Les Fabuleux Freak Brothers (Fabulous Furry Freak Brothers)

Note: 2.83/5
(2.83/5 pour 6 avis)

Une réédition d'un comic underground culte des années 60-70.


Circus Comix El Vibora Les drogues Les hippies Trash

Les Fabulous Furry Freak Brothers sont 3 : Fat Freddy (le gros moustachu), Phineas (le barbu à lunettes) et Freewheelin' Franklin (le maigrichon avec un chapeau de cowboy). La principale préoccupation de ces sympathiques hippies est de se bourrer de drogues diverses. Herbe, shit, coke, acid, mescaline, tout est bon pour nos trois crétins, même inhaler du protoxyde d'azote quand ils n'ont plus rien d'autre sous la main. La devise des frangins Freek : "la dope fait mieux passer les périodes sans argent que l'argent ne fait passer les périodes sans dope".

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 1974
Statut histoire Histoires courtes 11 tomes parus

Couverture de la série Les Fabuleux Freak Brothers © Tête Rock Underground 1974
Les notes
Note: 2.83/5
(2.83/5 pour 6 avis)
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25/01/2003 | Cassidy
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L'avatar du posteur Noirdésir

Les trois frères Freak ressemblent à un mixe entre les Marx Brothers et les Pieds Nickelés, en plus loser, et surtout en plus déjantés. Avec cette série, on entre de plain-pied dans la contre-culture underground américaine des années 1960-1970. En effet, les trois bonhommes sont des hippies provocateurs et irréductibles à la loi et aux bonnes mœurs. Leur quasi unique préoccupation consiste à se procurer de la drogue. Parfois de l’Héro ou de la Coke, mais surtout de l’herbe, qu’ils consomment à toute heure de la journée (le reste du temps ils en recherchent ou en revendent pour se faire de l’argent et pouvoir en acheter !). La plupart du temps, leurs actions finissent mal, ils ne sont pas spécialement doués. Il y a un côté comique dans leur look et leurs démarches, leur addiction assumée à la marijuana. Le dessin de Shelton, assez caricatural, est un peu brouillon, mais n’en reste pas moins lisible et expressif. On est ici, en partie dans le dessin, mais aussi dans l’univers et l’esprit contestataire et hippie, proche de ce que faisaient des auteurs comme Crumb ou Holmes (voir en particulier l’histoire intitulée « Fat Freddy chope la chtouille »). Un ensemble inégal et très marqué par une époque et un courant d’idées. J’ai lu les deux premiers tomes de l’intégrale, et il faut sans doute lire par petites doses les aventures de ces hurluberlus fumeurs d’herbe. Mais c’est quand même une ambiance réjouissante, et une lecture globalement recommandée (ça peut se lire par petites touches, les histoires sont courtes – parfois ce ne sont que des strips).

28/03/2024 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Fers de lance des comics underground à la fin des années 60, les Freak Brothers sont passés au rang d’icônes du 9ème art. Dans ces histoires courtes, les trois frangins hirsutes, prêts à tout pour se procurer de la drogue, élaborent les combines les plus foireuses aux conséquences les plus catastrophiques. En butte à l’establishment, ils excluent toute possibilité de rentrer dans le rang, et chacune de leurs entreprises finit souvent par leur attirer des ennuis avec la police. Je connaissais mal les Freak Brothers et n’avait encore jamais tenté la lecture de leurs aventures. Dans un style qui évoque Crumb en moins rond et en plus crade, Gilbert Shelton promène ses trois hippies déglingués dans les bas-fonds d’une Amérique empailletée. Ils sont laids et crasseux, plus stupides que méchants. La plupart du temps c’est drôle et reflète bien l’esprit contestataire de ces décennies 1960-70 où tout semblait permis ou presque.

04/01/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Figure de proue de la contre-culture américaine, à l'instar de Crumb, le Texan Gil Shelton était déja connu dans les milieux underground lorsqu'il crée en 1967 ces 3 personnages désopilants qui vont le rendre célèbre et conquérir la génération du peace and love, devenant les plus représentatifs de la culture hippie et du "sex, drugs and rock n' roll". Caricature et reflet d'une époque, ils vont incarner la contestation de la jeunesse américaine des années 70. Phinéas, le barbu hirsute à lunettes est un contestataire typique de la gauche américaine; Freewheelin' Franklin est le cowboy psychédélique à la silhouette dégingandée; Fat Freddy est comme son nom l'indique, le grassouillet jovial et gaffeur, mais astucieux. Ces 3 frères sont soudés par un unique but : la recherche permanente de drogue, et pour ce faire, emploient tous les moyens à leur disposition en se lançant sur des coups tordus qui leur collent aux fesses les autorités locales ou fédérales. A travers ces modernes Pieds Nickelés, Shelton a tracé d'un trait vif et acéré, mais humoristique et satirique, des portraits de marginaux américains et de leur univers, avec les stéréotypes de cette contre-culture dont ils se réclament, à savoir la drogue, l'amour libre, le refus du service militaire, les manifs anti-Vietnam, l'écologie, et le refus de toute autorité conduisant même au droit de ne rien faire. Il a aussi jeté un regard critique sur les dérives d'une Amérique qui perd ses valeurs et ses repères, en proie au doute et plus du tout conquérante, mais toujours sous le couvert du rire. Cette bande fera de Shelton l'un des dessinateurs les plus populaires des fameux comix, même si son graphisme reste caricatural mais plaisant. J'ai découvert ces joyeux frèrots bien après la période du peace and love où j'étais encore trop jeune, d'abord dans des albums édités par Artefact entre 1981 et 1985, et aussi dans le mensuel A Suivre. Mais toute cette idéologie qui défiait la police et le bourgeois en son temps paraît évidemment bien dépassée aujourd'hui, et il faut bien connaître le fonctionnement de la société des 70's pour pleinement apprécier cette bande, ce qui n'est peut-être pas le cas de la jeunesse des années 2000. L'humour y est gentillet, certains gags fonctionnent encore, mais à tester avant l'achat d'1 ou 2 volumes (pas besoin d'avoir la série complète), et vous aurez ainsi une idée de cette époque.

