Appels en absence

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Comment surmonter l'horreur et le traumatisme, même lorsqu’on n’en est qu’une victime par procuration ? Nora Dåsnes avait 16 ans en 2011. Son ressenti a fortement nourri son récit.


Adolescence Auteurs nordiques Nouveautés BD, comics et manga Pays scandinaves Terrorisme

Oslo, automne 2011. Peu après les attentats qui ont frappé la capitale norvégienne et l’île d’Utøya le 22 juillet 2011, Rebekka et Fariba entrent au lycée. Alors que Fariba rejoint la Ligue des jeunes travaillistes (dont le camp d’été a été la cible du terroriste), Rebekka, même si elle ne connaissait aucune des victimes, se révèle profondément marquée par cette tragédie. Submergée par un traitement médiatique sensationnaliste, incapable de comprendre les motivations du tueur, elle perd peu à peu pied...

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Mai 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Appels en absence © Casterman 2024
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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07/05/2024 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Si autant la couverture que le style graphique étaient de nature à refroidir mon enthousiasme, le sujet de cet album, lui, a suffi à me pousser à passer outre mes a priori. Appels en absence a pour toile de fond un drame lié au terrorisme qui a eu lieu en Norvège en 2011, avec comme point culminant le massacre de 69 jeunes sur l’île d’Utøya par un militant d’extrême droite, ce dernier avait peu auparavant fait exploser une bombe à Oslo, tuant par la même occasion 8 autres personnes. Le grand intérêt d’Appels en absence est de nous montrer les conséquences psychiques que ce drame a eu sur les jeunes Norvégiens. Il n’est ici nullement question de revenir sur les événements mais bien de nous proposer le portrait d’une jeune lycéenne que ce drame ronge alors même qu’elle n’a pas été impactée directement (ni elle ni aucun membre de sa famille n’ont été touchés physiquement par ces attaques terroristes). L’auteure, Nora Dasnes, elle-même norvégienne, avait plus ou moins le même âge que son héroïne au moment des faits et on sent bien qu’elle a mis beaucoup d’elle dans ce récit. Le portrait est sensible et très humain. On a là une adolescente sensible et déstabilisée mais rationnelle, intelligente : elle voudrait comprendre et c’est cette absence de réponse qui la fait bugguer. Et alors que sa meilleure amie, musulmane, s’engage dans des mouvements politiques (histoire d’avoir l’impression de pouvoir agir, de pouvoir changer les choses), Rebekka, elle, ressasse, tourne en rond, s’enfonce, peu aidée par son environnement familial (surtout son grand frère dont le profil propose des similitudes inquiétantes avec Anders Behring Breivik, l’auteur des attentats). J’ai dévoré cet album, passant outre ce dessin que je trouve peu engageant pour vraiment m’attacher au personnage. Et rarement je me serai senti aussi proche d’une adolescente d’aujourd’hui, comprennant ses craintes, ses angoisses face au monde actuel, son incompréhension tant devant l’acte du terroriste que devant ce spectacle de fin d’année scolaire qu’il faut organiser alors que plus rien n’a de sens. Vraiment, un beau portrait, moderne et universel. Pas le plus engageant mais peut-être l’album qui m’a le plus parlé en cette première partie d’année 2024.

07/05/2024 (modifier)