Fils de ploucs

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Fils de Ploucs, une plongée dans la Bretagne des années 1930, adapté en roman graphique. Écrit par Jean Rohou, qui y raconte son enfance dans les années 1930 en Bretagne, Fils de Ploucs vient d’être adapté en BD


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale 1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Autobiographie Bretagne La BD au féminin Séries avec un unique avis

Le best seller de Jean Rohou sur son enfance rurale dans le Léon raconté dans un roman graphique qui s’adresse autant aux adultes qu’aux plus jeunes. Fils  de  ploucs a sans doute été la plus grosse vente de littérature des Éditions Ouest-France. On doit cette analyse très juste de la culture rurale bretonne à Jean Rohou, fils de paysan de Plougourvest dans le Léon (et locuteur breton), qui est devenu professeur d’université (Rennes 2). Dans son récit tout y passe : le rythme de vie, la religion, l’église, le cimetière et le village, l’école, le monde paysan, les animaux de la ferme, la langue bretonne, le style d’habitat, l’alimentation, les voisins, la maladie, la mort, etc. Cette histoire est désormais proposée en roman graphique. Ce premier volume, « Une enfance rurale » raconte la petite enfance de Jean, sa famille et son village. Les dialogues et le caractère fougueux de sa mère, personnage haut en couleur, rendent vivant un propos assez juste sur ce milieu rural modeste des années 30-40. Les dialogues ne se privent pas d’expressions en langue bretonne (traduites) qui ne manquent pas de sel. Le roman graphique parle de tous ces sujets, met en scène les personnages, et raconte un monde disparu et attachant. (Texte de l'éditeur)

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Octobre 2021
Statut histoire Série en cours 2 tomes parus
Dernière parution : Moins de 2 ans

Couverture de la série Fils de ploucs © Ouest France 2021
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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27/11/2021 | Titanick
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Par Titanick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Passionnant ! L'auteur, né en 1934, nous raconte avec brio son enfance dans la campagne bretonne de son village en « Plou » – (paroisse en Breton) dans les années 30-40 pour ce premier tome. Il s'agit certes de son enfance, mais c'est aussi le regard de l'adulte qu'il est devenu sur la société rurale bretonne de cette époque. Et ce regard est acéré ; attendri certes, après tout ce sont des souvenirs de gosse, mais il en profite pour en décrypter le fonctionnement. Dans le même registre, on pense au célèbre « cheval d'orgueil » de Pierre-Jakez Hélias. D'ailleurs ces deux auteurs ont quasiment le même parcours : partis d'une paroisse perdue du Finistère et s'exprimant en breton, ils sont tous deux devenus professeurs de lettres classiques à l'université. Mais il y a une nuance dans leur approche. Là où Hélias avait tendance à magnifier son cadre de vie, Rohou est ici plus critique. Enfin critique n'est pas vraiment le mot juste, lucide peut-être. Et drôle, en plus, cerise sur le gâteau. Car il sait raconter, et bien. Les personnages sont hauts en couleurs. En permier lieu, sa mère, au caractère trempé et pour le moins originale, pas bigote pour deux sous dans cette terre sous la férule catholique et dont le rêve, brisé, était de devenir concierge à Paris... La chronologie est ponctuée de petits apartés thématiques fichtrement bien sentis, les mariages, l'organisation du mobilier dans la maison, le petit penchant pour la bibine, l'hygiène... ah, l'hygiène, j'en ai pleuré de rire sur ces pages là ! Même les années de guerre, pourtant bien sombres avec le père parti au front, sont l'occasion de mettre en avant la personnalité pour le moins affirmée de sa mère, qui mène son monde tambour battant. C'est curieux de voir les anecdotes cocasses que retient un gamin de la campagne de ces années là. Et le dessin donne un sacré ton à l'ensemble. À la fois caricatural et doté d'une belle poésie. Il ne pouvait coller mieux aux souvenirs de ce vieux monsieur. Une mise en page aérée, une belle bichromie, j'aime beaucoup. J'attends la suite avec impatience et je crois qu'après je lirai les mémoires de l'auteur dont cette bd est adaptée. Je vois que ce volume n'est pas dans la sélection pour Angoulème, tant pis, il est dans ma sélection à moi, et voilà. Qui a dit que je n'étais pas objective parce que je suis moi-même petite-fille de ploucs ?

27/11/2021 (modifier)