13/07/2013 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Un sacré trio créé aux Etats-Unis en 1967. Trio d'ailleurs qui n'est pas sans me rappeler les Pieds Nickelés. J'y ai découvert Phineas -une sorte de provocateur au nez pointu-, Franklin Freewheeling -un "cow-boy"-, et Fat Freddy, "l'habituel" bon gros assez flegmatique et gaffeur. Et que font-ils ?... ben, ils passent le plus clair de leur temps à abuser de substances... euh... illicites. C'est ainsi qu'ils montent les coups les plus tordus -tout en essayant d'échapper aux "fédéraux"- pour trouver n'importe quel moyen capable de leur procurer du numéraire à échanger contre leur "plaisir". Avec eux, je me suis retrouvé plongé dans le mouvement "underground" cher aux années 60 et 70. Cette série fustige un certain mode de vie de l'époque -cet "american way of life"- mais montre également une sorte de tableau assez ironique de cette "contre-culture" ; tableau lucide, cru, mais réalisé sans vraiment grande méchanceté. "Politiquement correct" oblige ?... Le dessin ?... rigoriste par moments ou complètement débridé ; des critères graphiques qui -même s'ils m'ont intéressé- ne m'ont pas emballé pour autant. J'ai lu quelques tomes de cette série, laquelle a une trame générale réellement représentative de cette sorte d'esprit hippie -un peu iconoclaste- ; ce "flower power" que j'ai connu et vécu au milieu des années 60 MAIS : ces temps-là sont maintenant (dé)passés et il ne m'en est plus resté qu'une certaine mélancolie.

28/02/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Je me suis trompé sur 2 points concernant les Freak Brothers : - Premier point, je croyais que ça aurait franchement vieilli. Mais non, c'est resté très lisible. - Deuxième point, je pensais que ce serait franchement plus trash. Mais finalement, comparé à du Reiser ou du Vuillemin surtout (enfin comme références françaises), c'est assez gentillet. Donc, les histoires de ces 3 pieds nickelés de la drogue se lisent bien (à la différence justement des Pieds Nickelés qui, pour moi, ont assez mal vieilli). Le contexte ne paraît pas aussi démodé que je l'imaginais : les USA des années 60-70, finalement, ce n'est pas la préhistoire. ;) J'ai lu l'intégrale sans déplaisir, j'ai même ri sur... un gag. Et c'est bien ça l'ennui : je n'ai pas trouvé ça franchement drôle. Ni percutant, ni choquant, ni vraiment drôle, bref je n'ai que moyennement apprécié cette BD.

10/05/2004 (modifier)
Par Cassidy
Note: 3/5

Il y a des BD qui traversent les époques sans vraiment prendre de rides, et d'autres qui vieillissent un peu moins bien. Si l'on ne peut pas dire que les aventures de ces hippies bêtes et méchants ont dépassé la date limite de consommation, il faut quand même reconnaître que les Freak Brothers accusent un peu leurs 35 ans... Si leurs facéties étaient novatrices et osées à l'époque qui les a vus naître (les riantes années Nixon), aujourd'hui tout ça paraît presque "gentillet". Même si l'on a, comme au temps des Freak Brozeurz, une vieille droite dure et réac au pouvoir, aujourd'hui ridiculiser les flics et vanter les mérites festifs des substances illicites, même si ça fait encore grincer des dents quelques buveurs d'eau bénite, c'est devenu tendance, ça vend bien, ça n'effraie plus le bourgeois comme au temps des hippies (les hippies d'alors étant bien souvent devenus de bon bourgeois depuis). C'est même triste de penser que les Freak, des fous furieux contestataires, survivent jusqu'à aujourd'hui grâce à la mode, à la nostalgie autour des sixties et des seventies et au merchandising qu'elle génère. Pas aussi triste que de voir Che Guevara sur des affiches et t-shirts vendus chers à de braves fils-à-papa qui se la jouent rebelles, mais bon, quand même... Mais il ne faut pas trop noircir le tableau quand même : dans l'ensemble, la BD elle-même est assez rigolote, ça a le mérite de ne jamais se prendre au sérieux, et il y a encore quelques gags bien marrants, même si c'est répétitif (vu que tout tourne autour de la drogue). Au final, c'est une BD plutôt sympa quand même, mais je pense qu'il suffit de lire quelques tomes seulement pour en faire le tour.

25/01/2003 (modifier)