Il déserte - Georges ou la vie sauvage

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

1962. Antoine, 8 ans, voit son père - Georges de Caunes - tout quitter et partir sur une île déserte, Eiao, située à mille lieues du premier être humain, pour y tenir une chronique quotidienne sur la vie d’un Robinson moderne.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Coupés du monde...

2025. Antoine de Caunes, 71 ans, se rappelle son choc d’enfance et s’inspire des chroniques diffusées par son père et du journal intime que tenait alors ce dernier pour nous raconter une aventure hors du commun.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Mars 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Il déserte - Georges ou la vie sauvage © Dargaud 2025
Les notes
Note: 3/5
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24/11/2025 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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En 1962, Georges De Caunes, père d'Antoine et célèbre présentateur télé et radio, déjà habitué aux expéditions polaires ou amazoniennes, décide de se lancer dans une aventure aussi radicale qu'intime : vivre un an en totale solitude sur un îlot désert du Pacifique, avec pour seules compagnies son chien et l'émission radio quotidienne qu'il doit enregistrer pour raconter son expérience. Il cherche à rompre avec son quotidien, à se retrouver, et à vivre une aventure qu'il imagine dans l'esprit de Robinson Crusoé, figure qui nourrit son imaginaire littéraire. Sauf que Robinson est un personnage de fiction, et que l'île où Georges choisit de s'isoler, Eiao, dans l'archipel des Marquises, est un caillou aride presque sans ombre. L'épreuve sera bien plus rude qu'il ne l'avait imaginée. Le récit mêle aventure et introspection. Il montre l'intimité de Georges face à la solitude, au doute, à la douleur, et à la dureté de l'île. Et il dévoile aussi celle d'Antoine de Caunes, qui tente de redécouvrir son père à travers ses souvenirs et ses carnets intimes, tout en s'interrogeant sur la relation entre un fils et un père capable de s'éloigner de manière aussi abrupte et prolongée. Au départ, c'est la curiosité qui m'a poussé à découvrir ce parcours : je ne connaissais pas vraiment Georges, sinon comme figure médiatique, et encore moins comme père d'une personnalité que j'apprécie. Puis l'appel de l'aventure a pris le relais : j'avais vraiment envie de voir comment une année de solitude totale, coupée du monde, pouvait se dérouler, sans doute influencé moi aussi par les récits de naufragés à la Robinson. Mais la brutalité de l'expérience apparaît dès les premières pages, et le récit devient très vite un combat intérieur ponctué de rêves, de cauchemars et d'hallucinations. Xavier Coste le traduit avec un graphisme aux couleurs intenses et à l'ambiance presque onirique, dominée par des oranges puissants qui évoquent sans cesse la chaleur écrasante de l'île. Son trait crée une atmosphère singulière qui accentue le caractère irréel, voire surréel, de l'épreuve, et donne l'impression que le temps se dilate à l'infini. En parallèle, le récit bascule peu à peu vers quelque chose de plus intime, parfois au prix de quelques longueurs qui le rendent moins prenant à mes yeux. J'ai été intéressé par l'expérience en elle-même, presque d'un point de vue scientifique, mais je suis resté moins sensible à l'aspect émotionnel et à la réflexion sur la relation père-fils. Je n'ai pas vraiment réussi à cerner cet homme ni à m'en sentir proche.

24/11/2025 (modifier)