Inhumans - Tour d'Ivoire

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Will Eisner Award 1999 : Best New Series La ville des Inhumains, Attilan, bâtie sur l'île d'Atlantide, est en danger.


Auteurs britanniques Marvel Super-héros Univers des super-héros Marvel Will Eisner Awards

Attilan doit faire face à deux menaces. À l’extérieur, la cité est assiégée par des envahisseurs humains et leurs armes modernes, tandis qu’à l’intérieur, Maximus le Fou manipule les Inhumains. Flèche Noire et Médusa parviendront-ils à sauver leur peuple ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Août 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Inhumans - Tour d'Ivoire © Panini 2018
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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05/08/2020 | Ro
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Par Bruno :)
Note: 5/5
L'avatar du posteur Bruno :)

... Le dessin de Jae Lee, avec son encrage très délié, a ceci de particulier qu'il ralentit considérablement l'action présentée dans chaque case -ce qui semble un comble dans l'univers généralement mouvementé des Comic books ! Ce faisant, il octroie à son sujet un rendu presque surréaliste, mais sans jamais verser dans l'exagération dans sa représentation du monde : les lois classiques de proportions et perspectives sont respectées. On se trouve néanmoins devant une réalité très graphiquement sublimée, où seules les expressions des visages, prodigieusement bien saisies et elles aussi "dramatisées" par le trait, rythment la progression de l'action en cours. Quelle que soit la scène dépeinte, il décale automatiquement l'ambiance vers quelque chose de plus onirique, plus contemplatif, sans pourtant nuire au récit lui-même ni gêner la lecture. Le tout apparait comme pris dans l'ambre... Et c'est beau à ne pas croire ! Il n'est pas le premier -ni le dernier- à "enluminer" ses planches : P. Craig Russell s'en est fait une spécialité et a longtemps été décrié pour ses arabesques savantes, qui décorent le moindre nuages, le moindre plis de tissus, le moindre reflet de miroir. Même combat ici, sauf que le travail stylistique de Lee joue d'avantage sur l'ambiance (toujours très sombre) plutôt que sur le soucis du détail dans l'image (en général lumineuse), comme Russell. Au service de cette histoire des Inhumains, prétexte à une exploration/exposition passionnante de leur culture (longtemps attendue !), ce style si personnel magnifie le sujet et l'aura des intervenants d'une coloration presque mythologique et, d'un Comic de super-héros, on se surprend à lire les jours de dieux païens dont on aurait, jusqu’alors, seulement vaguement entendu parler. Beaucoup d'esthétisme, donc ; mais pas que ça : il y a de vrais enjeux dans cette intrigue politico-psychologique (Woz ! Magnifique et bouleversant personnage/concept sublimement représenté !) et, comme d'habitude, tout n'est pas de neige, au royaume du Danemark ! À lire, donc. Pour plein de bonnes raisons.

22/10/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Je continue ma découverte des Inhumains avec cette histoire parue il y a une vingtaine d'années, à l'époque où Marvel décide de relancer ce groupe de super-héros en leur dédiant des aventures rien qu'à eux. Plus que les Inhumains, c'est même plutôt Attilan, leur cité et leur société qui est mise en avant dans cette grosse mini-série en 12 chapitres. On y retrouve certes la famille royale avec Flèche Noire, le roi muet, à leur tête, mais on découvre aussi le peuple Inhumain dans son ensemble dont les plus anonymes mais aussi les adolescents au moment ils vont muter pour découvrir leurs super-pouvoirs. On apprend aussi l'existence des primitifs alpha, la basse caste d'Attilan, des sortes de mutants ratés, qui travaillent dans les bas-fonds de la ville au maintien des machines qui la font fonctionner. Cette face noire des Inhumains ternit leur image de peuples supérieurs et parfaits. Le demi-frère dément de Flèche Noire est au cœur de cette intrigue. Depuis sa prison, il oeuvre et manipule afin de mettre en danger la ville à la fois de l'intérieur, avec un allié secret, et de l'extérieur, en fournissant les armes à des mercenaires humains pour attaquer les défenses de la cité. C'est toute une histoire où la ville merveilleuse est mise à mal et menacée de destruction. Et tandis que le danger se fait de plus en plus présent et la catastrophe imminente, le roi Flèche Noire maintient un silence troublant, interdisant aux plus puissants des Inhumains de riposter envers ceux qui les attaquent. J'avoue avoir trouvé frustrante cette longue attente d'une réaction de Flèche Noire. Cela parait artificiel, comme un désir de faire volontairement dans le tragique. Et à l'image de Gorgone, l'Inhumain le plus impulsif de la famille royale, j'étais assez énervé de voir ainsi se dérouler sans accroc ni réaction le plan des méchants. Heureusement, il y a une révélation finale, une explication à tout ça. Et elle est suffisamment bonne pour donner une vraie signification à l'attentisme de Flèche Noire. Ouf ! Le scénario tient la route et offre une conclusion vraiment intelligente qui compense de manière satisfaisante la frustration que j'avais ressentie sur le reste de l'album. Pourtant, à bien y réfléchir, je persiste à trouver qu'il n'était probablement pas nécessaire d'en arriver à de telles extrémités et que la même fin aurait probablement pu être obtenue par des moyens moins tragiques pour le peuple Inhumain. Bref, ce n'est pas la meilleure histoire des Inhumains que j'ai lue, mais j'ai en tout cas bien apprécié d'en apprendre plus sur leur ville et leur société.

05/08/2020 (modifier)