Roxane vend ses culottes

Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 3 avis)

Roxane, jeune fêtarde fauchée, enchaîne les beuveries et les après-midi d'ennui. Pour arrondir ses fins de mois et pimenter son quotidien, elle décide de vendre ses sous-vêtements sur internet.


La BD au féminin

Roxane vend ses culottes retrace ses premiers pas, de la création de son profil coquin aux rendez-vous avec des client·e·s aux pratiques plus ou moins excentriques... On suit également Roxane dans sa vie quotidienne, faite de soirées arrosées avec sa colocataire, d'histoires d'amour avortées et de repas interminables avec une mère envahissante. Mais sa nouvelle activité confronte bientôt Roxane à un monde étrange, bien différent du sien. Dans quel engrenage a-t-elle mis le doigt ? Enchaînant les séquences tour à tour gênantes, hilarantes, glauques ou touchantes, Roxane vend ses culottes donne à réfléchir sur les limites de la prostitution, la notion de consentement ou encore les rapports de domination économique dans un monde où tout se vend et se négocie. Armée de son style expressif et d'un sens du détail certain, Maybelline Skvortzoff revisite avec un humour trash et féroce les codes du soap opera et dresse le portrait d'une jeune femme à la fois paumée et déterminée qui peut rappeler la série Fleabag de Phoebe Waller-Bridge par son humour grinçant et sa liberté de ton.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Septembre 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Roxane vend ses culottes © Tanibis 2022
Les notes
Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 3 avis)
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04/07/2023 | Ro
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L'avatar du posteur Smart Move

Comme son titre l'indique Roxane vend ses culottes raconte l'histoire de Roxane qui… vend ses culottes ! Bon… c'est plus compliqué que ça bien évidemment ! Tout l'intérêt réside dans le fait de comprendre pourquoi elle est amenée à vendre ses sous-vêtements. Roxane est une jeune fille d’une vingtaine d’années, qui vit en colocation avec une certaine Pénélope et qui, clairement, s’ennuie dans sa vie de tous les jours et dans sa vie amoureuse. Elle a bien une relation qui va et qui vient avec Martin, un jeune homme qu’elle n’aime plus, mais elle ne conçoit pas les relations amoureuses de façon romantique… on perçoit un vide, chez elle, qu’elle n’arrive pas à identifier ni à combler… elle n’est pas épanouie et cette situation l’amène à se comporter de façon très provocante voire autodestructrice. À côté de ça on comprend rapidement que Roxane a aussi des problèmes d'argent. Tout ça la pousse à un jour répondre à une annonce sur internet qui lui propose de vendre anonymement ses culottes usées à des particuliers. Presque sans hésiter, Roxanne répond positivement à cette annonce et va ainsi rencontrer des personnes homme ou femme aux mœurs douteuses et très particulières… La jeune fille va développer tout un business autour de la vente de ses culottes et ses transactions vont affecter les relations de Roxane avec son entourage. Bien que cette histoire ne soit pas du tout autobiographique, on a le sentiment à la lecture de cet album que l'autrice y a mis une bonne part de vécu, ou du moins de ressenti personnel. Parce que cette conception un peu désabusée et blasée des relations amoureuses et charnelles, est finalement très moderne et dans l’air du temps. Elle traduit le ressenti d’une certaine jeunesse qui ne se retrouve pas dans l’image du couple traditionnel, qui souhaite la remettre en cause et la redéfinir, que ce soit en expérimentant ou en faisant des rencontres en ligne. Mais dans le cas de Roxane, on sent derrière cette envie de « tout casser » et son attitude provocante, il y a une profonde mélancolie et une tristesse qu’elle n’arrive pas à assouvir et c’est très justement retranscrit par l’autrice. A côté de cela, cette BD questionne notre rapport au sexe et le fait qu’à l’heure actuelle, la sexualité n’est pas toujours vécue, mais qu’elle est devenue un produit de consommation comme un autre. Cela étant dit, cette bande dessinée reste vraiment très drôle, surtout quand Roxane est confrontée aux personnes qui viennent lui acheter ses culottes. C’est étrange, pathétique absurde, trash, un peu malsain…. J'aime également la relation à sens unique que Roxane entretient avec son ex, Martin, qui, complétement amoureux d’elle, ne se rend pas compte qu’elle se sert de lui pour assouvir certaines pulsions. Cette histoire est enfin contemplative… on prend le temps de d'instaurer les situations, de les vivre au plus près des personnages et de se sentir très mal pour Roxane lorsqu’on a la voit prendre une « mauvaise » décision et, comme Roxane, on porte un regard très détaché sur ses clients, les incarnations parfaites des losers magnifiques. C’est une bande dessinée en noir et blanc, avec des aplats de noirs qui font ressortir le trait de l’autrice. Le dessin est parfois très simple sur certains plans, notamment quand elle fait des gros plans sur les personnages, et parfois très expressif, chargé et fouillé sur d’autres. On ressent le plaisir que l’autrice éprouve en dessinant des scènes de foules ou en s’attardant sur certaines textures (un canapé, un mur de brique…) où elle se montre très généreuse. De plus, son dessin fourmille de détails amusants à repérer, comme par exemple les différentes affiches de films d’horreur dont elle parsème l’appartement de Roxane. L’influence des auteurs et autrices indépendants américains est également palapable. Le travail de l'autrice rappelle celui des auteurs Joe Matt ou de Daniel Clowes, dans sa manière de raconter des histoires, mais on pourrait aussi parler de Simon Hanselmann, auteur des bandes dessinées Megg, Mogg and Owl aux éditions Misma qui, lui aussi a le chic pour dessiner des personnages avec des tronches improbables qui transpirent la loose. Roxanne Vend ses Culottes a d’abord vécu sous la forme de fanzine. Il a été lancé en 2021 durant les journées du SoBD, le salon de la BD à Paris. Un fanzine qui a eu un tel succès qu’il a incité l’autrice à raconter cette histoire à s’attaquer à une version longue de prêt de 130 pages. Il s’agit donc de son premier album. Roxane vends ses culottes est, finalement, un album très corrosif, à l’humour parfois trash et sans concession mais qui en même temps reflète une certaine réalité. Celle que vivent certaines personnes en manque de repères, où qui ont l’envie de redéfinir justement ce qu’est que la notion de repère. C'est un livre qui présente l'humanité dans tout ce qu'elle peut avoir de plus absurde, de plus gênant, de plus glauque mais aussi de plus touchant. C'est un album qui nous m'a parfois un peu décontenancé. La représentation des relations amoureuses, sexuelles et relations humaines y est parfois très… trop défaitiste et ces relations apparaissent bien souvent comme de simples transactions monétisées ! Ça reste malgré tout un album plein d'humanité que je recommande chaudement.

