Les Ombres de Maui (Night fisher)

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Loren vit avec son père dans une maison de rêve, à Maui, Hawaï.


Fantagraphics Books Séries avec un unique avis [USA] - Côte Ouest

A Maui, dans l'archipel d'Hawaï, Loren est un élève brillant inscrit dans l'établissement le plus huppé de l'île. Mais alors que le lycée touche à sa fin, il constate avec amertume que son meilleur ami Shane le délaisse pour de nouvelles fréquentations. La crainte de se retrouver à l'écart l'entraîne sur une mauvaise pente, entre initiation à la drogue et délinquance.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Mai 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Ombres de Maui © Gallimard 2023
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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14/11/2023 | grogro
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Par grogro
Note: 3/5
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Voilà une BD graphiquement assez splendide. C'est typiquement le genre de truc qui vous immerge direct dans l'ambiance, et tout (ou presque repose sur le dessin). Un noir profond, un trait alerte. La classe ! Hawaï sonnait pour moi, quand j'étais ado/jeune adulte, comme une terre promise, un fantasme peuplé de véliplanchistes. C'est en effet sur cette terre battue par le swell, perdue au beau milieu du Pacifique, qu'avaient trouvé refuge les héros de ma jeunesse, les Robert Teriitéhau et autres Robby Naish (oui oui, je sais : j'ai été sportif dans une autre vie...). Kikuo Johnson, lui, en dresse un portrait moins reluisant, loin des clichés. R. Kikuo Johnson est un natif de l'île (Maui donc), située dans l'archipel de Hawai. Il y a grandi, et on sent bien qu'il connait intimement l'âme de cette terre isolée de tout. Il arrive parfaitement à nous faire saisir ce que peut être la vie d'un insulaire de la dite-terre, une sorte de désolation qui vous condamne à fuir ou à abandonner toute autre perspective que de se laisser couler dans le désœuvrement. Sans doute a-t-il balancer dans ce récit quelque chose de très personnel. En soi, c'est déjà un petit exploit que de parvenir à retranscrire toutes ces émotions, à prendre de la distance avec ses sentiments tout en conservant la chaleur du vécu. Le dessin est la grande force de cette BD ; à travers lui, l'auteur nous fait toucher du doigt l'impalpable de la condition de... Mauian ??? (Il ne semble pas exister de gentilé pour Maui). Belle ambiance donc. Mais alors pourquoi 3/5 s'étonnera-ton ??? Mais oui, pourquoi ? Je crois que c'est la fin de cette fin, trop brutale à mon goût, ainsi que d'un petit manque de sens dans l'attitude globale des personnages dont on perd un peu la substance sur la toute fin, qui a présidé mon jugement. Difficile à expliquer car en réalité, il s'agit bien davantage d'un ressenti que de quelque chose de réellement conscient. En fait, tout se passe comme si j'avais absolument voulu adorer cette lecture, ce qui est effectivement le cas sur les trois quarts (et non les trois tiers - ceci est une private joke). Ce n'est pas tant le fait qu'à la fin, rien ne soit vraiment résolu (car cela n'est absolument pas un critère pour moi), mais plutôt que j'imaginais une histoire à la Persona, le film de Bergman, avec une inversion des destins entre les personnages. C'est d'ailleurs ce qu'annonçait le pitch officiel. Or ce n'est pas vraiment ça. Du coup, j'ai un peu la sensation de passer à côté d'un truc, en même que je dubite sur la vacuité de la chose. C'est idiot, inexplicable : j'ai aimé le ton du récit, assez distancié mais très réaliste, ainsi que son déroulé général, mais je reste sur ma fin. Encore une fois c'est étrange parce qu'habituellement, ce sont des aspects qui ne me rebutent pas. Disons que ça commençait bien, très bien même avec ce trait sublime, mais que ça s'achève dans une froideur similaire à celle d'un Adrian Tomine ou d'un Daniel Clowes. Dommage ! Pour être tout à fait juste, j'aurais mis 3,5.

14/11/2023 (modifier)