Un Dernier tour de terrain

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Une plongée aussi touchante que réaliste dans le monde des agents de footballeurs !


Auteurs espagnols Espagne Football

1995, Espagne. Un agent de footballeur prêt à tous les sacrifices, déniche une pépite. Sauf qu’après une formidable ascension, le joueur se blesse et met un terme à sa carrière entrainant ainsi la déchéance de son agent. En 2022, alors qu’il n’a quasiment plus de contact avec sa fille, devenue arbitre, cet agent au crépuscule de sa vie aura une seconde chance…

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Mai 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Un Dernier tour de terrain © Aventuriers d'ailleurs 2024
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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15/07/2024 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

Une lecture sympathique. Sans plus, mais je m’attendais au départ à moins bien en fait. Mais ici, mises à part les dernières pages, où les auteurs cèdent à certaines facilités pour faire basculer l’intrigue dans quelque chose de trop « gentil » et improbable, j’ai trouvé ce récit intéressant. En fait, on n’a pas besoin d’être féru de foot, ou de tout connaitre de ses règles et de son histoire – même si avoir des connaissances dans ce domaine aide à apprécier certains détails (au niveau des joueurs et des clubs). L’intrigue est centrée sur un acteur de l’ombre du football moderne, l’agent de joueur. La bonne idée est d’avoir traité cette histoire en deux temps, avec une coupure d’une petite quinzaine d’années, ce qui permet de montrer l’évolution de la société et du microcosme footballistique. L’autre bonne idée est d’avoir choisi un agent « à l’ancienne », loin des requins qui font parfois la une de l’actualité. Un type besogneux et parfois naïf, qui garde en tête que ses « clients » sont des êtres humains, et non de simples « placements financiers ». Une sorte de loser magnifique, de plus en plus anachronique. La narration est agréable. Les personnages à gros nez m’avaient fait attendre quelque chose jouant davantage sur l’humour, mais en fait ça n’est pas trop le cas (même si certaines situations ou réparties sont quand même amusantes). Le dessin justement, est lui aussi fluide et plaisant, accompagnant bien le récit. On pourrait juste chipoter en disant que les personnages réels ne sont pas toujours très ressemblants (Ancelotti, Neymar par exemple), mais ça ne gêne pas vraiment la lecture.

27/05/2025 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Assez étonnamment, peu de bandes dessinées se rapportant au football sont parues en cette année d’Euro. Et ce n’est pas plus mal ! Je préfère en effet une faible production de qualité à une grosse production dans laquelle il faut faire un tri sévère. Un dernier tour de terrain est signé par une équipe d’auteurs espagnols dont je ne connaissais que le dessinateur (pour qui j’ai une réelle affection). Il a la particularité de se centrer sur l’histoire d’un agent de joueurs, et c’est un beau portrait que nous livrent là Inaki San Roman, Alvaro Velasco et Pedro Rodriguez, celui d’un homme passionné et obstiné mais rongé par ses erreurs. Un portrait à hauteur d’homme d’un personnage loin d’être parfait mais touchant par sa sincérité. Le récit se scinde en deux parties et c’est l’occasion pour les auteurs de comparer deux époques. Le football des années 1990 n’a plus grand-chose à voir avec celui des années 2020 tant il est devenu un buziness, et les auteurs ne se privent pas de pointer du doigt la désagréable évolution actuelle. A travers ces deux époques, ils démontrent leur connaissance du milieu sans pour autant signer un album uniquement accessibles aux amateurs de football. Le propos ici est universel, on y parle d’amitié et de pardon, de rédemption et d’ambition sans oublier les relations familiales. J’ai vraiment bien aimé. Je trouve les personnages touchants et l’image que les auteurs donnent du milieu du football m’a semblé assez juste, sans exagération extrême (même si on reste dans un récit grand public dans lequel les personnages principaux parviennent parfois à inverser une tendance qui semblait pourtant bel et bien irréversible). J’ai autant apprécié le lien d’amitié qui unit l’agent à son ancien poulain que le rapport difficile qu’il entretient avec sa fille. D’un point de vue visuel, je trouve que Pedro Rodriguez a réalisé un travail impressionnant au niveau de sa mise en page, faisant plus souvent qu’à son tour preuve d’imagination. Cette recherche d’originalité permet de casser avant même qu’elle puisse apparaitre l’éventuelle monotonie qui aurait pu s’emparer du récit. Par ailleurs, même si les joueurs et autres personnages réels qui interviennent dans le récit ne sont pas toujours reconnaissables, le lecteur amateur de football n’aura aucun mal à reconnaitre les principaux d’entre eux. Et à titre personnel, je préfère cette approche graphique qui harmonise les différents personnages plutôt que des caricatures forcées qui créent un décalage entre la représentation des personnages réels et l’image des personnages de fiction. Pour résumer, je peux dire que j’ai bien aimé. Le récit est touchant et le dessinateur a su me convaincre dans un genre dans lequel je ne l’attendais vraiment pas. Une très bonne surprise. Franchement bien est peut-être un peu excessif mais pour moi, c'est mieux qu'un bête 'pas mal'.

15/07/2024 (modifier)