Les Singes

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Manon revient chez ses parents pour l'été, l'occasion pour elle de passer le permis, de renouer avec de vieilles connaissances, mais surtout de retrouver le cocon familial. Hélas, l'ambiance n'est pas au rendez-vous.


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Sa mère est aux abonnés absents tandis que son père semble avoir l'esprit ailleurs. Ce dernier est en effet préoccupé par sa relation avec celle qui n'est autre que la sœur de sa femme. Celle-ci, enceinte, compte bien garder le bébé, fruit de leur adultère. Entre non-dits et tensions, accablée par la chaleur de l'été, la famille ne va pas tarder à exploser.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Septembre 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Singes © Dupuis 2025
Les notes
Note: 3/5
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09/09/2025 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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Les singes, c'était Manon et son père quand elle était enfant, complices au point de jouer aux primates ensemble dans le salon. Mais aujourd'hui, Manon est une jeune adulte qui revient pour un court séjour chez ses parents, et l'ambiance n'a plus rien de joyeux. Sa mère repart une fois de plus en voyage d'affaires, son père est fuyant et dissimule quelque chose, tandis que Manon elle-même n'a plus l'insouciance d'autrefois. Elle est agacée par ce permis qu'elle n'arrive pas à décrocher et rongée par des crises d'angoisse qui la rendent agressive. L'atmosphère est déjà tendue quand son père tente de la traiter comme la petite fille qu'elle n'est plus, et elle se tend encore davantage avec l'arrivée de la tante, qui ne fait qu'accentuer les crispations. Sous des dehors de roman graphique, Yann Le Bec signe en réalité un polar hitchcockien. Comme dans Fenêtre sur cour, toute la question est de savoir si crime il y a, ou si l'héroïne se fait des idées. Manon souffre-t-elle de paranoïa, comme son comportement pourrait le laisser penser ? Ou a-t-elle raison de s'inquiéter ? L'auteur choisit de centrer son récit sur les relations entre les personnages, en particulier celle entre le père et sa fille, à la fois juste et troublante. Aucun protagoniste n'est pourtant vraiment attachant : la mère est absente, le père trop opaque, Manon agaçante dans ses excès émotionnels et ses gestes maladroits... Seule la tante dégage une certaine sympathie, mais elle apparait finalement peu. Le dessin, en bichromie, rappelle le style du roman graphique et sert bien le récit. La mise en scène met en valeur l'état d'esprit de Manon, oscillant entre agitation, angoisse et doute croissant. Malgré quelques longueurs et des personnages peu engageants, l'histoire capte l'attention et maintient l'incertitude jusqu'au bout. La conclusion apporte les réponses attendues, mais elle tombe un peu brutalement : un épilogue aurait permis de refermer le livre de manière plus satisfaisante. C'est un récit imparfait mais prenant, qui joue habilement avec le doute et le malaise à la manière d'Hitchcock. Malgré des personnages auxquels j'ai eu du mal à m'attacher et une fin trop abrupte, j'ai été tenu en haleine par cette atmosphère trouble et ce jeu constant entre paranoïa et réalité.

09/09/2025 (modifier)