Sept vies à vivre

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Toujours sensible aux destinées des plus humbles, Charles Masson nous raconte cette fois les joies et les peines de René, bien décidé à profiter au mieux d'une vie dont ses sept frères et soeurs ont été privé trop tôt...


Mirages

1939. René a 13 ans, il vit isolé avec ses parents dans le massif des Bauges. Après la perte de ses sept frères et soeurs en bas âge, il ressent le besoin de vivre pour eux. De son service militaire à son retour à la ferme familiale, du deuil de ses proches aux retrouvailles avec son amour de jeunesse, les sept vies que mène René mêlent le drame à la simplicité d'une existence dédiée aux autres.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Février 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sept vies à vivre © Delcourt 2024
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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28/03/2024 | PAco
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Par grogro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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En effet, on est graphiquement très loin de Droit du sol. Toutefois, le style de Sept vies à vivre me plait davantage encore que le coup de pinceau noir auquel l'auteur nous avait habitués. Ici, le rendu est celui de croquis, certes élaborés, ce qui me convient parfaitement. La mise en couleur est tout à fait inhabituelle, et un peu audacieuse quand même, puisque le choix éditorial s'est porté sur une trame à gros pois. On se retrouve ainsi immergé dans une sorte de passéisme moderniste au charme infusé. Dans le ton, il y a un petit quelque chose de Pierre-Henry Gomont avec son Pereira prétend. Quand à l'histoire, elle est tout bonnement incroyable. On suit la vie de René, natif du massif des Bauges (pour ne pas dire le trou de balle du monde), ce qui le condamne a priori à une postérité morne. En tant que lecteur, j'ai traversé certains passages avec de l'eau plein le pare-brise. L'émotion est pure, brute, sauvage. Elle vous cueille sans plus de procès. Comment en effet rester de marbre devant le grand René dont le portrait dressé ici est d'une justesse rare ? Le parcours de cet homme simple mais pas simplet que les méandres de la vie poussent parfois dans une position délicate moralement parlant, se révèle d'une force vivifiante. Le destin de René sonne comme un hymne à la subtilité. Il est bien plus qu'un personnage fictionnel : il est un membre de la famille. Son histoire porte plus loin que vers le simple horizon d'une vie négligeable. Elle est élevée ici au rang de modèle, presque, et interroge sur le concept même de destinée. Moi, je me suis régalé en lisant cette histoire de sédentarité mobile. Les anecdotes sont bien racontées et conservent la densité du réel, ainsi que sa ferveur. Un très belle histoire dont il ne faudra pas craindre les débordements lacrymaux. Top !

05/04/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
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C'est avec Droit du sol que j'avais découvert Charles Masson, album que j'avais adoré. Il posait déjà en 2009 son regard sans concession sur l'île de Mayotte et ses problèmes ; on voit que rien n'a été réglé aujourd'hui... Ici, avec "Sept vies à vivre", on est loin de son coup de crayon charbonneux, tout en noir et blanc épais qui faisait la marque de fabrique de Droit du sol, mais le parti pris graphique interpelle dès les premières pages. On est dans un graphisme très vintage qui fait très moitié XXe siècle, avec des couleurs surannées aux couleurs franches réhaussées de trames. Pour surprenant qu'il soit au début, il n'en reste pas moins complètement adapté au récit qui va nous mener du côté des Bauges pour nous raconter l'histoire de René. René n'est ni un héros ni un mauvais gars, il n'a rien vécu d'extraordinaire, pas voyagé partout... Rien... C'est juste sa vie dans cette contrée particulière. Seul survivant avec sa jeune sœur d'une fratrie de 9 enfants, nous le voyons traverser ce XXe siècle du haut de son massif alpin qu'il ne quittera que pour aller faire son service militaire au Maroc. Tout aussi jovial que bourru, cet homme simple nous devient rapidement attachant. Car Charles Masson a ce don pour nous parler de l'humain et de nous RACONTER en s'encrant dans le réel, qu'il soit historique ou territorial. On se laisse doucement embarquer dans le quotidien de ce René, de son adolescence insouciante à l'arrivée de la résistance puis des allemands pendant la seconde guerre mondiale, jusqu'à son âge plus avancé. C'est simple, mais d'une redoutable justesse. (3.5/5)

28/03/2024 (modifier)