Au pays de la mémoire blanche

Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)

Rousseau, rescapé d’un attentat, se réveille couvert de bandelettes dans une chambre d’hôpital. Côté mémoire, c’est le blanc total. Question identité, il découvre sur ses papiers qu’il fait partie des “chiens”, tandis que les “chats” sont les réprouvés d’un monde violent et policier où les murs poussent le temps d’un songe.


Amnésie Amnesty International Animalier Dictatures et répression

Commence alors une longue quête personnelle teintée de fantastique, tandis que les chats luttent pour leur liberté. Grâce à sa “mémoire blanche”, Rousseau va regarder le monde d’un œil neuf et peut-être, pouvoir le changer.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Octobre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Au pays de la mémoire blanche © Sarbacane 2011
Les notes
Note: 2/5
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31/07/2025 | Ro
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Par Ro
Note: 2/5
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Je préfère préciser d'emblée que pour vraiment apprécier une BD, j'ai besoin d'une histoire solide. Si je ne m'en tenais qu'au dessin, j'aurais trouvé cet album très réussi. Cette œuvre, réalisée en partenariat avec Amnesty International, vise à dénoncer l'oppression et les mauvais traitements infligés à certaines populations dans le monde et à travers l'Histoire. Elle se déroule dans un univers imaginaire et animalier qui évoque la grisaille étouffante de la RDA ou encore le ghetto de Varsovie. Ici, les opprimés sont des chats, dominés par un régime de chiens autoritaires et leur police brutale. Le personnage principal amnésique et au visage bandé mais dont on apprend qu'il est un chien rescapé d'un attentat, part à la recherche de son identité dans ce monde gangrené par l'oppression. Une licorne lui apparaîtra en cours de route, symbole énigmatique d'une liberté à retrouver. L'album alterne des pages de bande dessinée muette avec des séquences illustrées, voire parfois de simples textes sans images. Côté dessin, c'est indéniablement beau. Stéphane Poulain, visiblement issu de l'illustration, propose un style pictural propre et maîtrisé, un peu froid, avec des influences qui rappellent Edward Hopper mais dans des tons plus ternes et sombres. Les décors urbains qu'il compose sont très réussis : ils dégagent une atmosphère mélancolique, parfois presque cauchemardesque, parfaitement en phase avec le propos. Il y a aussi un passage plus naturel, et même une séquence de bataille façon Japon féodal, inattendue mais là encore très bien réalisée. Graphiquement, rien à redire : les planches sont superbes et méritent le coup d'œil. En revanche, l'histoire m'a laissé de marbre. Entre les errances d'un amnésique, les archétypes stéréotypés d'un régime totalitaire à peine esquissés, les touches d'onirisme et les scènes vaguement fantastiques qui ne sont jamais expliquées, tout semble flotter dans un nuage de symbolisme flou. Le texte, volontairement poétique et mélancolique, devient parfois abscons. Les scènes s'enchaînent sans toujours de logique apparente, comme si le scénario s'était peu à peu soumis aux envies du dessinateur, quitte à bricoler la cohérence ensuite. C'est trop décousu, trop lyrique pour être sincèrement touchant, et trop rempli de clichés. Jusqu'à une révélation finale qui n'en était pas une tant j'étais déjà persuadé de son fait dès les premières pages. Bref, autant j'ai apprécié la beauté des dessins, autant l'intrigue m'a profondément ennuyé.

31/07/2025 (modifier)