Les Tambours de Srebrenica

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Bosnie, juillet 1995, les troupes serbes s'emparent de l'enclave Bosniaque de Srebrenica. Plus de 8000 personnes trouveront la mort, exécutées et enterrées dans des charniers.


Adaptations de romans en BD BD Reportage et journalisme d'investigation La Guerre de Bosnie Séries avec un unique avis [EX] Yougoslavie

Bosnie, juillet 1995. Les troupes serbes du général Mladitch sont aux portes de Srebrenica. L'enclave bosniaque, protégée par les Nations unies, tombe en six jours aux mains des Serbes. Au même moment, au Tribunal pénal international de La Haye, les premiers actes d’accusation contre les criminels de guerre viennent d’être lancés. De Belgrade à Zagreb, de Tirana à Paris, Hugo Bedecarax, jeune enquêteur français détaché auprès du Tribunal, découvre alors qu’une autre guerre vient de commencer, et se retrouve propulsé dans une gigantesque chasse à l’homme où s’entrecroisent groupes de vengeance et criminels de guerre yougoslaves. Plongé dans ce qui deviendra le plus grand massacre perpétré sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale, Hugo va affronter l’obscur réseau Balkanekspress et les ombres terrifiantes de l’opération Profondeur. Il n’aura alors qu’une solution pour sortir intact de cette descente aux enfers de l’Histoire : suivre le son des tambours de Srebrenica... Texte : éditeur

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Juin 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Tambours de Srebrenica © Nouveau Monde 2019
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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24/02/2020 | sloane
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Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Cette BD relevant à la fois de l'historique, du roman graphique et du documentaire, est essentielle. Elle est adaptée du roman éponyme du scénariste Philippe Lobjois et si elle est essentielle c'est qu'elle nous montre la lâcheté des instances internationales, du Département d'Etat américain et j'en passe. L'histoire est complexe mais permettez moi d'aider à y voir un peu plus clair. En juillet 1995 donc les troupes serbes s'emparent de l'enclave bosniaque de Srebrenica, en vue d'étendre leur territoire national et surtout de se venger des musulmans qui y vivent afin (si, si) de venger un conflit datant de plusieurs siècles lors de l'invasion ottomane. Les casques bleus envoyés sur place (parmi eux un contingent de hollandais, dont nous reparlerons), sont tous pris en otages. Une force de réaction rapide est créée par la communauté internationale pendant que les forces croates tentent de reprendre les territoires perdus autour de Sarajevo. A la Haye on lance les premiers actes d'accusation contre les criminels de guerre. Au bureau du TPI, un Français, Hugo Bedecarrax enquête sur les massacres et les viols perpétrés par Zelko Parakan. Son chef lui explique cependant que Parakan ne fait pas partie des priorités du TPI. Au même moment Hugo Bedecarrax apprend la mort de son ami journaliste Max Bourgougnous assassiné chez lui. Hugo part mener l'enquête. Cette BD est le premier roman graphique sur la guerre en ex Yougoslavie. Les auteurs sont reporters tous les deux. Philippe Lobjois, grand reporter, a couvert le guerre de 1991 à 1995. Elliot Raimbeau est BD reporter et réalise des illustrations pour l'émission "Envoyé Spécial". Tous deux nous proposent un polar haletant sur le génocide de Srebrenica et ses enjeux géopolitiques. Extrêmement bien documenté grâce à des acteurs de l'époque, la journaliste Florence Hartmann et le commissaire de police Jean-René Ruez dont l'action sur place a permis l'identification des auteurs du massacre. Le héros va découvrir les affres de la realpolitik au cours de son enquête sur les massacres de la population masculine de Srebrenica par les Serbes, il y croisera des noms connus comme celui de Boutros Boutros-Ghali, le général français Morillon, mais aussi Mladic et Karadzic. Le traitement graphique tout en noir et blanc est très beau, curieux de dire cela car le sujet ne s'y prête guère. C'est noir, désenchanté, et comme la guerre, abominable, mais au bout de ces 150 pages j'ai l'impression d'être un peu moins idiot mais aussi peu rassuré sur l'âme humaine. Évidemment à lire d’où le coup de cœur.

24/02/2020 (modifier)