Maestros

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

De grands pouvoirs impliquent... un fameux paquet d'emmerdements.


Heroic-Fantasy (pour de rire) Image Comics

Le Maestro et la famille royale ont été assassinés. Son fils, banni dans notre réalité, doit hériter du trône du plus puissant sorcier qui ait jamais existé, lui qui préfère profiter des plaisirs charnels que la Terre a à lui offrir. Malheureusement pour son ambition, ses ennemis sont partout et il devra vite se plier à ses nouvelles fonctions s’il veut que le royaume de son enfance perdure, face aux menaces délirantes qui s’offrent à lui.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Janvier 2019
Statut histoire One shot (une suite est possible mais pas indispensable) 1 tome paru

Couverture de la série Maestros © Hi Comics 2019
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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25/11/2019 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur lepaperman

Maestros : un cocktail déjanté ! Prenez un soupçon de Preacher, une dose de Jodorowsky, un peu de Transmetropolitan. Mettez tout ça ensemble, brassez et vous obtiendrez Maestros ! Une lecture trash, irrévérencieuse, volontairement provocante et complètement folle. Voilà comment je peux décrire mon expérience avec Maestros de Steve Skroce publiée chez Hi Comics. Une expérience dont je ne suis pas sorti sans séquelles ! Le Maestros est mort, vite un autre ! L’histoire commence avec la mort très douloureuse, ce n’est pas peu dire, du Maestros Meethra Kahzar, le plus puissant sorcier de l’univers. Sa famille, composée de ses nombreuses femmes et enfants ont aussi trépassé en même temps que lui. Voilà donc l’univers privé de son dirigeant. Bien vite, les recherches du dernier descendant de Kahzar commence, car il est l’héritier de l’univers, rien de moins ! Et où se cache-t-il, cet héritier ? Sur la Terre, bien entendu ! Fruit d’une union houleuse entre le grand sorcier et Margaret, une terrienne, William, l’héritier, consume sa petite vie sur notre belle planète bleue. Les relations entre lui et son père n’étant pas au beau fixe, ce dernier l’ayant banni de son royaume, il ne voit donc pas de bon œil son retour. Mais bon, faut ce qu’il faut et on ne lui ne laisse pas vraiment le choix. Un début, un milieu et une fin de règne chaotique Voilà le donc William propulsé dirigeant de l’univers entier. Il hérite des responsabilités de son père, mais aussi de ses problèmes. Comme son paternel n’était pas de tout repos et avec une fâcheuse tendance à ne penser qu’à lui, les problèmes sont légions ! Faut bien dire que Willy ne se donne pas beaucoup de chance en voulant réformer l’univers à sa façon. Façon qui ne plaît pas aux nombreux ennemis qu’avait son père qui sont devenus, par la force des choses, ses ennemis aussi. Bref, c’est le bordel total du début à la fin. Bien que Willy soit le plus puissant sorcier de l’univers, il a hérité de ça aussi, il n’arrive pas à se sortir tout seul de toutes les péripéties qui lui tombent dessus. Mais il ne sera pas seul pour y faire face. Sa mère, Margaret va le supporter et l’aider, de même que son amie Wren, devant la menace de Rygol, un sorcier qui veut la place de Maestros mais surtout du surpuissant Mardok, l’assassin de son père. Une lecture intense pour l’esprit et la rétine Ce genre de lecture est sans nul doute une de mes favorites. Je ne connaissais rien de cette BD et de cet auteur. J’étais donc vierge de toute influence extérieure avant de commencer ma lecture. Cela me permet de me laisser aller totalement dans une œuvre et pénétrer entièrement dans l’histoire qui m’est racontée. Je n’ai pas été déçu ! L’histoire de Maestros est éclatée, tire un peu dans toutes les directions en faisant référence à toutes les sphères de l’imaginaire. Il y a des monstres, de la magie, des démons, des insectes, du cannibalisme et j’en passe ! L’auteur laisse libre cours à son imagination et ne se donne aucune limite. Malgré ce fait, l’histoire de Maestros est cohérente et ne laisse aucun temps mort aux lecteurs. C’est de l’action sans arrêt, des retournements, des situations folles, intenses, parfois grotesques et drôles. Les personnages sont bien définis, bien développés et viennent donner corps et âme à l’histoire de l’auteur. Willy est attachant dans sa naïveté et son désir de changement est crédible. Mardok dépasse le statut de simple méchant. Ses motivations et son passé changent l’histoire à la fin et viennent expliquer de brillante façon la finalité de cette BD. Maestros possède donc un scénario très bien ficelé, haletant et d’une grande intensité. Une efficacité graphique sans faute Steve Skroce nous offre une explosion visuelle hallucinante et le mot est faible. Parfois très sanglant, à la limite de l’acceptable, l’auteur laisse aller son crayon pour donner vie de brillante façon à ses créatures. La magie est très bien exploitée et est très vivante sous le dessin de Skroce. Les personnages sont très bien réalisés et très vivants. Les décors sont magnifiques et les détails pleuvent dans toutes les planches. La mise en scène est bien réalisée ce qui rend la lisibilité de cette BD facile. Dave Steward qui s’est occupé de la couleur, renforce le côté psychédélique du dessin avec ses teintes très prononcées de couleurs vives. C’est donc une collaboration parfaite entre les 2 artistes qui donnent à Maestros un graphisme sans faute. Un mélange explosif qui se doit d’être lu ! Maestros de Steve Skroce m’a donné un très beau moment de lecture. J’ai retrouvé une partie de la folie de Preacher, le côté psychédélique de Jodo, l’intensité de Transmetropolitan. Un mélange de plusieurs influences qui donne à Maestros une saveur de réussite et prend une place indélébile dans mon palais mental !

