Le Secret de Miss Greene
Jusqu'en 1967, aux États-Unis, toute personne ayant une ascendance africaine, même lointaine, était considérée comme noire, avec toutes les conséquences que cela pouvait avoir.
Biographies La BD au féminin Livres, librairies et bibliothèques New York Racisme, fascisme
C'est pourquoi, à l'orée du 20e siècle, Belle Greener devint Belle Greene da Costa et, cachant ses racines africaines, gravit les échelons de la haute société new-yorkaise. Mais peut-on conserver un tel secret une vie durant, même si cette dernière vous donne l'occasion de fleurir dans la lumière des blancs les plus puissants d'Amérique... ? (Texte éditeur)
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| Date de parution | 14 Janvier 2025 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Que chacun tente de saisir sa chance est bien naturel. Ici, une dame au teint clair veut éviter de passer pour noire afin d'exercer un rôle digne de ses capacités. Quoi de mal ? De même, un homosexuel peut se faire passer pour hétérosexuel pour réussir. Problème : dans le cas de la dame, elle risque d'attirer des ennuis à sa famille, mais est-ce sa faute ? C'est le pouvoir qui veut dissuader les gens de couleur de gravir les échelons, alors qu'il est opportun de passer pour Blanc. Doit-on être l'otage de sa famille ? En admettant que la question soit légitime, pourquoi le dénier pour les luttes collectives et non pour la promotion individuelle ? On signale que pour couvrir son secret, ses sœurs ne doivent pas avoir d'enfant, mais quelle aurait été leur vie ? D'humiliés par les Blancs.. Il faut des générations pour que les préjugés diminuent. Cela n'aurait pas été agréable pour eux, et par contre-coup, pour leur mère. Si on dit que l'ambitieuse embarque sa famille dans son destin, c'est aussi ce que font les parents en encore plus décisif. Si le destin de miss Green est plus rare que d'être mère, il ne me semble pas plus discutable moralement. Plus inhabituel, c'est tout. La BD aurait-elle tort de ne pas montrer la lutte collective des Noirs ? Non, pas plus qu'une histoire de lutte collective de faire l'impasse sur les gens réussissant par le masque. Par le Ciel ! Dans un blog où chacun peut prendre un pseudo pour défendre sa liberté et sa sécurité, comment critiquer une dame faisant de même dans un contexte mille fois plus critique ! Refusant de se laisser enfermer dans un destin trop petit pour elle, elle ne juge pas à son goût la lutte collective. Comme sa peau peut la faire passer pour une personne d'ascendance européenne méditerranéenne, elle en profite. Je la plaint d'avoir dû vivre dans un total contrôle de soi. J'en arrive au dessin ! Il rend très bien la vie prudente, on peut dire en apnée, de l'héroïne. Sa famille sait qui elle est mais n'approuve pas son rôle, les Blancs approuvent son rôle mais n'approuverait pas qui elle est, elle est d'une certaine façon, toujours rejetée. Mais elle s'accroche et nous permet d'avoir un point de vue exceptionnel, tant sur les Blancs que sur les Noirs. Bravo !
J’avoue mon ignorance au sujet de Belle Greene, mais surtout aussi au sujet de cette « one drop rule » en vigueur aux states jusqu’à finalement pas si longtemps que ça. C’est sidérant. Le moindre ancêtre noir, ne serait-ce qu’une goutte (même et surtout si ça ne se « voit » pas), vous catalogue comme noir dans le système ségrégationniste. Née de père noir nommé Greener, Belle, avec sa mère et ses sœurs, change de patronyme en « Da Costa Greene » et s’invente une ascendance portugaise pour justifier son teint « presque clair ». Le parcours de cette femme est assez spectaculaire. Son subterfuge a pleinement fait son office et elle a gravi tous les échelons de la haute société pour devenir la bibliothécaire et négociatrice en objets d’art d’un des milliardaires les plus en vue de New-York et directrice de la prestigieuse Morgan Library and Museum. Nous suivons donc cette ascension, c’est la partie proprement biographique et finalement assez classique et linaire de la bd. Plus intéressants sont les épisodes où elle discute avec sa famille de leur « passing ». La réticence de la grand-mère, encline à assumer les racines noires s’oppose à l’ambition de Belle et sa volonté d’être reconnue pour ses capacités exceptionnelles. Il y a aussi la peur de sa mère qui craignait que la démarche n’aboutisse pas et mesurait les risques judiciaires réels si la situation s’éventait. Les contraintes aussi pour elles et ses sœurs, en particulier le renoncement à une future maternité par crainte que l’enfant à naître ne puisse pas passer pour blanc. C’est assez glaçant. On voit que Belle Greene a un caractère bien trempé et que c’est elle qui mène la barque pour les autres qui n’ont d’autre choix que de suivre. Et ce n’est pas la cause anti ségrégationniste qui l’anime. Elle a alors la chance d’avoir un teint clair, elle veut en profiter et seule compte son ambition. La bd montre plutôt bien cet aspect de sa vie. Cela dit, j’aurais peut-être bien aimé un parallèle avec les luttes pour les droits civiques, même si ce ne semblait vraiment pas sa préoccupation. C’est donc une bio, semblant fidèle à ce qu’on sait de la personne publique, et retracée de sa correspondance pour la partie plus privée. Plutôt bien racontée et mise en page, avec un dessin sympathique mais pas exceptionnel à mon goût. Instructive en ce qui me concerne.
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