Le Futuriste

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

1912, un jeune peintre italien a du mal à vivre de son art jusqu'au jour où il rencontre un "client" qui lui commande des tableaux sur un thème disons "original"...


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Milieux artistiques Peinture et tableaux en bande dessinée

L’italien Luciano Salvatori, un artiste peintre installé à Paris, s’efforce difficilement de vivre de sa peinture, qui s’inscrit dans le mouvement en plein essor des futuristes. Il côtoie Picasso, Appollinaire, mais, comme la plupart des créateurs d’alors, vit un quotidien de grande misère matérielle. Jusqu’à ce qu’il fasse la connaissance d’un étrange mécène, qui, en échange d’une rétribution généreuse, lui passe une très curieuse commande : imaginer et peindre des machines de destruction, laisser son inspiration s’exprimer en roue libre pour représenter la guerre de demain. Parce que la guerre est l’hygiène du monde, et la mort une condition du futur. Mais qui peut bien être au juste son mystérieux commanditaire ? N’y a-t-il pas une dimension presque faustienne dans l’acte créateur qui lui est proposé ? Et peut-on imaginer, finalement, que la fonction de l’art soit aussi de tuer ? Par deux auteurs nouveaux venus chez Casterman, une passionnante réflexion sur la création en même temps qu’une brillante évocation des avant-gardes artistiques à l’orée du XXe siècle.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Mars 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Futuriste © Casterman 2008
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

13/03/2008 | iannick
Modifier


Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

J'ai bien aimé ce one shot qui traite de la peinture et notamment d'un mouvement que je connaissais peu à savoir le futurisme. Il y a également le cadre d'un Paris en 1912 qui est très intéressant puisqu'il se situe juste avant la Première Guerre Mondiale. Il y a une véritable analyse sociale dans un milieu artistique en pleine effervescence. J'avoue ne pas avoir trop compris la véritable identité du mécène. Ou bien si c'est celui qu'on pense, on flirte véritablement avec le fantastique alors que rien ne l'y prédestinait réellement. J'admets cependant que l'ensemble très bien construit et est parfaitement cohérent. Par ailleurs, je ne comprends non plus ce mépris de la femme tel qu'il est affiché par ce mouvement. Notre héros artiste ne semble pas d'ailleurs mépriser les femmes... Pour la petite histoire, ce mouvement se compromettra par la suite avec le fascisme sous Mussolini. Au-delà de toutes ces considérations, nous avons une oeuvre qui semble unique en son genre. J'ai apprécié aussi bien l'histoire très originale que son graphisme qui colle à merveille avec le côté rétro de l'époque évoquée. Et puis, au fond, il y a une véritable problématique sur le détournement de l'art à des fins politiques. Voilà un album d'une intelligence rare en ce domaine !

10/07/2011 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

J'adore tout simplement ce genre d'album qui nous permet d'en apprendre plus sur l'Histoire et l'Art également sur des périodes méconnues pour ma part, ici le début du XXème siècle et la survenue de la grande guerre. Les auteurs se placent dans le contexte particulier d'un courant artistique d'avant-garde, en cela je le rapprocherai de l'album « La Sirène des pompiers » qui évoque également les milieux artistiques bien qu'à une autre époque. Je ne connaissais pas le courant futuriste, qui vise à glorifier le monde moderne, la civilisation et ses progrès mais également la mécanique, la guerre et ses machines. Luciano Salvatori, personnage fictif évoluant dans les cercles artistiques au milieu de personnalités bien réelles de l'époque comme Picasso et Apollinaire, est un peintre italien adepte du mouvement. Il répond à une commande bienvenue tellement il vit sans le sou sous les toits parisiens pour figurer des images de guerre, user de son imagination pour échafauder les inventions les plus folles. Les auteurs sont inconnus, mais cette première oeuvre est une réussite. Le dessin de Stromboni est ma foi fort beau avec ces jolies teintes sépia qu'il a utilisé. Une toile évoquée dans l'album : Portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire C'est bien raconté, haletant et instructif et en plus les dessins sont vraiment beaux, que demander de plus.

09/08/2009 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
L'avatar du posteur iannick

C’était un article anecdotique mais qui m’avait marqué à l’époque : le texte en question parlait d’un service intergouvernemental de je ne me souviens plus quel pays, le papier mentionnait que cette cellule avait pour objectif de collecter des dessins fantaisistes, inventions farfelues, etc… venant de la presse pour ensuite juger de la faisabilité de ces "trucs". C’est un peu la même chose que j’ai retenue de cette bd très intéressante et traitée avec un graphisme qui m’a plu. Je préfère ne pas vous rédiger un résumé du début du « Futuriste », celui cité sur le site est suffisamment détaillé et en en faisant un, je risque de vous dévoiler de nombreux autres spoilers. Cependant, sachez que le personnage de Luciano Salvatori m’est apparu comme un artiste peintre totalement paumé, manipulé et à la personnalité très complexe. Il est intéressant de constater que les auteurs ne l’ont pas décrit comme un être d’une grande bienfaisance ; ainsi, j’ai eu énormément d’antipathie pour le « héros » dans sa façon de traiter sa fiancée (une femme d’une grande bonté et grande beauté aussi…)… N’allez pas croire non plus que vous allez lire un récit agréable. Au contraire, l’histoire m’est apparue très pessimiste : tout au long de la bd, le héros vit avec sa fiancée dans un appartement délabré ; de plus, les perspectives d’avenir pour ce couple ne sont guère reluisantes, à l’image des nombreux rappels de sa tendre et chère de disposer d’un logis plus confortable ainsi que de créer une famille (autrement dit : « faut gagner plus d’argent ! »)… et, le récit est situé juste avant la première guerre mondiale… Les nombreux contacts de Luciano dans le monde des artistes ne sont pas non plus très enthousiasmants, ceux-ci possèdent la plupart du temps une morale… immorale… Cette atmosphère pesante et « sale » est rehaussée par un graphisme aux tons ocres. A vrai dire, bien que je sois assez amateur de ce genre de traitement graphique, j’ai eu un peu de mal à aimer le trait de Jules Stromboni pour finalement le trouver très bien adapté au scénario. Le seul reproche que je fais envers ce dessin, c’est que la narration n’est pas toujours parfaite : certaines séquences s’enchaînent brusquement surtout au début de l’histoire, il faut vraiment reprendre la lecture de temps en temps d’autant plus que cette impression de coupure est parfois déroutée par une mise en couleurs qui ne varie pas tout au long du récit. A noter que « Le futuriste » comporte quelques scènes assez « chaudes », c’est à dire d’un érotisme assez osé donc cette bd n’est pas destinée aux enfants… Finalement, malgré un dénouement qui m’est apparu très prévisible, « Le futuriste » propose un scénario qui m’a accroché. J’y ai aimé le graphisme de Jules Stromboni et son ambiance glauque (aussi bien au niveau du dessin que du scénario). J’ai également apprécié l’originalité de ce récit et le fait que les personnages soient assez… inhumains. Toutefois, je pense que l’atmosphère pessimiste de cette bd ne plaira pas à tous les lecteurs… Une curiosité…

13/03/2008 (MAJ le 13/03/2008) (modifier)