25/05/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

Je connaissais Steve Skroce par son très beau travail graphique sur We stand on guard, que j'avais beaucoup apprécié, mais qui restait un tout petit peu trop conventionnel. Avec Maestros, Skroce est ici son propre auteur, et peut donc donner libre cours à une folie totalement débridée, et ainsi créer un univers dantesque qui lui permet d'exploiter toutes les possibilités de son merveilleux dessin. Et de fait, tout est titanesque, dans Maestros. Les décors sont grandioses, les planches fourmillent de détails et manient le spectaculaire (et le gore) avec une grande aisance, tandis que le récit n'est pas en reste. Certes très classique dans son canevas global, le scénario de Maestros développe toutefois un univers d'une profonde originalité. On retrouve l'intrigue assez stéréotypée de l'héritier un peu limité qui doit reprendre les rênes d'un empire immense mais qui n'a pas vraiment les épaules pour cela. Toutefois, en maniant le second degré comme une lame parfaitement affûtée, Skroce apporte à son récit un souffle nouveau. Ainsi, si Maestros reprend sans grande habileté certains canons du genre, il en renouvelle d'autres avec brio. Son humour dévastateur, parfois franchement lourdingue d'ailleurs (Skroce ne recule pas devant la vulgarité bien grasse), sauve l'aspect très pompeux de l'histoire, en transformant ce dernier en une grandiloquence assumée et même voulue. Donc, oui, on est constamment dans le too much, mais au lieu de se laisser écraser par la règle du "toujours plus", Steve Skroce réussit à en faire un levier scénaristique au service d'une histoire globale. A noter que, loin de retomber comme on aurait pu le craindre, le final nous offre un ou deux retournements parfaits, qui illustrent les meilleures qualités du comics (un humour totalement décalé qui vient renforcer un sens du grandiose étrangement allié à une frustration jubilatoire). Maestros est donc loin d'être un comics parfait, mais on peut largement y trouver son plaisir, tout d'abord grâce à un dessin somptueux, bourré de détails à ras bord et parfaitement mis en scène. C'est aussi et surtout grâce à un univers d'une originalité folle, incroyablement déjanté, outrancier et transgressif à souhait, que Steve Skroce tire son épingle du jeu et réussit à faire passer au second plan quelques défauts narratifs (dont une extrême densité de texte et/ou d'informations, parfois) qui n'entâchent en rien le plaisir qu'on prend à lire ce récit délirant. Donc bon, il y a des défauts et je n'adhère pas à toutes les propositions de ce comics, mais si on est prêt à se laisser retourner dans tous les sens au gré d'une odyssée qui semble avoir été écrite pendant une partouze intergalactique dopée au LSD et imbibée d'Eristoff, alors on a de quoi prendre son pied comme rarement.

02/11/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Steve Skroce, l’auteur de ce comics quelque peu déjanté, a déjà travaillé avec Brian K. Vaughan. J’ai envie de dire que cela se voit ! Cela se ressent avant tout dans la manière dont les personnages sont construits et dans les dialogues décalés dont ils se font les interprètes. Et c’est d’ailleurs l’aspect que j’ai préféré dans ce récit d’heroïc fantasy finalement bien plus original par son côté décalé que dans son déroulement. Parce qu’au niveau du récit en lui-même, nous nous retrouvons fondamentalement devant quelque chose d’assez classique et prévisible. Le personnage principal hérite d’immenses pouvoirs après que son père, et la quasi-totalité de sa famille, se soit fait tuer par un super-méchant aux desseins à peine voilés. Et dans le genre super-méchant, le père en question n’était déjà pas triste non plus. Rapatrié daredare depuis la terre où il se tenait plus ou moins peinard, notre gaillard va devoir composer avec une multitude de prétendants aux pouvoirs magiques suprêmes (en gros, un livre va surtout être l’objet de toutes les convoitises), aidé en cela par sa mère et une jeune servante. Les allusions sexuelles sont nombreuses… et il ne s’agit pas toujours de simples allusions. L’humour est donc assez primaire, mais plutôt plaisant. La série baigne dans une ambiance volontairement irrévérencieuse et se termine d’une manière tout à fait satisfaisante. Steve Skroce parvient en effet à nous offrir une conclusion plaisante… mais se garde une porte de sortie pour une suite éventuelle. Si vous cherchez un comics d’heroïc fantasy qui ne se prend pas au sérieux, un peu irrévérencieux mais bien structuré et facile à suivre, c’est là une très bonne lecture. Avis aux amateurs.

25/11/2019 (modifier)