09/05/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 2/5
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Avis mitigé pour Roxane et ses prometteuses petites culottes. Mitigé pour plusieurs raisons : - graphiquement tout d'abord : si le trait est plutôt agréable en règle générale, je n'aime pas du tout la manière de l'autrice de représenter les visages qui ont tous, ou presque, un petit côté cauchemardesque. - l'histoire en elle-même manque d'intérêt. Ou alors c'est l'autrice qui manque de recul sur cette période de sa vie. Mais je parle de cette BD comme si elle était autobiographique. Que nenni ! Néanmoins, on sent du vécu derrière tout ça. Ou si pas du tout, alors Maybelline Skvortzoff n'a pas su trop quoi faire de cette affaire. Roxane, notre héroïne, vend ses culottes pour arrondir les fins de mois. Et ce business marche plutôt bien. Les hommes qui la contactent sont parfois près à payer des sommes folles pour un morceau de tissu, voire plus si affinité, quand il ne s'agit pas carrément de plans très très chelous... On sent que tout cela ne l'affecte pas beaucoup, que malgré tout elle est comme tout le monde : elle aime bien "se faire bouffer le cul" une fois de temps en temps. Et là (attention SPOIL !), à la fin, hop ! Elle devient lesbienne, ou alors c'est suggéré. Ha ok ! - C'est trop court, vraiment. Moi, je veux bien que les mecs soient parfois (souvent ?) de sacrés désaxés sexuellement parlant, mais pour que certains d'entre eux achètent des culottes portées, il faut que de l'autre côté, des nanas les portent puis les vendent ! Alors qui qu'est l'plus déglingo des deux ? Tout ça pour dire qu'on a un peu le sentiment que c'est ça la morale de l'histoire : les mecs sont des détraqués, la fille le réalise, elle devient lesbienne ! Alors certes, je ne suis pas garagiste, mais il me semble que c'est un peu réducteur. On pourra toujours trouver que oui, ce n'est qu'une histoire parmi d'autres, qu'un point de vue, une expérience unique, mais si c'est vraiment ça le fond du truc, ça me parait un peu en balsa. Et puis bon, des filles, y en a des qui sont bien craignos aussi de ce point de vue, hein ? En tout cas moi, j'en ai connues. J'en ferai peut-être une BD un jour, d'ailleurs, même si je n'ai jamais vendu mes slibards. :)

08/07/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
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Roxane est une jeune adulte. Elle n'en fout pas une, s'est fait radier de Pôle Emploi parce qu'elle ne cherche même pas de boulot et préfère vivre de soirées, d'alcool, de drogue, de coups d'un soir et de glande avec sa meilleure copine. Du coup, histoire de se faire quand même un peu de pognon, elle décide de vendre ses culottes sur Internet, mettant peu à peu le doigt dans quelque chose qui ressemble quand même beaucoup à de la prostitution. Ou comment son univers minable va rencontrer un univers encore plus glauque. C'est fondamentalement le genre de récit qui me rebute. Roxane est une personne médiocre, pas juste pitoyable mais vraiment méprisable. Autocentrée, elle se laisse porter par ses pulsions égoïstes sans se soucier de l'impact qu'elle peut avoir sur ceux qui l'approchent et qui croient pouvoir l'aimer. Et forcément, elle attire à elle d'autres minables voire de parfaits tordus. Faut-il voir une explication à cela dans le fait que sa mère, pourtant aimante, sombre elle-même dans un pitoyable alcoolisme ? J'imagine qu'au contraire ça aurait dû motiver la fille à ne pas tomber encore plus bas. C'est une lecture qui m'a gavé, à l'image de ses personnages et de son héroïne évidemment que je n'ai pas eu envie de suivre. Je trouve ça sordide, ennuyeux, agaçant. Il n'y a pas la touche de curiosité de savoir s'il va y avoir un message à la fin, une sorte de morale ou de réflexion sur la société ou sur l'âme humaine. Pour ne rien aider, le dessin est rendu aussi moche que ses personnages, à commencer par Roxane dont on peine à voir ce qui peut la rendre attirante pour les personnes qu'elle côtoie. Je n'ai pas trouvé cette BD aussi détestable que son héroïne : le récit est plutôt bien fait et on se demande quand même un peu où il va aller. Mais je ne l'ai pas aimée.

04/07/2023 (modifier)