Zone Z

Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)

N’écoutant que leur soif de liberté, deux garçons décident de s’aventurer dans la mystérieuse Zone Z, un territoire désertique et inhospitalier qui semble livré à lui-même.


Au hasard d’une rue jonchée de déchets, où la tôle et le béton côtoient les entrepôts vides, les deux camarades tombent sur un étrange personnage, qui tente de réapprendre tous les mots qui existent. C’est la première d’une série de rencontres insolites au cours desquelles les enfants vont se voir confier différentes missions, comme si ce monde fragile ne reposait plus désormais que sur leur bonne volonté. Ils parcourent ainsi les vestiges d’une société disparue, plantée de galeries commerciales abandonnées, civilisation ancienne dévorée par la consommation dont les panneaux publicitaires sont les runes antiques. Tapi dans chaque recoin d’un décor qui se délite au fur et à mesure que les garçons l’explorent, le chaos menace à chaque instant de tout engloutir. Renaud Thomas orchestre avec brio ce sentiment d’effritement. Son trait acéré et ses mises en pages fondées sur l’oblique donne à son univers la structure vacillante d’un empilement de mikados. Livre de questions et d’errance, Zone Z plonge le lecteur au sein d’un univers labyrinthique qui répertorie l’obsolescence, mais dans lequel chaque pas est à même de cartographier de nouveaux territoires. Nous avons déjà tout perdu; mais il n’est pas trop tard pour réapprendre.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Avril 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Zone Z © Cornélius 2019
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)
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06/10/2019 | Jetjet
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Par Ro
Note: 2/5
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Jetjet a décrit ci-dessous bien mieux que je ne saurais le faire le résumé et l'essence même de cette BD. Mais sur la forme, il s'agit simplement de deux jeunes ados qui, plutôt de rentrer directement chez eux après l'école, décident d'aller se balader dans les rues annexes et autres terrains vagues qu'ils croisent, et cela les emmène dans une longue errance de rencontres bizarres en lieux incongrus. Par bien des aspects, cela ressemble à un récit onirique, au scénario plus ou moins improvisé au gré de l'imaginaire de l'auteur. Ce type de récit n'est pas foncièrement original. Cela peut donner des expériences très belles et poétiques comme celles qu'un auteur comme Fred peut nous offrir, ou cela peut donner d'autres fois des récits trop abscons pour être appréciés. Ici, ce n'est ni vraiment l'un ni vraiment l'autre. Le tout début donne l'impression d'un récit relativement réaliste puis peu à peu les rencontres se font de plus en plus loufoques jusqu'à nous plonger dans des décors quasi métaphysiques à un moment donné. Mais je n'ai jamais été emporté par ce récit qui a même fini par m'ennuyer. La faute pour commencer à un graphisme peu engageant, au trait charbonneux et assez rectiligne et haché, assez peu mis en valeur par des couleurs jaunâtres et vertes un peu maladives. La faute aussi à deux jeunes héros assez vides, dont un meneur peu sympathique et un suiveur moyennement attachant. Ils errent sans but, sans motivation, sans que rien ne se mette en place. Et finalement, aucune de leurs rencontres ne m'a parlé ni touché ni amusé. D'autant qu'il se dégage un côté un peu sale et rebutant de beaucoup des lieux et personnes qu'ils croisent puisqu'ils sont tous plus ou moins les déchets de notre société. J'ai eu du mal à aller jusqu'au bout de l'album et une fois arrivé là ce fut pour réaliser que la fin était aussi plate que ce à quoi je m'attendais.

08/08/2020 (modifier)
Par Jetjet
Note: 2/5
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Deux jeunes ados dont on ne connaîtra jamais les prénoms décident de tuer le temps au retour du collège en visitant l'énigmatique Zone Z perdue dans un recoin de leur ville. Se perdant et s'enfonçant un peu plus davantage dans un univers peuplé de marginaux, cette simple balade récréative va se muer en une quête désespérée vers de nouveaux horizons jusqu'à un point de non retour ? Issu de la scène alternative française, Renaud Thomas livre avec Zone Z son premier grand roman introspectif. Les deux ados ne sont pas véritablement les héros de cette aventure ubuesque. Il s'agit de la Zone Z, une métaphore pessimiste de notre société actuelle en pleine déliquescence et parallèlement en pleine reconstruction bucolique. En croisant clochards cultivés, animaux parlants ou cortège funeste, les deux jeunes ne seront que les spectateurs d'une nature rebelle au coeur des déchets de notre consommation de masse. Le dessin se veut approximatif pour les personnages mais les décors restent de toute beauté entre bidonville détaillé, pancartes intrusives et désert surréaliste. Afin de mieux perdre le lecteur et de lui couper tout repère, Renaud Thomas use de traits obliques en alternance avec un schéma plus traditionnel pour le cadrage de son Odyssée. Seulement voilà, malgré les effets d'ocre jaune synonyme d'une pollution galopante et d'un nombre copieux de pages, Zone Z déçoit sur le fond. Les quêtes sont limites absurdes et on passe complètement à côté du message abscons proposé. Libre au lecteur d’interpréter sa propre version des faits mais dans le fond il ne s'y passe pas véritablement grand chose d'intéressant. Conte moderne ou fable métallique, Zone Z reste un peu trop abstrait pour véritablement captiver, le lecteur se foutant royalement du destin des personnages secondaires comme principaux, l'implication est donc fortement restreinte. Reste quelques jolies images poétiques qui ne sauveront pas le bouquin d'un certain ennui et d'un message abstrait mais discutable en l'état actuel. Ni innovant ni véritablement déplaisant, Zone Z reste agréable à lire mais risque de se fondre dans la masse à l'instar des deux héros de son aventure.

06/10/2019 (modifier)