Un billet pour l'exil

Des histoires croisées émouvantes et prenantes. A travers des récits personnels, la Guyane dans sa beauté et complexité se confie depuis la France.
Documentaires La Guyane Les petits éditeurs indépendants
Pour faire entendre la voix de ses compatriotes, Emmelyne Octavie a réalisé une série de podcasts pour interroger cette forme d'exil. Au fil des témoignages, c'est l'histoire d'un pays souvent méconnu qui se dévoile. Territoire presqu'oublié de la République mais omniprésent dans le cœur de nos protagonistes qui la vivent à 8.000 kilomètres. Ces récits touchent à l'universel, explorant le déracinement, la nostalgie, l'espoir ...
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 01 Mars 2023 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


J’ai eu un peu peur au début, pensant lire quelque chose d’ennuyeux, ou en tout cas une simple accumulation de petites anecdotes sans intérêt pour le lecteur qui ne connait pas les personnages interrogés ici. Mais en fait cette lecture s’est révélée plutôt intéressante. En effet, la somme de témoignages recueillis par Emmelyne Octavie permet de dresser un portrait « large » de « l’exil ». Elle-même exilée temporaire en métropole, mais originaire de la Guyane, elle a interrogé des personnes ayant une forte attache pour la Guyane (qu’ils y soient nés ou qu’ils y aient vécu longtemps) et qui ressentent – pour la plupart en tout cas – un malaise loin de leur terre de cœur. Ce que l’Allemand nomme judicieusement « Heimweh ». Et je trouve que c’est la somme qui donne son sens aux parties, les justifiant. Car tous ces témoignages ne font pas que s’accumuler. Ils font comprendre, chacun à leur manière et avec une intensité différente de l’un à l’autre, ce que l’exil peut représenter de déchirement, mais aussi de stimulant, pour des personnes qui n’ont que rarement choisi – en tout cas complètement – de venir en métropole. Même si certains des témoins sont des métropolitains – mais alors leurs racines de cœur son en Guyane. Représentatifs ou pas de l’ensemble de la société guyanaise, ces témoignages sont intéressants. Ils disent aussi en creux ce que la France n’a pas fait – ou ce qu’elle a mal fait. C’est aussi un moyen de sortir des cartes postales autour du Bagne de Cayenne (à l’heure où un ministre médiatique souhaite en réinstaller un autre en Guyane, sans tenir compte de l’avis ou des besoins des populations locales : là aussi, là encore, le message ne s’adresse qu’à la métropole !) et de la base de Kourou. Alors, certes, ça n’est pas une enquête sociologique fouillée et académique. Mais la lecture est plus intéressante que je ne le pensais en entamant l’album.


Je note un peu large, mais je trouve que le documentaire tape assez juste dans son propos. Il s'agit d'un condensé de podcasts qui ont été mis en images, chacun parlant de guyanais exilés en métropole et de leurs rapports avec la Guyane. C'est assez loin de mes préoccupations, donc, et pourtant je suis franchement surpris du résultat. Ce qui m'a plu, c'est que l'ensemble déborde du simple cadre de narration de trajectoire de vie, qui devient souvent un écueil lorsqu'elles ne font pas écho à notre propre vie. Ici, il y a une volonté de dépasser ce simple postulat, sans doute en choisissant les histoires, pour parler aussi de la Guyane, ce département mystérieux pour les métropolitains, et souvent oubliés de tous. C'est ce que j'ai surtout retiré de l'ensemble : à quel point la Guyane est une sous-partie de la France dont tout le monde semble s'en fiche. Hôpitaux, universités, travail, tout semble manquer pour une jeune génération Guyanaise qui ne demande qu'a rester sur place. La métropole est parfois attirante, mais souvent une nécessité pour tout le monde sur place. Et commence le ballet des voyages, chers et longs, l'exil dans un autre continent, un autre climat. Il ressort de la plupart des témoignages un réel amour de la Guyane, l'envie que beaucoup auraient de rester sur place et développer le département, aller plus loin. Des volontés contrariées par l'inaction politique et un grand désintérêt des français pour leur collègues nationaux. Le dessin est assez basique, même s'il met bien en lumière les couleurs, la faune et la flore de l’Amérique du sud, ainsi que la lumière typique des tropiques. Il sait cependant s'effacer pour que la lecture soit fluide. C'est le genre de documentaire pas forcément indispensable mais que je trouve efficace. Ça donne envie d'aider la Guyane, d'une façon ou d'une autre, et je pense que c'est déjà une très bonne chose.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2025 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site