Faire semblant c'est mentir

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

Autobiographie au fil du temps...


Autobiographie Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles

Dominique Goblet a choisi de raconter sa vie, ou du moins une partie de sa vie. Cela commence le jour où elle va chez son père, qu'elle n'a pas vu depuis quatre ans. Elle lui amène sa petite fille, âgée de quatre ans. Des vieilles histoires ressurgissent...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Avril 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Faire semblant c'est mentir © L'Association 2007
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

22/06/2008 | Spooky
Modifier


Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Il m'est difficile d'aviser cet album car il mélange le bon et le mauvais à mon goût. Au rayon du mauvais, il y a le dessin. En réalité, l'album est scindé en chapitres dont la qualité graphique est différente. Il est possible que cela vienne du fait que la création de cet ouvrage ait été étalée sur une douzaine d'années et que la technique de l'auteure ait évolué entretemps. Mais il se peut aussi que la différence de style soit voulue et je n'en vois pas trop la raison. Quoiqu'il en soit, le premier tiers de l'album est dessiné... comme un dessin d'écolier, le passionné de BD qui en CM1 aurait voulu faire sa propre petite BD, avec ratures et bavures en prime. Seule une accentuation des défauts de ce graphisme, personnages déformés et bizarres, semble faire preuve de la volonté d'un auteur adulte d'avoir choisi sciemment ce type de dessin. Pourquoi ? Je n'en sais rien, mais le trait est laid. Heureusement, la colorisation à l'huile réussit étrangement à rendre belles les planches. Le résultat visuel est étonnant et intéressant. J'aime cette esthétique. Mais je le répète, elle ne mérite mon intérêt que par la colorisation, pas par le dessin. Les chapitres suivants sont mieux dessinés, avec nettement plus de soin et de travail. Ils en ressortent un peu moins vivants et moins originaux, mais au moins le trait n'est pas affreusement laid. Autre mauvais point, j'ai eu beaucoup de mal à cerner le sujet de cet album. Dominique Goblet y aborde plusieurs sujets entre lesquels j'ai eu un peu de mal à faire le lien. Après réflexion, deux thèmes en ressortent. Le premier concerne les parents de Dominique, entre un père trop affable, trop dans son monde et à moitié alcoolique, et une mère parfois "magicienne" aux yeux de sa petite fille mais aussi égoïste et très dure. Plus tard apparait aussi celle qui doit être la nouvelle compagne de son père, visiblement dérangée et partant facilement en crise d'hystérie. Ces personnages sont présentés par les yeux de l'héroïne qui semble bien être l'auteure elle-même, mais on n'en sait pas tellement plus. Qu'est devenue la mère ? Qui est cette compagne de son père ? Le second thème concerne la vie amoureuse de Dominique devenue adulte, avec un compagnon qu'elle semble aimer mais qui a bien du mal de son côté à se stabiliser. Il est hanté par le souvenir de son ex-petite amie et oscille entre un retour à une relation avec cette dernière et une vraie histoire d'amour avec l'auteure. Dominique Goblet le présente comme un personnage arrogant et assez détestable. Difficile de s'y attacher et de comprendre pourquoi elle semble l'aimer sincèrement. Soyons clair, le récit n'est pas drôle, il est un peu confus car on ne sait jamais trop qui est qui, quels sont les liens avec l'auteure et pourquoi elle nous en parle. Il faut tout deviner soi-même et le dessin assez moche ne motive pas vraiment. Et pourtant, j'ai été touché à plusieurs moments par ce récit. Les personnages sont très intéressants, notamment la mère, le père et sa nouvelle compagne. Certaines scènes sont pleines d'émotions, de tristesse, de peur. Tout cela suinte de sincérité et c'est parfois assez poignant. Le comportement de la mère envers sa petite fille lorsqu'elle était enfant, de son père envers sa fille devenue adulte... Si tout cela est une franche autobiographie, c'est une véritable mise à nu des souvenirs et de l'intimité émotionnelle de l'auteure.

07/07/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
L'avatar du posteur Spooky

Je vais sans doute me faire des ennemis en notant négativement cet album. Parce qu'il est typiquement dans la veine "auteurisante" si chère à Jean-Christophe Menu, son éditeur. Et que j'ai beaucoup de mal avec ce type de démarche, sans un minimum de recherche de divertissement derrière. En gros, les films slovaques où les acteurs couchés dans le lit fixent le plafond pendant que la pièce se remplit d'eau, ça me gonfle prodigieusement. Dominique Goblet a mis dix ans à faire ce livre. Elle a rajouté un chapitre (il y en a quatre) au fil du temps, de son inspiration. On voit donc l'évolution de son trait, d'enfantin cracra à enfantin un peu plus net. Il y a aussi des idées narratives plutôt intéressantes, comme le fantôme de ces femmes qui accompagnent Guy Marc, la déformation des lettres représentant les paroles de son père, au fur et à mesure que son discours devient incohérent, la représentation de sa belle-mère par le personnage d'un tableau célèbre... Et bien sûr, à l'origine de tout ça, un traumatisme d'enfance dont curieusement son père n'est pas au courant (ce que je ne crois pas une seconde). Bref, sur le plan artistique pur, il y a des idées, le souci d'authenticité est bien rendu par l'aspect "sale" des dessins et du papier sur lequel ils sont faits. Mais c'est vraiment moche, je ne peux pas m'empêcher de considérer que c'est trop nombriliste pour être vraiment intéressant.

22/06/2008 (modifier)