque et fantastique » pour du Foerster, mais j’ai quand même bien apprécié ma lecture, et je suis très content de mon achat. Il faut dire que le choix de colorisation est intéressant, avec un Noir et Blanc qui domine (comme souvent chez cet auteur), avec parfois une bichromie soulignée de touches rouges ou orangées un peu ternes : j’ai bien aimé le côté un peu « vieillot » du rendu. Foerster a su en tout cas revisiter cette histoire connue de tous, et lui donner suffisamment d’originalité pour que l’on s’y intéresse. Note réelle 3,5/5.

12/05/2020 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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Une variante du conte classique de Carlo Collodi, cette fois-ci sur un ton dramatique, enfin différemment dramatique. C’est Foerster, spécialiste des personnages torturés, qui nous propose sa version. Ici il laisse libre cours à son goût des gueules improbables, des architectures penchées... Pas trop non plus, puisque l'album ne compte que 30 pages. Nous sommes en présence d'un conte cruel en forme de road-movie aux planches trichromes très agréables à lire. Une bonne petite histoire, qui fait passer un (court) moment de lecture.

08/04/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5
L'avatar du posteur Miranda

Très jolie bd de Foerster avec des couleurs noir, blanc, gris et un ajout d'orangé, qui lui donne un petit air de Cromwell. C'est un dessinateur que j'adore, ses planches sont très détaillées, mais ici plus légères que dans Styx par exemple, les personnages ont des tronches extraordinairement expressives, d'ailleurs la méchanceté et la tristesse y ont une place prépondérante. Dans cette nouvelle version de Pinocchio - bouclée en 30 planches - l'auteur nous présente un pantin pour le moins original, d'une très grande taille, il dépasse tous les autres personnages et sa "naissance" ou plutôt sa "confection" est surprenante, mais comment vous en dire plus… sans vous gâcher le plaisir de la découverte. Je peux juste ajouter que ce n'est pas une bd humoristique, mais un drame dans lequel presque tous les personnages sont touchés de diverses façons. Un joli conte, encore une fois assez rare, mais à lire absolument.

28/03/2009 (modifier)