Le Secret de Miss Greene

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Jusqu'en 1967, aux États-Unis, toute personne ayant une ascendance africaine, même lointaine, était considérée comme noire, avec toutes les conséquences que cela pouvait avoir.


Biographies La BD au féminin Livres, librairies et bibliothèques New York Racisme, fascisme

C'est pourquoi, à l'orée du 20e siècle, Belle Greener devint Belle Greene da Costa et, cachant ses racines africaines, gravit les échelons de la haute société new-yorkaise. Mais peut-on conserver un tel secret une vie durant, même si cette dernière vous donne l'occasion de fleurir dans la lumière des blancs les plus puissants d'Amérique... ? (Texte éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 14 Janvier 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Secret de Miss Greene © Le Lombard 2025
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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08/05/2025 | Titanick
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Par Titanick
Note: 3/5
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J’avoue mon ignorance au sujet de Belle Greene, mais surtout aussi au sujet de cette « one drop rule » en vigueur aux states jusqu’à finalement pas si longtemps que ça. C’est sidérant. Le moindre ancêtre noir, ne serait-ce qu’une goutte (même et surtout si ça ne se « voit » pas), vous catalogue comme noir dans le système ségrégationniste. Née de père noir nommé Greener, Belle, avec sa mère et ses sœurs, change de patronyme en « Da Costa Greene » et s’invente une ascendance portugaise pour justifier son teint « presque clair ». Le parcours de cette femme est assez spectaculaire. Son subterfuge a pleinement fait son office et elle a gravi tous les échelons de la haute société pour devenir la bibliothécaire et négociatrice en objets d’art d’un des milliardaires les plus en vue de New-York et directrice de la prestigieuse Morgan Library and Museum. Nous suivons donc cette ascension, c’est la partie proprement biographique et finalement assez classique et linaire de la bd. Plus intéressants sont les épisodes où elle discute avec sa famille de leur « passing ». La réticence de la grand-mère, encline à assumer les racines noires s’oppose à l’ambition de Belle et sa volonté d’être reconnue pour ses capacités exceptionnelles. Il y a aussi la peur de sa mère qui craignait que la démarche n’aboutisse pas et mesurait les risques judiciaires réels si la situation s’éventait. Les contraintes aussi pour elles et ses sœurs, en particulier le renoncement à une future maternité par crainte que l’enfant à naître ne puisse pas passer pour blanc. C’est assez glaçant. On voit que Belle Greene a un caractère bien trempé et que c’est elle qui mène la barque pour les autres qui n’ont d’autre choix que de suivre. Et ce n’est pas la cause anti ségrégationniste qui l’anime. Elle a alors la chance d’avoir un teint clair, elle veut en profiter et seule compte son ambition. La bd montre plutôt bien cet aspect de sa vie. Cela dit, j’aurais peut-être bien aimé un parallèle avec les luttes pour les droits civiques, même si ce ne semblait vraiment pas sa préoccupation. C’est donc une bio, semblant fidèle à ce qu’on sait de la personne publique, et retracée de sa correspondance pour la partie plus privée. Plutôt bien racontée et mise en page, avec un dessin sympathique mais pas exceptionnel à mon goût. Instructive en ce qui me concerne.

08/05/2025 (modifier)