Pluie d'été

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Une auto-fiction (comme on dit) où un jeune auteur italien se met en scène et raconte avec beaucoup d’humour, de charme et de poésie ses rêves, ses désirs, finalement tout ce qui fait qu’il est devenu… un grand enfant !


Auteurs italiens Autobiographie Profession : bédéiste Séries avec un unique avis

Une auto-fiction (comme on dit) où un jeune auteur italien se met en scène et raconte avec beaucoup d’humour, de charme et de poésie ses rêves, ses désirs, finalement tout ce qui fait qu’il est devenu… un grand enfant ! Né à Palerme (Sicile) en 1978, Sergio Algozzino a eu une enfance semblable à de nombreuses autres, ponctuées de souvenirs de famille, de jouets, de jeux vidéos, de dessins animés, de musique et de toutes ces petites expériences de la vie. Seule différence entre lui et le lecteur lambda, c'est que lui est un "fou de BD" qui en a dessiné depuis sa toute petite jeunesse jusqu'à donner des cours de BD dans une école d'arts.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Mars 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Pluie d'été © Les Humanoïdes Associés 2007
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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29/03/2007 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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Pluie d’été est un récit autobiographique, celui de Sergio Algozzino, jeune Sicilien né en 1978 à Palerme et devenu depuis auteur de BD tant dans le domaine du franco-belge que pour Marvel comics. Alors qu'apporte de plus dans ce domaine déjà assez répandu de la BD son autobiographie à lui ? S'il fallait y chercher une thématique précise, un témoignage sur quelque chose de spécial, la réponse serait : rien. Rien car finalement la vie du jeune Sergio est presque strictement identique à celle de la grande majorité des lecteurs de sa BD, une jeunesse composée d'une vie de famille tranquille, de jouets, de jeux vidéos, de dessins-animés et de musique. Seul le fait qu'il soit particulièrement fondu de BD depuis sa petite enfance et qu'il aient continué son parcours jusqu'à en devenir un vrai professionnel démarque légèrement sa vie de celle de tout un chacun. Et pourtant, cette BD n'a rien d'ennuyeuse et d'inintéressante. Bien au contraire, elle est racontée avec humour et une narration réussie. Les souvenirs y sont abordés à la manière de ces émotions qui ressortent de nos mémoires quand une odeur ou une image nous les rappelle avec nostalgie. Le fait qu'elle soit scindée en nombreuses histoires courtes d'environ quatre pages chacune lui permet en outre d'aborder plusieurs sujets les uns après les autres sans jamais s'éterniser dans une chronologie de faits ou d'évènements ennuyeux. Le récit est en effet structuré par thématique et non pas par ordre chronologique ou simplement logique. Elle est d'autant plus plaisante qu'on se retrouve facilement dans le personnage de Sergio. Il est né en 1978, moi en 1977, nos origines géographiques sont complètement différentes et pourtant nous partageons une grande part de souvenirs en commun, comme doivent les partager tous ceux nés dans ce quart de siècle et sans doute au-delà. Découverte des jeux vidéos (et du bouton auto-fire sur les joysticks), génériques de dessins-animés appris par coeur (et cela encore à l'âge adulte), jouets trop chers devant lesquels on bave devant les vitrines (surtout cet inaccessible T-Rex des Dino Riders), lecture et création de ses propres BD qu'on fait lire à ses camarades de classe, montage d'un groupe de rock amateur avec des copains, souvenirs de famille et d'amis, etc... Tout autant de passions de jeunesse qui formeront l'adulte aux yeux d'enfants que beaucoup sont devenus de nos jours (les geeks ou les otakus de l'époque). Et en ce sens, c'est encore une fois exceptionnel à quel point la jeunesse d'un Sicilien de Palerme peut ressembler à celle de n'importe quel Français, Belge ou Canadien. Seules quelques petites références, noms et chansons en Italien créent une légère différence de culture entre lui et nous, et encore... A ces sujets qui toucheront chacun de nous s'ajoutent le fait que Sergio ait une passion pour la BD depuis tout jeune. On suit avec lui l'évolution de son dessin, du type d'histoires qu'il racontait, son parcours initiatique et ses rencontres. Et quand on voit le dessin réaliste et impressionnant dont il est capable dans les planches qu'il nous montre en exemple, on peut affirmer qu'il fait ce qu'il veut de son dessin. C'est donc par choix qu'il a décidé de dessiner Pluie d'été sous la forme d'un dessin simplifié, petits-bonhommes-à-grosses-têtes, rapidement "colorisés" à l'encre grise. Ce dessin ne brille pas par sa beauté esthétique mais il est efficace et tout à fait plaisant à lire. Il colle parfaitement à ce récit et à son ambiance "jeune". Pluie d'été est donc un récit autobiographique sans prétention, qui risque peut-être d'ennuyer un peu ceux que la petite vie de Sergio n'intéresse pas. Mais cette BD ravivera d'agréables souvenirs complices dans l'esprit des très nombreux lecteurs qui partagent des expériences forcément similaires avec celle de l'auteur. Et en ce qui me concerne, je l'ai lue avec intérêt, avec plaisir et avec le sourire.

29/03/2007 (modifier)