Mon père, cet enfer (King of Kingcourt)

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Enfance de l'auteur et la relation qu'il eut avec son père toxicomane. Authenticité au rendez-vous à travers les yeux d'un gamin.


Enfance(s) Gros albums Les drogues Séries avec un unique avis

Travis Dandro apprend à l'âge de six ans que l'homme avec qui il joue tous les week-ends n'est autre que son père biologique. «Papa Dave» a tout d'un dur à cuire et est aussi accro à l'héroïne. Alors que l'addiction de son père devient ingérable et que sa mère s'avère totalement dépassée, le jeune Travis, traumatisé par l'attitude toxique de son entourage, essaie tant bien que mal de vivre avec l'innocence d'un garçon de son âge. Une enfance marquée au fer rouge. Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Août 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Mon père, cet enfer © Gallimard 2020
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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06/03/2022 | Solo
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Par Solo
Note: 3/5
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L'auteur raconte son enfance avec beaucoup d'authenticité. Un premier roman graphique réussi sur un sujet qui touche. Alors qu'il n'a que 6 ans, Travis apprend par sa mère que le monsieur avec qui il joue chaque week-end se trouve être son père biologique. Dans l'incompréhension la plus totale, il ne sait pas comment gérer cette nouvelle. Cette relation à créer sera très difficile à vivre pour le garçon durant toute son enfance. Et pour cause, son père est instable car il souffre de toxicomanie. La première chose qui me frappe est le juste paradoxe créé entre le scénario, très dur et violent, et le coup de crayon, semblable à du dessin pour enfant. Cette combinaison permet de réussir davantage à faire passer le message en se mettant dans la tête de Travis. En effet, à travers le graphisme, on comprend bien que c'est "l'enfer" du gamin que l'on est amené à suivre. Même les pensées d'un môme paraît bien retranscrites, notamment à travers les scènes nocturnes, lorsqu'il arrive ou non à dormir. Toute la complexité d'une relation Père-Fils qui ne tourne pas rond est aussi franchement bien amené. "Papa Dave" est magouilleur, difficile de lui faire confiance. D'un autre côté, on ne peut pas le blâmer de vouloir s'accrocher aux (seules?) personnes qui lui restent et qui lui laissent une chance. Ce combat contre la drogue aussi est très bien retranscris, en particulier à travers les non-dits. Même les personnages secondaires sont intéressants (Nana et la mère de Travis). Sans être omniprésents, les passages les concernant sont suffisamment puissants pour affirmer que chaque membre de la famille subit la solitude, à différentes échelles. Je dresse un tableau sombre, et pourtant, la magie de cette BD opère chez moi en gardant une touche poétique. La vision d'un petit garçon qui prend en pleine poire des situations d'adulte donne une atmosphère particulièrement douce à l'ensemble et, encore une fois, le graphisme joue très bien son rôle. Certains découpages audacieux rendent par ailleurs la lecture agréable en plus d'être fluide. Et même si cette BD est un pavé de plus de 400 pages, la lecture est rapide grâce notamment à tous ces silences, qui laissent place à l'imagination. L'imagination, ce gamin la trouvait déjà à travers ses dessins. Et la voilà aujourd'hui à nous pondre ce bel ouvrage, criant d'authenticité. Une chouette découverte.

06/03/2022 (modifier)