Santiago de Cuba

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

La plus grande bataille navale de la guerre hispano-américaine.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Caraïbes Séries avec un unique avis

En janvier 1898, témoins des troubles civils qui secouent depuis plusieurs années la grande île de Cuba, encore territoire espagnol, les États-Unis décident d’envoyer l’un de leurs navires de guerre. La sixième puissance maritime mondiale tient par cette manœuvre à rappeler aux belligérants qu’elle surveille avec attention les événements. Il faut dire que les États-Unis ont quelques intérêts économiques dans l’île. Malheureusement ce qui devait n'être qu’une manœuvre d’intimidation se transforme en tragédie. Alors que la nuit tombe sur les eaux calmes du port de La Havane, le 15 février 1898, une impressionnante explosion déchire les flancs de l’ USS Maine. Il est 21h40 et le cuirassé américain sombre en quelques minutes. Accident, attentat, qu’importe, le président américain, William Mc Kinley, qui voulait éviter le conflit, ne peut pas longtemps tergiverser. Attisée par une presse virulente qui crie vengeance, la guerre entre les deux nations éclate le 25 avril 1898. Les choses vont alors s’emballer. Si sur le papier les forces espagnoles apparaissent bien supérieures, en quelques semaines, l’île est isolée, un blocus naval est établi autour de Santiago de Cuba et les forces américaines progressent rapidement dans les terres. Pour l’amiral Pascual Cervera y Topete la seule issue pour s’échapper de la nasse, c’est de forcer le blocus naval. Mais sa flottille est bien faible au regard de l’imposante armada de l’US Navy. Le 3 juillet 1898, l’heure de la confrontation tant attendue par les uns et tant redoutée par les autres se produit !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Août 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Santiago de Cuba © Glénat 2023
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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22/11/2023 | Noirdésir
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Comme souvent dans cette collection, la mise en place, la présentation du contexte et de quelques « participants » est bien plus longue que celle de la bataille elle-même. Il faut dire que de bataille il n’y eut pas vraiment, tant cette « rencontre » entre une flottille espagnole sous équipée et en fuite et une armada américaine très nettement supérieure s’apparente à une exécution. De fait la quasi absence de dégâts et de perte côté américain contraste avec le bilan espagnol : des centaines de morts, tous les navires coulés. Comme à Manille, l’Espagne en déclin s’effondre face à la supériorité industrielle et militaire de la future première puissance mondiale. Le récit se laisse lire, mais, immanquablement, la bataille est « décevante », tant elle est disproportionnée et rapide (grosso modo des navires fuient, d’autres leur tirent dessus jusqu’à les toucher et le couler). Un autre aspect de l’album est toutefois intéressant, lorsqu’il met en avant les échanges entre Randolph Hearst et des officiels américains. En effet, cela met en lumière le rôle des médias, qui jettent de l’huile sur le feu, jouent sur le sensationnel pour mieux vendre (le cynisme d’Hearst est aussi limpide qu’écœurant !). Mais surtout cela montre la collusion entre ces médias tenus par de riches propriétaires et certains milieux politiques (le but de guerre américain n’était pas uniquement la défense des libertés à Cuba – et l’histoire ultérieure de cette île, et ses relations avec le géant nord-américain confirmera l’hypocrisie de la démarche). Le dessin de Delitte est très bon (même si les têtes des personnages sont toujours assez « carrées » – à l’image d’un Hermann parfois). Comme d’habitude, un dossier final complète le récit (je regrette juste que Delitte se soit contenté de reprendre dans la partie BD et le dossier un certain nombre de phrases identiques, c’est redondant). Au final, un album qui se laisse lire, mais qui m’est apparu un peu creux. La faute à une « bataille » qui a plus ressemblé à un tir aux pigeons qu’à un affrontement stratégique fouillé. Note réelle 2,5/5.

22/11/2023 (modifier)